Mattias IA Eklundh est un personnage très singulier et particulier de la scène metal Rock, qui s'est illustré surtout avec son projet FREAK KITCHEN et une musique bien alambiquée mélangeant des expérimentations que l'on ne suspectait pas.

Une façon de voir la musique comme une recherche permanente, un leitmotiv pour éclater les frontières des genres sans oublier une bonne dose d'humour. Tout ceci nous fait penser au regretté Frank Zappa qui, en son temps, n'était pas le dernier pour tenter les ouvertures les plus loufoques.

FREAK GUITAR s'avère être un projet plus intime pour le guitariste extra-terrestre. Plus déjanté que Satriani, encore plus loufdingue que Steve Vai, le suédois manie la guitare avec dextérité ("The Road Less Traveled", "Caffeine", "Fletch Theme"), mélangeant les registres Rock, new wave ("Fletch Theme") voire Rock limite jazzy ("There's No Money In Jazz", "Minor Swing").

Hormis quelques pauses plus sérieuses et intimistes ("Father" et son rythme trip-hop en hommage à son père décédé en 2002, le pop/Rock "Happy Hour" où Mattias pousse la chansonnette, l'étrange et calme "The Woman In Seat 27A"), l'humour est toujours au rendez-vous, avec un côté "foufou" et des délires poussés assez loin : "Insert Coin" utilise une musique de jeu vidéo, "Print This!" le bruit d'une imprimante au travail, une parodie de "Smoke On The Water", Donald Duck et Mickey Mouse qui ont fumé la moquette sur "Toxic Donald" et "Toxic Mickey", des trucs qui couinent sur "Samba Caramba" ... délire garanti.

Artiste original, le suédois part néanmoins un peu dans tous les sens, ce qui donne au disque un caractère assez fourre-tout. Et il faut que l'auditeur soit prêt à ouvrir suffisamment son esprit pour partager les délires du musicien, ce qui n'est pas forcément facile ni donné à tout le monde. Bref, il faut aimer la musique expérimentale ou les gimmicks qui sonorisent les meilleurs moments de Vidéo Gags.

Vous l'aurez compris : malgré tout le talent et l'éclectisme que je reconnais à l'artiste, j'ai du mal à adhérer à sa démarche. Je conclus ainsi cette chronique en me disant qu’après tout : chacun ses goûts.