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2007 Take It Sleezy

DIRTY PENNY - Take It Sleezy (2007)
Par THE MARGINAL le 29 Mars 2008          Consultée 5189 fois

On savait que depuis quelques années il y avait un fort revival sleaze/glam en provenance d'Europe, en particulier dans les régions scandinaves. De l'autre côté de l'Atlantique, il faut le reconnaitre, ce revival était beaucoup moins latent ; si de nombreux combos désireux de rallumer la flamme du hard rock en Amerique du Nord ont émergé, la plupart d'entre eux se réclamaient surtout de AC/DC, GUNS N' ROSES et arboraient un look plutôt ancré dans les années 2000.

Pourtant, il semble que les choses commencent à bouger de l'autre côté de l'Atlantique. En effet, des groupes comme HARDCORE SUPERSTAR, CRASHDIET et VAINS OF JENNA ont un peu fait parler d'eux. Par ailleurs, le succès de BUCKCHERRY ("15", leur dernier opus, a été récemment certifié disque de platine aux USA et approche des 100 semaines passées dans le Billboard) incite à penser que le hard rock peut espérer en un futur meilleur. Dans ce contexte, un jeune quartette répondant au nom de DIRTY PENNY, qui s'appelait auparavant ANTIDOTE et a dû changer de nom, vient de balancer son premier album, intitulé Take It Sleezy", sans crier gare.

Qui est plus exactement DIRTY PENNY ? Tout simplement un gang composé de jeunes loups affamés qui joue un hard rock aux relents sleaze et glam, nettement influencé par MOTLEY CRUE, VAIN, POISON, mais aussi (et surtout) CRASHDIET. Ce combo n'est pas influencé par ces groupes uniquement sur le plan musical, mais également dans l'attitude et le look. En effet, quand on regarde la dégaine des musiciens, on croirait vraiment avoir affaire à un groupe issu tout droit de la scène californienne des 80's. Voire à la récente scène sleaze scandinave. Pourtant, DIRTY PENNY est bel et bien un groupe actuel originaire des USA. Et avant de sortir son premier album, ce quartette était un cover-band reprenant le répertoire de POISON.

Les présentations étant faites, parlons à présent du contenu de ce Take It Sleezy". DIRTY PENNY peut se targuer d'avoir déjà à son actif un mega-hymne fédérateur, un classique en puissance avec "Scream & Shout". En effet, cette compo est digne de rivaliser avec les classiques de MOTLEY CRUE, TWISTED SISTER, GUNS N' ROSES(ce n'est pas peu de le dire). Empreint de subversion, ce morceau fait mouche gràce à un refrain furieusement tapageur, des choeurs monstrueux pour appuyer le tout et retrace à la perfection les heures les plus glorieuses des 80's. Qui plus est, le clip de la chanson, disponible sur Youtube, reprend plus ou moins les clichés propres au hair-metal : groupies, bouteilles de Jack Daniels, ambiance live très rock n'roll, coupes de cheveux que n'aurait pas renié Nikki Sixx 20-25 ans plus tôt. Même si ce type de musique ne plait pas à tout le monde, on ne peut nier que le clip (avec le son qui va avec) ne laisse indifférent.

Si tout le reste de Take It Sleezy était dans la même veine, on pourrait dire que l'on tient un classique du genre apte à soutenir la comparaison avec les grands albums des 80's. Seulement, DIRTY PENNY a placé la barre tellement haut (trop, seraient tentés de dire certains) que le reste de l'album n'est pas aussi divin. DIRTY PENNY alterne l'excellent, le bon et le quelconque. Parmi les titres qui se rapprocheraient le plus de la perfection (sans toutefois l'atteindre) de "Scream & Shout", je citerai en premier lieu "Runnin' Wild", un up-tempo qui fait headbanguer, qui secoue méchamment gràce à la section rythmique tout feu tout flamme, et qu'on pourrait percevoir comme la suite du "Wild Side" de MOTLEY CRUE en plus moderne, avec notamment ses changements de mid-tempos, de tons impromptus, inattendus, ou encore "Sleeze Disease", une compo mettant plus l'accent sur l'aspect mélodique (mais toutefois toujours énergique), avec des relents glam plus prononcés et un refrain qui tue. Dans la catégorie des bons titres, je pense en premier à "Rock", une compo musclée, ultra-rythmée qui porte vraiment bien son nom, oscillant entre hard et heavy (on se croirait revenu en 1985 et on revoit alors les gars de MOTLEY CRUE, IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST plus jeunes), puis à des titres plus foncièrement sleaze comme le mid-tempo "Midnight Ride", venimeux (la voix criarde colle vraiment à la perfection avec la chanson), avec une bonne dose d'insolence, dans la veine MOTLEY CRUE / VAIN / FASTER PUSSYCAT, "Take A Bite" et son final en roue libre, sans oublier "Black n' Blue", un brûlot hard rock n'roll swinguant, poisseux (avec harmonica crade à l'appui), très typé AEROSMITH période 70's, qui donne une furieuse envie de bouger et montre aussi que le quartette americain sait arrondir les angles, varier les plaisirs.

Il est simplement dommage que la fin de l'album soit moins inspirée, que DIRTY PENNY se soit relaché car il aurait pu sortir un premier album vraiment carton. "Vendetta", avec son refrain trop téléphoné, est une compo vraiment fade, peu inspirée, tandis que la version acoustique de "Sleeze Disease" est moins intéressante que l'originale (elle montre juste que les musiciens sont compétents), moins accrocheuse. Bref, ce sont ces quelques petits faux pas que DIRTY PENNY doit corriger s'il veut faire partie de la cour des grands pour de bon.

Quoi qu'il en soit, DIRTY PENNY a quand même fait du bon travail sur son premier album. Par exemple, le disque est bien produit, ce qui n'est pas toujours le cas d'un premier opus. D'autre part, les compos sont efficaces, de surcroit superbement appuyées par de somptueux refrains. Globalement, l'ambiance du disque se veut positive : enjouée, enthousiasmante. De toute evidence, DIRTY PENNY est un quartette plein de conviction, qui en veut. Reste à esperer que Take It Sleezy pose les bases d'un futur prometteur et ne soit pas juste un "one-shot". Il y a du potentiel chez ce combo et, parmi tous les jeunes groupes de hard rock qui apparaissent depuis quelques temps, on peut espérer qu'il y en ait un qui émerge, qui décroche le gros lot. Qui sait, DIRTY PENNY pourrait être celui-là si le destin le veut.

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- Binge Daniels (chant)
- Jonny Prynce (guitare)
- Tyno Vincent (basse)
- Spanky Savage (batterie)


1. Midnight Ride
2. Hot & Heavy
3. Push Comes To Shove
4. Runnin’ Wild
5. Sleeze Disease
6. Take A Bite
7. Black N’ Blue
8. Scream & Shout
9. Vendetta
10. N°1
11. Rock
12. Sleeze Disease (acoustic)



             



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