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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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2024 Nordic Gothic
 

- Style : Host, Sang Froid
- Membre : Dark Tranquillity, Amorphis, Insomnium, Dimmu Borgir, Sentenced, Grand Cadaver, The Halo Effect

CEMETERY SKYLINE - Nordic Gothic (2024)
Par KOL le 7 Décembre 2024          Consultée 824 fois

Les vents du Nord ont ceci de particulier en ce qu’ils convoient une humidité et une morsure perpétuelle. Ils s'infiltrent à travers les couches des vêtements, qu’importe le nombre et la qualité de celles-ci. Est-ce cela qui confère ce désabusement et cette version toute scandinave de la Saudade ? La mélancolie présente dans toute une frange du Death Mélodique en est-elle la conséquence naturelle lorsqu’elle s’allie à la luminosité réduite des trop longues nuits d’hiver ? Quoi qu’il en soit, l’apparente pudeur dont font preuve les peuples nordiques contraste avec une musique souvent chargée en émotions fortes, agissant comme autant d’exutoires lorsqu’il s’agit de se coller derrière un micro et des instruments. CEMETERY SKYLINE ne déroge clairement pas à la règle.

Mais cette chronique est avant tout une ode d’amour éternel à Mikael Stanne.
Le maestro, le plus beau rouquin de la planète (Metal ?) avec Megadave, la grâce, la simplicité et la gentillesse incarnées (rien que ça). D’ailleurs, j’ai cherché à appeler mon lapin "Mikelstan" mais mes filles n’ont pas validé ma proposition, étrangement. Du coup, le lapin s’appelle "Blue" (ou "Nounouille", selon si elle bouffe le câble de ma fibre optique ou pas). L’autre option avancée étant "Civet", mais ça non plus, ça n’est pas passé… Ça tient à peu de choses la vie, quand même… Tu pourrais t’appeler Gérard ou Gertrude, sur un malentendu. Ou même Frexit (ça, cher lecteur, si tu me lis, c’est pour ton commentaire sur le "Burn My Eyes" de MACHINE HEAD, hérétique que tu es).

Bref, Mikael Stanne (DT, GRAND CADAVER, The HALO EFFECT) est immense, quel que soit le groupe qui l’accompagne. Godfather du Mélodeath made in Göteborg, le gars a quand même joué avec IN FLAMES et co-fondé DARK TRANQUILLITY, excusez-moi du peu. Pour son nouveau projet (mais comment fait-il ?), il nous gratifie d’une partition magistrale dans un registre exclusivement clair, cette voix si teintée DEPECHE MODE et New Wave plus généralement. Sa capacité à éblouir nos ouïes et envahir nos yeux (ou l’inverse plus probablement) se sublime avec ce nouveau all-star band (encore) réuni autour de son charisme.

CEMETERY SKYLINE rassemble donc la fine fleur du Metal scandinave, à savoir Markus Vanhala (INSOMNIUM), Santeri Kallio (AMORPHIS), Victor Brand (DIMMU BORGIR) et Vesa Ranta (SENTENCED) autour d’un même line-up, afin de célébrer le Metal Gothique, excusez-moi du peu… Ce sont d’ailleurs les deux premiers cités qui se sont attelés à la composition de ce premier album, le bien-nommé "Nordic Gothic" (vous me suivez ?). Évoluant entre les SISTERS OF MERCY et HOST, voire PARADISE LOST, cet essai séminal est en tout point une réussite, en ce qu’il parvient à reprendre les marqueurs des formations précitées, et les mettre au service d’une musique à la fois aguicheuse, voire même dansante, mais toutefois hautement mélancolique.

Pour ceux qui ont versé une larmichette en entendant le chant du Maître sur "Projector", l’écoute de ce premier album s’avère indispensable. Vous y retrouverez cette voix chargée en émotions, belle et triste à la fois, mise en avant par le jeu teinté de spleen de Vanhala comme aux grandes heures d’INSOMNIUM, comme par exemple sur la pépite "Never Look Back", qui permet au guitariste de nous glisser l’un de ces petits leads entêtants dont il a le secret.

Le boulot d’écriture du duo Kallio/Vanhala est d’ailleurs assez remarquable pour être souligné. Les dix pistes sont dix tubes en puissance, (trop) simples (pour certains) et efficaces, qui touchent direct le centre de la cible, quand bien même les singles annonciateurs ("In Darkness", "Violent Storm", "The Coldest Heart", "Torn Away") figurent parmi les meilleurs pièces de la galette. L’occasion d’ailleurs pour moi de pousser un énième coup de gueule contre cette tendance marketing qui m’avait déjà pourri le plaisir de découvrir "Amazonia" de GOJIRA avec ses meilleurs titres, de loin. Vous pourriez me rétorquer que je n’ai qu’à pas écouter ces singles, et vous auriez raison, mais que voulez-vous, je suis si faible devant la tentation… Heureusement, "Nordic Gothic" possède plus de sève sur l’ensemble ("Nerver Look Back", déjà cité, "Behind The Lie" et son chorus earworm, la lente déambulation introspective de "When Silence Speaks").

La complémentarité guitare/claviers est à l’avenant, charriant son lot d’harmonies bien senties qui viennent habiller la section rythmique de ses plus beaux apparats, à commencer par une basse véhiculant un groove désabusé. Au contraire de HOST, qui s’avérait dans un registre comparable en terme d’intention, tout ne repose pas ici sur des couches électroniques : les guitares sont bien présentes, que ce soit en termes de rythmique (le riff introductif d’"In Darkness" pourrait faire penser à du RAMMSTEIN) ou de leads, Vanhala se faisant plaisir sur des soli ascétiques, mais parfaitement intégrés aux compositions. Que nos lecteurs rétifs aux arrangements synthétiques en soient ici rassurés.

Simple, voilà la réserve dont on pourrait affubler l’opus. Trop évident ? Trop instantané ? Peut-être. Quelle sera la durée de vie réelle de "Nordic Gothic" ? C’est une question qui m’a poussé à mettre de côté cette bafouille quelques semaines, afin d’affiner ma plume et de m’assurer que le disque survivrait à de nombreuses écoutes. C’est en partie le cas. En partie seulement, car j’avoue peu à peu lui préférer des œuvres sorties depuis, plus complexes. "Nordic Gothic" est un coup de cœur immédiat, un amour d’été adolescent, qui n’a pas nécessairement vocation à survivre aux affres de la rentrée et du temps, ce qui n’enlève rien à son intensité. C’est sans doute ce qui m’arrêtera au moment de coller la galette en haut à gauche de votre site de chroniques préféré, la sacro-sainte catégorie "Sélection". Ce n’est en revanche aucunement une raison suffisante pour bouder votre plaisir alors que la période de l’année se prête plus que jamais à magnifier ces sensations douces-amères de l’obscurité hivernale.

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   KOL

 
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- Mikael Stanne (chant & amour)
- Vesa Ranta (batterie)
- Victor Brand (basse)
- Santeri Kallio (claviers)
- Markus Vanhala (guitare)


1. Torn Away
2. In Darkness
3. Violent Storm
4. Behind The Lie
5. When Silence Speaks
6. The Darkness Night
7. Never Look Back
8. The Coldest Heart
9. Anomalie
10. Alone Together



             



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