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2007 Escape From Twilight

EMERALD SUN - Escape From Twilight (2007)
Par BAST le 9 Juillet 2007          Consultée 4441 fois

La pièce est étroite et le fouillis en rogne plus encore la surface. A terre, des corps se relèvent sous les regards haineux des uns ou réprobateurs des autres. Un mouchoir jaillit d’une main tremblotante et se gorge en deux mouvements du sang d’un nez fracassé. Une serpillère s’agite sous les va-et-vient frénétiques de bras fébriles et refoule du vomi saumâtre dans un coin. Une blouse blanche perd sa fraîcheur après avoir redonné à la grande table un semblant d’ordre.
Quelques raclements de chaises, des soupirs extenués, des toussotements congestionnés, puis chacun a repris sa place.

- Bien ! fait monsieur Diskeudor, le directeur, en fermant un dossier. Maintenant que la cas MANOWAR est tranché, nous allons passer au dernier élève. Il s’agit d’EMERALD SUN. Je doute que celui-là déchaîne autant les passions. Fort heureusement, rajoute-t-il avec un regard appuyé sur le corps professoral. Qui commence ? Monsieur doublepédal, peut-être ?
Le professeur de speed reprend encore son souffle lorsqu’un air satisfait harmonise les traits de son visage.

- Jesuicontent. Ladoublepédalétalafête. Celameparlebien. Aucunrépit. Cestdutoutbon.
- Merci pour cette description on ne peut plus synthétique. Madame Midièse, avez-vous quelque chose à rajouter ?
- Avec plaisir monsieur Diskeudor, fait une femme fardée. Car je dois dire qu’en mélodicité, je suis plutôt satisfaite ! Le mémoire de cet élève est assez riche. Le petit EMERALD SUN s’est livré à un travail réel en l’espèce. Après, en terme d’inventivité, les Grecs se posent là, mes confrères Picard et Eurêka souhaiteront vraisemblablement le souligner.
- Effectivement, enchaîne monsieur Picard, professeur de fraîcheur. Ca sonne tout de même assez vieillot. Difficile de croire que cet album a été enregistré en 2007.
- Et voila ! s’interpose monsieur Vieucon, professeur de tradition. Mon cher collègue n’a, une fois de plus, rien compris. Cet élève n’a aucun désir de sonner « actuel ». Ce qu’il veut, c’est prolonger l’esprit des années 80. Et il y parvient ! L’excellent chant sur « Sword Of Light » me laisse l’impression d’avoir affaire à un élève complètement habité par ce qu’était le heavy il y a 20 ans.
- Ah ? s’étonne sèchement monsieur Eurêka. Votre argument aurait davantage de teneur si seulement le plagiat que m’inspire le travail d’EMERALD SUN n’était aussi palpable. Je veux bien vous concéder la qualité du chant, admettez tout de même de votre côté que l’influence Kiske est ultra-présente. Et les soli, ne sont-il pas tout droit sortis des deux Keepers d’HELLOWEEN ? Réécoutez « Sunrise » et vous entendrez « I Want Out ». Le clavier sur « Eyes Of Prophecy », ce n’est pas du STRATOVARIUS, peut-être ? Et vous n’avez visiblement pas entendu les emprunts faits à MAIDEN sur « Escape From Twilight » ou à LUCA TURILLI sur « Eyes Of Prophecy ». Je ne parle pas de la ballade médiévale, tout le monde aura compris que BLIND GUARDIAN est parvenu jusqu’aux oreilles de cet élève. Après, sans parler d’influence précise, il n’y a aucun doute que l’intro de « High In The Sky » a déjà été entendue mille fois, avec cette montée en puissance où chaque instrument intervient l’un après l’autre. Si pour bien faire il suffit de reprendre à son compte le travail déjà effectué par ses prédécesseurs, alors effectivement, EMERALD SUN est un génie. Je le répète, on n’est pas loin du plagiat. Puissiez-vous le concevoir une bonne fois pour toute !

Monsieur Vieucon se lève brusquement et se saisit de sa chaise. Monsieur Eurêka, visiblement prêt à en découdre ne se laisse pas démonter et s’empare aussitôt d’un balai. Le pugilat est proche. Les deux hommes ont manifestement de vieux griefs à satisfaire.

- Assez de ces querelles ! rugit le directeur. Asseyez-vous, je vous prie. Vous en avez bien assez fait pour aujourd’hui. Bien, reprend-il tandis que les deux adversaires réintègrent doucement leur place, le regard rivé l’un à l’autre. Tout ce que vous avez dit, l’un comme l’autre, sera retenu pour l’évaluation finale, soyez-en assurés. Monsieur le professeur de solo, puisque monsieur Eurêka a évoqué votre matière, pouvez-vous nous faire part de votre point de vue ?
- Bien sûr, fait monsieur Malmstin. Il n’y a effectivement rien de bien neuf sur « Escape From Twilight ». Pourtant, passés quelques titres, j’avoue avoir été conquis par la hargne que met cet élève à nous sortir ces longs soli comme sur « High In The Sky ». Et ce duel clavier / guitare sur « Escape From Twilight » démontre que ces Grecs ont plutôt bien assimilé mes leçons. De mon côté, je suis donc assez satisfait. Je ne sais pas si mon collègue dispensera la même sentence du point de vue des riffs.
- Tout à fait, confirme monsieur Smokonezewater. Rien de bien folichon, assurément. Les riffs sont trop souvent noyés sous des tonnes d’arrangements et s’en trouvent trop peu mis en valeur. Difficile d’émettre un réel avis. EMERALD SUN n’échappe par à la règle implicitement mis en place par ce style de heavy, on ne peut donc réellement le blâmer d’avoir si peu insisté sur le mordant des guitares. A part peut-être sur « H.M. », où mes cours semblent s’être dénichés un début d’écho.
- Pour ma part, enchaîne madame Alambic, professeur de technicité, mes leçons ont porté leur fruit. Pour en revenir aux soli, le guitariste fait preuve d’une jolie maîtrise. L’instrumental « Emerald Sun », aussi convenu soit-il, propose quelques passages purement techniques que d’autres élèves pourraient lui envier. Rien d’exceptionnel, mais on sent tenir là un élève plutôt doué.
- Bien. Et qu’en est-il des refrains ?
- Corrects, lâche madame Captainflam. EMERALD SUN s’en sort plutôt bien. Sur « Scream Out Loud », par exemple, quoiqu’en terme d’originalité, on repassera. Ou encore sur « Sword Of Light » puis « Escape From Twilight », très typé LABYRINTH. Après, j’estime que ça n’est pas suffisant pour un genre qui mise beaucoup là-dessus.
- En ce qui me concerne, intervient monsieur Holiwoudmetal, le professeur de symphonique, je n’ai pas eu grand-chose à me mettre sous la dent. Cet élève a décidé de ne pas axer son style autour du symphonique, ceci expliquant cela. On note quand même quelques passages orchestraux corrects sur la ballade médiévale et des nappes de clavier typés BO sur l’intro sans grand intérêt. Donc, même opinion à peu de choses près que le professeur de riff. Je ne suis pas emballé, mais garde à l’esprit qu’EMERALD SUN n’a pas opté pour un heavy d’obédience symphonique.
- Puisque l’on en parle, intervient madame Stilovinguiou, « The Story Begins » est une ballade médiévale réussie. Dans le genre, RHAPSODY a fait bien mieux, mais on se laisse facilement porter.
- Et de votre côté madame Lithique ?
- Ecoutez, fait une dame à la chevelure en bataille, veuillez m’excuser mais, soit cet élève est transparent, soit il ne s’est jamais rendu à l’un des mes cours !
- Effectivement, confirme le directeur, c’est une erreur. Nous vous avons retardé pour rien, cet élève n’a pas pris l’option néo. Vous pouvez disposer, nous vous rappellerons lors du conseil de classe du cycle supérieur, lorsque nous y évoquerons le cas du petit METALLICA.

La porte se referme sur le rire de monsieur Vieucon.

- Au lieu de ricaner, nous allons maintenant passer aux matières extra-musicales. Monsieur Sachapèsse, voulez-vous nous donner votre point de vue, je vous prie ?
- Production moyenne. EMERALD SUN évolue dans le ventre mou des formations de power speed. Je dois dire que Limb Music m’avait habitué à sortir des albums mieux produits.
- Si vous me le permettez, intervient le professeur de stratégie commerciale, vous négligez un point important. La signature chez Limb Music n’est intervenue qu’après l’enregistrement de cet album. Car celui-ci était déjà sorti sous un autre nom, « The Story Begins » et une totale confidentialité, il y a de cela deux ans. Les seules différences entre « Escape From Twilight » et « The Story Begins » sont ce léger coup de jeune dû à un récent mastering qui n’a évidemment pas fait de miracle, et un nouvel artwork. Il est donc indéniable que les défauts de production trouvent là une excuse dont vous saurez mesurer tout le sens. Conjoncturellement, je pense que le suivant devrait être bien plus percutant.
- Vous faites bien de le rappeler, le remercie le directeur, notre appréciation finale en tiendra évidemment compte. Et justement, du côté de l’artwork ?
- Mmmhhh, fait monsieur Pakajing en donnant l’impression de se réveiller puis tournant et retournant le produit dans ses mains. Le point de fuite... L’utilisation des couleurs... Le choix de la scène...
- Mais encore ?
- Ouais, bof...
- Merci. Monsieur Conceptalbum ?
- Ma matière est proprement snobée par l’élève EMERALD SUN. J’ai dû me nettoyer l’esprit à coup d’« Abigail » puis d’« Operation Mindcrime » après avoir lu les lyrics vides d’intérêt de « Escape From Twilight ». Brrrrr ! J’en tremble encore...
- Soyez assurés que notre compassion vous est indéfectiblement dédiée, cher collègue. Monsieur Mounwaulk, même si cet élève n’a pas encore assisté à vos cours, j’ai tenu à ce que vous soyez présent afin de mieux le connaitre.
- Je dois dire que ce bilan n’est pas des plus encourageant. Maintenant, on peut être des compositeurs transparents puis faire bonne figure sur scène.
- Effectivement. Pour autant, le faisceau des appréciations de vos collègues ne me paraît pas converger vers ce terme de « transparent » que vous employez. Je vous prie en conséquence de ne pas trop hâtivement condamner cet élève. Bien, nous avons fait le tour. Alors, quel bilan allons-nous rédiger ? Mmmmmhhh.... Disons : Speed mélodique convenu rattrapé par des mélodies riches et variées, un guitariste lead inspiré, et un chanteur convaincant. Redoublement préconisé mais le conseil de classe fait part de ses espoirs de voir EMERALD SUN effectuer une seconde année de premier cycle satisfaisante, pourvu que des efforts soient démontrés en terme d’inventivité et de refrains. Mention bien à « Scream Out Loud », « High In The Sky » et « Sword Of Light ». Insuffisant pour les autres titres. Tout le monde est d’accord ?

Messieurs Vieucon et Doublepedal donnent un instant l’impression de vouloir contester puis s’astreignent finalement à cette sentence d’un hochement de tête. Le directeur ferme le dossier dans un claquement, pas mécontent d’en avoir terminé avec cette harassante journée de travail. Il s’apprête à prendre congé lorsque son regard accroche un dossier calé sous sa chaise. Il le saisit frénétiquement et l’ouvre.

- Que se passe-t-il ? s’inquiètent quelques professeurs, tandis qu’un teint blême déforme les traits du directeur.
- Nous avons encore un cas à traiter, souffle le directeur.

Il montre le nom inscrit sur le dossier : « WHITIN TEMPTATION »...

De nouveaux regards se chargent de haine, se croisent et s’entrecroisent. Des professeurs se lèvent, faisant jaillir dans leurs mains des règles métalliques, des équerres acérées et des compas déjà rouges de sang...

- S’il vous plait, supplie le directeur, allez me chercher madame Lory, notre professeur de pop et asseyez-vous... S’il vous plait...

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- Jimmy Santrazami (chant)
- Johnnie Athanasiadi (guitare)
- Teo Savage (guitare)
- Jim Tsakirides (claviers)
- Bill Kanakis (batterie)
- Jim Gavan (basse)


1. Sunrise
2. Scream Out Loud
3. High In The Sky
4. The Traveller
5. Sword Of Light
6. Eyes Of Prophecy
7. Escape From Twilight
8. Emerald Sun
9. H.m.
10. The Story Begins
11. Not Alone



             



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