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DOOM DEATH MAIS PAS QUE  |  STUDIO

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2024 Morgoth
 

- Membre : Impending Triumph, Abduction
- Style + Membre : Angellore

SOLSTITIUM - Morgoth (2024)
Par DARK BEAGLE le 19 Janvier 2025          Consultée 1491 fois

SOLSTITIUM est un groupe que l’on pourrait qualifier par « mais pas que ». Cela donne juste une idée très vague de la chose et cela n’est guère rassurant sur le papier. Mais oubliez un peu les délires des scribouillards comme ma pomme une heure, le temps d’écouter le disque et on va en reparler. Vous êtes prêts ? Bon, pendant ce temps je vais me relire "la Cathédrale des Abymes", moi… C’est bon, vous êtes revenus ? On va pouvoir causer un moment vous et moi alors. Donc, je vous disais, SOLSTITIUM, c’est un groupe de « mais pas que » et cela lui va très bien, car si elle n’était qu’une formation de « que ça », elle se montrerait bien moins excitante.

Bon, déjà quand on regarde la liste des musiciens, on se rend rapidement compte que nous sommes au sein d’un microcosme : Silvère et Lethal sont déjà complices rythmiques au sein de DEFRAKTOR, Lethal a joué en compagnie de Franck dans AU-DELA tandis que Sébastien et Silvère jouent ensemble dans ATHABAS. Et Sébastien, qui est également auteur de BD ("Arawn", "la Cathédrale des Abymes"…) s’est chargé de l’artwork de l’EP d’IMPENDING TRIUMPH où chante François Blanc, que certains connaissent comme étant le frontman d’ANGELLORE (certains se sont arrêtés à ses papiers dans Rock Hard).

Si le line-up sent un peu la consanguinité, un rapide coup d’œil à la pochette et au nom de l’album nous renvoie à ce bon vieux JRR, en nous plaçant sur une illustration imposante ce Morgoth, nom terrible pour un personnage qui ne l’est pas moins. L’affaire peut sembler pliée, SOLSTITIUM n’est autre qu’un vulgaire groupe reprenant à sa sauce les fresques dépeintes par Tolkien le long de son œuvre. Mais souvenez-vous, j’ai affirmé d’entrée de jeu que SOLSTITIUM, c’est du « mais pas que » et que de là nait une première subtilité : on peut s’afficher Tolkieniste, mais on peut également puiser son inspiration ailleurs.

En effet, nous croisons un certain "Cimmerian" qui se réfère soit au peuple Antique, soit à un certain barbare bien connu de la Pop Culture. "Sparta" me fait aussitôt penser aux "300" de Frank Miller tandis que "Pharaoh's Curse" ne fait pas très Terres du Milieu. Bref. Tout ne tourne pas autour de Tolkien et ce n’est pas plus mal, certains combos ont déjà bien œuvré dans le domaine, en rajouter une couche demeure un risque mesuré d’être comparé et analysé par une bande de pointilleux, enfin, par des geeks de la fantasy (qui ne doivent plus trop s’y retrouver aujourd’hui, ceci dit).

Ensuite, musicalement, SOLSTITIUM c’est quoi ? Un Doom Death qui possède malgré tout un certain sens du groove ? C’est ce que laisserait songer "Frozen Gate", au moins jusqu’à son solo qui ressemble à un hommage au IRON MAIDEN épique. Là encore, le « mais pas que » refait surface, les musiciens laissant volontiers éclater des inspirations Heavy Metal voire Power Metal dans leur écriture, avec un chant qui oscille entre le growl un peu gras et une voix plus claire mais impérieuse. Le groupe aime évoluer le long de mid tempo propices à quelques accélérations aussi bienvenues que jouissives.

Et surtout, les mélodies ne sont pas laissées sur la touche. Elles sont bel et bien présentes, elles doivent parfois se frayer un chemin sur certains morceaux, mais elles finissent toujours par ressurgir et par s’imposer. La formation aime également varier les plaisirs, elle n’est pas figée dans son style, elle lui trouve suffisamment de variations pour que chaque morceau ait sa vie propre, qu’il se dégage de ses voisins, s’offre une individualité qui ne sera pas remise en question par un autre tirant sur des riffs quasi identiques.

De fait, bien que souvent Heavy, la musique de SOLSTITIUM apporte un vent de fraîcheur bienvenue, que ce soit par sa diversité ou tout simplement par la qualité de l’ensemble. Il y a également un certain sens de la Grandeur. On va dire que c’est épique, oui, parfois cela devient même héroïque, à l’image d’un "Sparta" qui, au fil des écoutes, s’est imposé comme l’un de mes titres préféré de l’album. La base oscille entre Heavy et Power Metal, les couplets en voix claires fondent sur un refrain où le growl reprend ses droits, puis il y a ce solo. Bon sang ! Introduit par un « Fight ! » qui déclenchera plus d’un mosh-pit sur scène, il déboule comme une armée qui se rue sur l’adversaire, cela en devient presque visuel.

Mais s’il n’y avait que ce morceau à sortir du lot, ce serait tellement plus facile ! D’autres s’invitent dans la liste des highlights de l’album, comme "Anathema Of The Templar" qui joue dans la cour de PARADISE LOST, avec une ambiance à la fois religieuse, solennelle et quasi hantée, ou encore le final somptueux qu’est "Long Live The King" qui pourrait s’apparenter à une Power Ballad (si, si !), tandis que "Pharaoh’s Curse" va jouer sur des motifs orientaux sans trop insister pour autant. Le tout est agencé par des musiciens aguerris qui ne laissent rien au hasard et qui se sont particulièrement bien trouvés (entre cette section rythmique qui en impose, les guitares acérées qui tissent des canevas solides et ce chant très modulable, les étoiles sont alignées).

Après, il y a toujours moyen de chipoter, ou dans le jargon, faire son chieur. On peut justement pointer du doigt ce « mais pas que » qui va freiner une partie du public, entre ceux qui ne veulent qu’un truc qui reste bien dans sa case et les amateurs de Heavy qui trouveront certains passages trop robustes à leur goût. C’est compréhensible et c’est discutable. Pour ma part, j’avouerai que deux morceaux m’interpellent moins, "Doomriders" et "Immortal Pride", le premier tombant un peu comme un cheveu sur la soupe après un court interlude instrumental, le second servant dans mon esprit malade de paillasson avant un "Morgoth" d’un tout autre acabit.

SOLSTITIUM et son premier album sont deux excellentes surprises de cette année 2024. Sans pour autant avancer que le groupe est très original ou quoi que ce soit d’approchant, il convient de noter que ce qu’il propose est solide et sait capter l’attention de l’auditeur. C’est le genre de disque qui fait fonctionner son imagination, qui nous offre du son, mais qui nous aide également à peindre des fresques héroïques dans nos têtes, pour peu que l’on soit réceptif aux ambiances qui s’en dégagent. Voilà le genre d’album sur lequel on aime à revenir de temps à autre, pour le redécouvrir et s’y abandonner à nouveau.

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   DARK BEAGLE

 
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- François Blanc (chant)
- Sébastien Grenier (guitare)
- Franck (guitare)
- Silvère (basse)
- Lethal (batterie)


1. Solstitium
2. Frozen Gate
3. The Cimmerian
4. Rise Of The Dead
5. Sparta
6. Anathema Of The Templar
7. Winter Solstice
8. Doomriders
9. Immortal Pride
10. Morgoth
11. Pharaoh's Curse
12. Long Live The King



             



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