Mickey Thomas, chanteur de Starship, est-ce que ça vous rappelle quelque chose ? Pour les plus jeunes d’entre vous je suppose que non, mais ceux qui ont vécu la vague AOR des années 80 se souviendront sûrement d’un groupe majeur ayant marqué les esprits et semé les hits dans les charts US, au même titre qu’un Journey.
Aujourd’hui Mickey Thomas nous revient sous la bannière d’un projet baptisé Over the Edge, conservant le style qui fit son succès d’antan, c’est-à-dire un Rock mélodique classieux, la crème de l’AOR actuel.

Bien qu’il soit l’élément majeur de ce projet, Mickey Thomas n’a cependant composé aucune chanson de cet album, mais n’ayez crainte, il a délégué ce job à des professionnels parfaitement rôdés. Jack Blades (Night Ranger) Neal Schon et Jonathan Cain (Journey, Bad English) Freddy Curci (Alias) Ritchie Kotzen (Poison, Mr Big) Steve Lukather (Toto) Steven Cristol (Starship) font parti de ce casting de rêve chargé d’interpréter et/ou composer la majorité des titres. Et force est de constater qu’un grand album est né de cette collaboration, à ranger aux côtés des Pride of Lion et Last Autumn’s Dream, probablement les meilleurs albums du genre sortis ces derniers mois.

Etonnament, une grande homogénéité ressort de cette œuvre, et ce malgré la diversité des compositeurs. Cela est certainement dû au producteur Fabrizio Grossi (co-compositeur de certaines chansons, mais endossant également la casquette d’interprète mixeur et arrangeur) qui a su donner aux morceaux toute la chaleur, la clarté sonore nécessaire, mais également un mix soigné. Pour résumer, un son peu agressif (point de hard ici, ou rarement) mais un mix exemplaire mettant parfaitement en valeur chaque instrument. Une production aux petits oignons, un petit bijou ciselé de main de maître je vous dit! L’on n’en attendait pas moins pour servir des compos variées, jamais lassantes, toujours entraînantes et accrocheuses.

Plusieurs morceaux ont été « donnés » au projet alors qu’auparavant ils étaient destinés à d’autres groupes tels que Journey. Les influences s’en ressentent forcément (Journey donc, mais également Starship bien évidemment), pour notre plus grand bonheur de fans nostalgiques !
La tendance globale est au mid-tempo, flirtant avec le hard par moments, sans oublier les ballades incontournables. Celles-ci étant peut être l’unique point faible de l’album de par leur caractère relativement dispensable, à l’exception d’Eyes Wide Open, encore une compo de Journey refaisant surface !

Avec toutes ces émotions on en oublierait presque Mickey Thomas dont l’interprétation sans faille et le timbre particulier achèvent de donner à cet album un caractère particulier et une classe supérieure aux sorties actuelles du genre.
De l’AOR sous sa forme la plus pure, sans pour autant paraître daté, Over the Edge est indispensable tant aux fans de Journey ou Starship qu’aux amateurs de Rock mélodique au sens large.