En préambule, ami lecteur, il faut que tu saches qu’on ne note pas un EP, une démo de la même manière qu’un album. Les attentes ne sont pas les mêmes ; et la difficulté à réaliser une bonne démo, n’est pas la même que réussir un bon album.
En d'autre terme, mon objectivisme jugulera mon enthousiasme, en évitant de perdre tout sens commun et partir dans l’enchainement de superlatifs.

Ceci étant défini : alors que donne ce premier album du plus grand groupe de metal de l’audomarois ?

SPIRIT poursuit dans la même veine que ces 2 précédentes démos : un heavy couillu et mélodique aux compos soignées. Toujours chantés en français, les textes sont tous signés par Thierry, qui a encore fait le mixage et l’enregistrement de la galette. Le son apparaît plus « sombre » que sur « S’enfuir, mourir… »
L’album raconte une histoire qui est à rapprocher de « a history of violence » et décrit les évènements qui jalonnent la vie du personnage principal (appelons-le Viggo).

Musicalement, le disque est plaisant avec des morceaux aux refrains accrocheurs. Comme le très entêtant « Survivre seul », celui plus « hardcore » de « Effacer qui je suis », le très efficace de « Relations obscures »...
Les titres captent bien l'attention et sont très dynamiques, merci à la section rythmique toujours aussi bien en place et efficace. Mais je retiens le travail guitaristique de Jérôme en particulier sur ses leads, je pense au refrain de « Solitude », ce qui ne doit pas éclipser non plus les "simples" riffs de ce disque.

Le point fort et le point faible de «Effacer qui je suis », ce sont ses premières pistes. Très bonnes frisant même l’excellence mais qui créent un déséquilibre avec le reste de l’album. Non pas que les autres titres soient mauvais mais ils souffrent de la comparaison, prenons par exemple « Effacer le passé » qui est un titre honnête. Le seul titre qui me laisse de marbre est « Renaissance ». La power ballade est visiblement un passage obligé chez SPIRIT, et celle-ci n’est pas sans rappeler un peu « Le Vatican ». Malgré de nombreuses idées, intro à la basse, montée en puissance, structure et riffs, je n'arrive pas à me laisser convaincre.
Soulignons au passage le retour au chant clair de Thierry qui nous permet de mesurer les progrès qu’il a effectué depuis la dernière fois qu'il s'était prêté à l'exercice, à savoir : "Nouvel Horizon".

"Effacer qui je suis" est un album qui promet beaucoup avec ses titres d'ouverture mais même si le reste des titres n'est pas du même acabit, il ne faut qu'y voir les premiers pas officiels d'un groupe capable, doté d'un vrai savoir faire en terme de composition et riche d'idées.


En résumé : Un bon premier album, concept album au passage, qui offre la possibilité à SPIRIT de poursuivre leur route. Morceaux très dynamiques et efficaces dans leur grand ensemble.


Le morceau avec un refrain qui reste bien en tête : « Survivre seul »
Le morceau qui a une vidéo : « Effacer le passé »
Le morceau power-ballade : « Renaissance »


Ps: Interview du groupe sur Dark Side.