Le troisième volet du Giuntini Project voit le jour en 2006. Qu'est-ce donc, Giuntini Project ? Il s'agit tout simplement du projet musical réunisant le guitariste italien Aldo Giuntini et l'ancien chanteur de Black Sabbath Tony Martin. Aldo Giuntini, qui avait fait ses premières armes dans les 80's au sein de Cryin' Earth et Sky Drivers, avait donné naissance à son projet en 1993 avec la sortie du premier album. L'album suivant, qui marquera le début de la collaboration de Tony Martin, paraitra en 1999.

Autant dire que le guitariste met un point d'honneur à soigner ses compos. Pour ce troisième album, la paire Aldo Giuntini/Tony Martin n'a pas procédé à de profonds bouleversements sur le plan musical: on y retrouve les influences de Black Sabbath bien sûr, mais aussi de Dio, Rainbow, Impellitteri, Yngwie Malmsteen.

L'album démarre vraiment en force avec 2 titres speed d'affilée: l'expéditif "Gold digger" et "Not connected", plus dans la lignée de Impellitteri. Si ces titres dévastent tout sur leur passage, l'aspect mélodique n'est pas pour autant négligé, bien au contraire. Changement de décor avec le titre suivant "Que es la vida", un mid-tempo plus sombre, intense et prenant, bien dans l'esprit de Black Sabbath, Dio, avec la basse très présentes sur les couplets et les guitares heavy plus en avant sur le refrain. Contrairement à ce que ce titre laisserait croire, il n'est pas chanté en espagnol. La qualité de songwriting et l'inspiration restent au rendez-vous sur "Early warning", titre hargneux aux consonances très typées 80's, "Mourning star", un mid-tempo heavy, très intense, "Trouble just keeps coming", un autre mid-tempo à connotation hard FM sur lequel les choeurs et le ton sont plus légers, "The closest thing to heaven", une compo heavy metal qui donne la chair de poule, le solo de guitare déjanté se fondant bien dans l'ensemble du titre. On retrouve aussi sur cet album 2 autres titres rapides tels que le crunchy "Fool paradise" et "Dysfunctional kid", heavy, plombé et sur lequel les choeurs envoûtants sur le refrain répondent avec justesse à la voix de Tony Martin, très bon tout au long de l'album.

Complétent ce troisème volet du Giuntini Project: la cover de Black Sabbath "Anno mundi"(que Tony Martin avait déjà interpété sur l'album Tyr" en 1990 !), fort bien interprétée, ainsi que 2 instrumentaux, "Tutmosis IV - Tarantula", qui puise ses influences dans le classique et après 2 minutes de lenteur, voit la guitare de Aldo Giuntini et la section rythmique durcir le ton et accélérer le tempo, ainsi que "Memories in the sand", un instrumental lent, plein de feeling, doux, fluide qui permet d'admirer le savoir-faire du sieur Giuntini.

Comme on le sait, Aldo Giuntini prend le temps necessaire pour soigner ses compos. Et là, il a mené à bien son projet car les titres sont travaillés, bien ficelés et inspirés. Il montre qu'il sait varier avec talent et mestria les plaisirs(il assure aussi bien en rythmique qu'en solo) et confirme tout le bien qu'on pensait de lui. Quand à Tony Martin, il est à créditer d'une excellente performance vocale et s'est beaucou investi sur ce disque. Voilà en tout cas un disque de heavy-rock à la fois puissant, classieux et racé que je recommande chaudement aux amateurs du genre.

Veritable note: 4,5/5