En 2000, Cornerstone est un nouveau venu au sein de la scène hard/heavy danoise avec la sortie de son premier album "Arrival". Les musiciens impliqués dans ce projet ne sont pas tout à fait inconnus puisque, parmi eux, il y a le chanteur Dougie White (qui a aussi joué sur les précédents albums de Yngwie Malmsteen) et le clavieriste de Royal Hunt Andre Andersen (qui participe sur ce disque en tant que guest). Sur le papier, Cornerstone a donc les cartes en main pour réaliser de grandes choses. Et sur album, qu'est-ce que ça donne concrétement ?

Après une intro("Arrival") de plus d'une minute parsemée d'ambiances via des nappes de claviers en guise d'apéritif, on attaque le gros du menu avec le mid-tempo "Walked on the water". Celui-çi est très mélodique et les guitares carressent l'oreille de l'auditeur plus qu'elles ne l'assaillent. Malgré tout, ce ritre reste de bonne facture et on apprécie particulièrement le duel guitare/clavier.

On a donc affaire à du hard mélodique FM. La suiteb de "Arrival" va d'ailleurs le prouver. L'accrocheur "Jungle", qui lorgne ouvertement vers les 80's de par ses mélodies, confirme que le groupe danois a un certain savoir-faire. Oui, mais le problème, c'est que l'album ne décolle pas vraiment. Alors qu'on s'attend à entendre des titres provoquant des montées d'adrénaline, il n'en est rien. L'album reste au contraire très linéaire avec des titres très polissés, ce qui peut provoquer un certain ennui sur la longueur. Qui plus est, l'omniprésence des claviers a tendance à faire perdre en énergie le disque dans son ensemble.

Bon, il y a bien quelques bons titres sympas comme "Reload", sur lequel les guitares sont un tantinet plus incisives qu'à l'accoutumée, et le long mid-tempo "I'm alive" très travaillé(6'42), parsemé d'ambiances variées qui tendent tantôt vers le classique, tantôt vers le progressif. Mais dans l'ensemble, les compos manquent d'énergie et auraient certainement gagné en puissance si le groupe avait davantage mis l'accent sur des riffs de guitare plus féroces.

Au final, ce premier album de Cornerstone laisse un sentiment mitigé. Bien sûr, le chanteur Dougie White est irréprochable sur le plan vocal et ses capacités ne se discutent pas. Les musiciens jouent fort bien et ont le sens de la mélodie. Malheureusement, cela ne suffit pas à faire un très bon album. Celui-çi manque d'impact, parfois d'inspiration. Il n'y a pas l'étincelle qui lui permettrait de faire le saut de qualité nécessaire et on sent que le groupe n'exploite pas pleinement son potentiel...