Un petit voyage au coeur des 70's, est-ce que ça vous tente ? Si oui, le groupe canadien Crash Kelly vous invite à retrouver cette décennie à travers des mélodies qui rappelleront aux plus nostalgiques la période faste des T-Rex, Aerosmith, Cheap Trick, Kiss, Alice Cooper et Sweet. Car le premier album studio de Crash Kelly, intitulé "penny pills", est à la croisée des chemins entre le hard rock et le glam. Et si les 4 musiciens du groupe n'ont pas le look glam, ils ont en revanche parfaitement pigé le style et son état d'esprit. D'ailleurs, outre les références 70's, les influences de Mötley Crüe et Hanoi Rocks ne sont pas non plus très loin.

Les compos de l'album sont efficaces, hyper-accrocheuses et, malgré leur côté 70's/début 80's très prononcé, ont un côté très raffraichissant. "She gets away", avec son refrain enjoué et aerien, a tout d'un tube en puissance(dans le genre, bien sur) et on est d'emblée séduit par ce très beau son de guitare, tant en rythmique qu'en solo. "Love me electric", quoique différent, est dans le même esprit et confirme ces bonnes impressions. "Irish blessing 95" se signale par ses riffs plus rudes, plus mordants et se veut un tantinet plus sombre(en passant, voilà une compo que ne renierait pas Hanoi Rocks). Avec "Penny pills" et "Movie", on plonge plus résolument dans le glam-rock anglais tel que le pratiquait T-Rex, mais il n'y a pas de quoi crier au plagiat, Crash Kelly ayant su y injecter sa touche personnelle. "You don't know" durcit le ton(enfin, toutes proportions gardées) et louche vers le hard rock pur et dur, le chanteur/guitariste Sean Kelly adoptant en la circonstance un registre vocal plus rugueux. Quand au punchy "Wanna be like you", il est peut être le titre le plus imparable de l'album de par son côté immédiat et pour son refrain fédérateur. "Easy&the fifth" est à cheval entre le passé, pour ses consonances 70's, et le présent, pour les touches modernes injectées ici et là. Enfin, on a droit à 2 covers sur cet opus: "Since you've been gone" de Rainbow, et "ELO Kiddies" de Cheap Trick, qui prouvent que ce combo canadien connait fort bien ses classiques.

Pour completer cet album, Crash Kelly s'est fendu avec "11 cigarettes" d'une ballade cool au superbe refrain qui invite tout un chacun à se remémorer son passé(d'après les paroles, c'est l'année 1989 qui est ici évoquée), tandis que l'instrumental "Something Hollywood" qui plairait certainement à Joe Perry(guitariste d'Aerosmith pour rappel), est très inspiré et a un côté brut et live fort plaisant.

C'est un bien bel album de hard rock/glam que Crash Kelly a realisé et si je l'avais découvert 1 an et demi plus tôt(c'est-à-dire quand il est sorti), je l'aurais cité d'office parmi mes favoris dans mon Metalhit 2003 personnel. Si cet album a un côté retro 70's/début 80's indéniable, il demeure fort bien produit et si la guitare occupe un rôle prépondérant, on apprécie la présence de quelques notes de piano par moments. Et Crash Kelly s'annonce comme un combo prometteur à l'avenir s'il ne dévie pas de sa trajectoire.

D'autre part, il convient de signaler qu'outre Crash Kelly, la scène canadienne peut compter sur des groupes talentueux tels que Robin Black, Revolver(groupe comprenant dans ses rangs l'ex-chanteur de Slik Toxik Nick Walsh et Sean Kelly, guitariste de Crash Kelly, justement) et Stampede Queen, entre autres, et n'a, à l'heure actuelle, rien à envier à son voisin americain.