Cela faisait près de 10 ans que nous étions sans nouvelles de ce brave Kee Marcello. 9 plus exactement, car c’est en 1995 qu’il enregistre son premier album solo « Shine On », passé complètement inaperçu dans nos contrées…

« Mais c’est qui Kee Marcello ? » se demanderont les plus jeunes et les moins avisés d’entre nous. Eh bien, ce n’est pas Kiki, mais bel et bien l’ex-guitariste du légendaire Europe, qui, comme c’est étrange, s’est justement reformé cette année. Personnellement je trouve assez peu scrupuleux qu’Europe tente de profiter comme ça du retour de Kee Marcello…

Plaisanterie mise a part, il est clair que ce Melon Demon Divine n’a absolument plus rien à voir avec ce qu’a pu réaliser Kee auparavant. Oubliez le FM, le hard, le glam, avec K2 place à un Rock/heavy aux sonorités plus que modernes.

Pour ce nouveau départ chez Frontiers Records, il s’est entouré de Snowy Shaw (actuel Notre Dame, et ayant fait ses armes chez Dream Evil ou encore King Diamond) ainsi que d’un inconnu du nom de Klaatu. En clair, on a à faire à un power trio qui n’est pas là pour faire dans la dentelle. Et ceux qui auront pu voir une photo du groupe auront vraiment l’assurance que les permanentes et le maquillage ont été laissés au placard.

Kee Marcello est parti d’un constat simple : nous sommes en 2004 et pas en 1984, il faut donc jouer une musique actuelle couplée à un son résolument moderne. Bien que la démarche formulée de cette manière puisse sembler quelque peu opportuniste, il n’en est rien, tant le matériel final est de qualité. Oubliez Linkin Park et consorts, tout ce que font ces groupes de Rock moderne K2 le fait en mieux, et sans oublier la guitare qui dans ce style a toujours un peu tendance à être mise à l’écart.

Le songwriting est maîtrisé, Kee conservant un talent certain pour trouver des mélodies imparables, et s’avérant également fort inspiré dans ses lignes vocales et ses parties de gratte. Car oui, Kee assure également au chant, très expressif, émotionnel et mélodique, il faut le signaler!

Les guitares sont sous accordées comme il se doit, et la production va dans le sens global de l’album, à savoir assez puissante et moderne, même si c’est peut être le seul point faible du disque. Pourquoi point faible ? Tout simplement parce que la prod conserve un petit cachet « fait à la maison » qui empêche K2 de véritablement rivaliser avec les ténors du genre.

Cependant Kee a bossé son son, cela s’entend, tant les petits détails fourmillent et nécessitent plusieurs écoutent afin d’être décelés. Malgré tout on regrettera de temps à autres quelques petites fautes de goût, tel que des scratchs cependant très rares.

Les morceaux directs côtoient des compos plus alambiquées qui malgré leur complexité n’oublient jamais le refrain qui tue en route, et c’est tant mieux pour nous. Ce Melon Demon Divine sait également appuyer sur la pédale douce avec une ballade mid-tempo pop/Rock (« Epic », aux forts relents de Red Hot, mais ça n’engage que moi) et nous surprend avec le très West coast « Tatoo for Patoo ».

Au final, cet album devrait concilier tant les die-hard fans d’Europe que les amateurs de heavy Rock moderne, K2 mixant habilement les éléments du passé à ceux de notre époque.
Un bel essai que l’on espère voir transformé dans peu de temps, en live notamment !