Alors que dans les 90's, le rock n'roll pur et dur n'était plus en vogue auprès du grand public et de surcroît abandonné par bon nombre de groupes désireux d'être plus conformes avec les tendances du moment, les Suédois de The Hellacopters étaient là pour maintenir la flamme et, avec la sortie de leur second album "Payin' the dues", offraient aux fans du genre ce que ces derniers recherchaient, à savoir des compos directes, brutes de décoffrage et sans concession.

A mi-chemin entre punk et hard rock n'roll, "Payin' the dues" envoie la purée et sa courte durée(quasiment 29 minutes) est là pour rappeler que l'essence même du rock, c'est la spontanéité, le sentiment d'urgence, deux éléments primordiaux pour tout groupe ayant la rage au fond de lui-même.

On retrouve 2 types de compos sur cet opus:
- Celles qui rentrent dans le lard sans se poser de question, voire rendent hommage aux racines du punk comme "Like no other man", l'ultra-speedé et expéditif "Riot on the rocks"(sur lequel un certain Peter Criss joue un solo d'harmonica), "Soulseller", les explosifs "Where the action is" et "Twist action".
- Celles sur lesquelles le tempo est moins brutal, mais qui restent foncièrement rock n'roll comme "You are nothin' " et "Psyched out & furious", typiques de ce qu'on peut attendre d'un groupe scandinave dévoué à ce type de musique, le très "kissien" "Looking at me", le festif "Hey !" ou encore "Colapso nervioso". Sur certains de ces titres, on sent nettement des consonnances 70's.

Dans ces domaines, les Hellacopters ont fait montre d'une sacrée efficacité et l'inspiration est présente tout au long de l'album. Celui-ci fut l'un des rares disques de la seconde moitié des 90's à dégager une réelle magie, c'est un détail à ne pas négliger.

"Payin' the dues" est considéré par de nombreux fans comme le meilleur album dans la discographie des Hellacopters. Il faut dire que ceux-ci donnent l'impression d'être constamment sur le fil du rasoir. A cette époque, bon nombre de groupes dans le giron hard/metal semblaient à bout de souffle en terme d'inspiration et en sortant des albums décevants, insipides. La sortie de "Payin' the dues" était alors une alternative salutaire, même si de trop nombreuses personnes ont zappé cet album. Comme quoi, les satisfactions de l'année 1997 ne sont pas forcément celles qu'on croit...