F5 est un combo qui nous vient directement des Etats-Unis et qui compte dans ses rangs un gentil bassiste surnommé « Junior » qui par l’intermédiaire de quelques pics de son méchant ancien copain Dave Mustaine, s’en est pris plein la gueule en passant tour à tour dans la peau d’un enfoiré vénale, d’un opportuniste de merde puis d’une saloperie de mauvais bassiste.
Vous l’aurez compris, le départ de David Ellefson de MEGADETH ne s’est pas fait comme il en est d’usage « en toute intimité » et c’est donc avec une certaine curiosité que les fans Megadeth attendaient de voir comment allait rebondir « le traître » avec son premier projet musical stable depuis son éviction du groupe.

Faisons preuve d’honnêteté et répondons franchement à cette question : si David Ellefson n’avait pas fait parti du groupe, en aurions nous eu vraiment quelque chose à battre de F5 ?
Pas vraiment… et je dirais même qu’il est plutôt de bon ton de cracher sur le groupe. Pas que la musique proposée ici soit réellement mauvaise mais elle se montre assez pauvre coté créativité et en surfant sur la vague Néo Metal américaine à base de gros riffs bien lourds mais semblables et des refrains popisant plutôt sympatoches mais répétés jusqu'à l’indigestion, l’auditeur féru de Heavy Metal old School ne pouvait que regretter l’objectif à peine voilé du groupe : séduire les radios et attirer ainsi un public jeune et nombreux.

Mais avec un chant de Dale Steel plutôt bon (mais sans réelle personnalité) et un duo de six cordes plus que convaincant (John Davis - Steve Conley) distillant des petites bombes Heavy tout au long de l’album, il faut bien avouer que même si le groupe n’a pas inventé l’eau chaude, ça dépote grave et qu’il y a matière à taper du pied.
La structure globale des compositions de ce « A Drug For All Seasons » est assez similaire et rend l’ensemble assez monotone mais la présence de plusieurs hits comme « Faded » et ses riffs assassins, ou « Hold Me Down » et ses couplets plutôt mid-tempo avant d’accélérer la cadence pour des refrains très énergiques, laissent entrevoir les subtilités du groupe.
C’est d’autant plus frappant avec « Bleeding » et ses relents arabisants (que l’on retrouve à petite dose sur l’ensemble de l’album) et la chanson titre « A Drug For All Seasons » au tempo plus lent avec un refrain une nouvelle fois mis en avant avec une hausse de vitesse des guitares : F5 joue à fond la carte du Néo Metal Easy Listening mais y rajoute une fine dose d’Heavy Métal qui fait passer ce « A Drug For All Seasons » de la catégorie « Néo banal » à celle de « curiosité ».

Tirant son nom des plus grandes tornades du monde (les F5… oui c’est une idée à la con) le groupe est loin de nous livrer l’un des albums majeurs de l’année mais se démarque tout de même par sa puissance indéniable ainsi que sa faculté à proposer des nombreux refrains mélodiques et de qualité.
Avec un album très court (36 min) permettant d’éviter rapidement la lassitude ainsi que des musiciens de talent (dont un David Ellefson peut-être trop en avant sur l’ensemble de l’album) F5 a de quoi séduire la jeune génération et divertir pour un bref instant les fans de MEGADETH, attirés comme ils pourront l’être par des guitares mordantes et la nostalgie de retrouver le fidèle lieutenant de Dave Mustaine, en espérant voir « Junior » plus original et moins opportuniste la prochaine fois…