Composé de trois membres du groupe déjà bien établi SLAEGT, le nouveau combo danois SCIMTAR nous propose un premier album à ne pas mettre dans les mains de tout le monde. Vous aimez le Heavy ? Vous aimez le blast beat ? Vous aimez le chant féminin ? Vous aimez les touches gothiques ? Vous aimez l'occulte ? Et bien il y a de tout ça !

Arrêtons-nous d'abord je vous prie sur l'artwork de ce premier effort. En apparence très simpliste, je le trouve vraiment chouette grâce à ce logo tout en diagonale, à son cimeterre (scimitar en anglais) sous le lettrage gothique du nom du groupe et à ses ornements sur les quatre coins. On dirait presque un recueil d'incantations qu'on a envie d'ouvrir. Un lien avec la touche occulte dans la musique très probablement.

Dès les premières notes, SCIMITAR établit une atmosphère sombre et envoûtante. Les guitares tranchantes, les percussions explosives et une production sèche (mais pas raw) posent les bases d'un gloubliboulga de Heavy épique, de touches psyché et de sonorités Black. On ajoute à cela la voix de Shaam Larein qui nous offre ici des lignes de chant claires et plaintives, apportant une touche d'occultisme et d'oppression lors de l'écoute. Mixez tout cela et la magie opère ! Cette combinaison peut rappeler des groupes tels que ATTIC, comprenez dans le sens où le groupe essaie de se créer une identité propre. On pourrait également y voir un lien avec des groupes de Heavy originaux comme The NIGHT ETERNAL et MYSTIC qui ont eux aussi une approche très spécifique.

L'album s'ouvre sur la piste instrumentale éponyme "Scimitarium I", qui, bien que légèrement longue, prépare efficacement le terrain pour les morceaux suivants. "Aconitum" déboule donc et les danois nous bombardent en pleine face d'un mix d'influences qui s'accordent bien entre elles. Les leads vont à une vitesse folle. Si de prime abord ça vous paraît bordélique, c'est normal. Le tout est extrêmement bien ficelé et le groupe nous happe dans son univers. Vous n'échapperez pas à l'hypnotisante "Red Ruins", véritable dinguerie Heavy/Post-Punk où le groupe nous maintient scotché dans son tourbillon musical. "Hungry Hallucinations" et son refrain réussi a quant à lui des touches gothiques délicieuses couplées à des accélérations de tempo étonnantes mais toujours bien amenées. Notons aussi "Fever Dance" qui se distingue par ses percussions frénétiques pour donner au morceau un côté presque Disco. J'émets quelques réserves toutefois sur le morceau final "Ophidia", qui, je trouve, a du mal à tenir la longueur. En effet, les riffs alambiqués à la limite du Psyché sont bien trouvés mais ça a tendance à un peu trop traîner.

Je me rends compte que j'ai cité chaque piste de la galette, chose que je fais rarement mais vu la richesse et l'originalité de la galette, vous m'en excuserez. "Scimitarium I" est une œuvre audacieuse qui ne plaira pas à une grande majorité. En combinant des éléments de Meloblack, de Heavy, de Rock occulte et de folie, SCIMITAR crée ici un univers sonore unique et captivant. J'aime beaucoup le Heavy dit traditionnel mais parfois quand on tombe sur des expériences musicales comme celle proposée par les Danois, il est difficile de ne pas être séduit. Sélection méritée donc pour ce groupe dont la singularité est à saluer.