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2024 Tower Of Famine

BALWEZO WESTIJIZ - Tower Of Famine (2024)
Par STORM le 5 Octobre 2024          Consultée 360 fois

J’ai toujours aimé le Dark Ambient et dans toutes ses déclinaisons possibles. Dans sa lugubrité la plus infernale ainsi que dans ses boucles spatiales et oniriques, ses immersions totales et sans retour possible de ses drones abyssaux, ou bien encore dans ses ambiances désolées et outre tombales. J’ai poncé pendant des années les catalogues des labels tels que Cold Meat Industry, Cyclic Law, Cold Spring, Malignant Records et d’autres plus confidentiels, aux seules fins de sonder à nouveau, toujours et encore, de nouveaux cauchemars émotionnels. Le Dark Ambient a cela de vrai, il sonde éternellement dans ses brumes et ses nappes sonores, dans ses rythmes capitonnés, une part du réel diffracté et dissocié qui perd le contact avec le terrestre.

Depuis les travaux de BURZUM, le Black Metal s’est acoquiné de temps à autre avec des éléments d’Ambient voire de Dark Ambient pour le meilleur (PAYSAGE D’HIVER, VINTERRIKET, DARKSPACE, SUN OF THE BLIND, AN AXIS OF PERDITION, TRIST, ARÍHT… ), et très souvent pour le pire (quel intérêt de citer tous les autres ?). Maintenant il n’est pas aisé de collisionner ces deux styles, certes pas tant que cela opposés, mais qui répondent pour l’un à une base plus électronique, industrielle et de reverb, que pour l’autre axé bien plus sur la saturation belliqueuse des guitares et l’animosité des ambiances vocales. Heureusement pour cette chronique, BALWEZO WESTIJIZ marie ces deux mondes avec une inspiration très intéressante qui se déploie à l’intérieur de chaque titre. Car ce projet du prolifique Swartadauþuz ne tourne jamais en rond et ne s’étouffe pas dans des longueurs étirées indigestes et creuses. Non, ce Black Metal froid et atmosphériquement Dark nous enduit d’un vernis sinistre suintant de temps à autre des viscosités vénéneuses. Si l’album oscille entre titres parfois connotés Dark Ambient et d’autres plus longs et foncièrement distordus par un Black Metal bien plus saisissants et prégnants, son contenu homogène pourrait faire pâlir une quantité astronomique d’albums tant l’ambiance glaciale, hantée, à la limite de l’étouffement, est présente tout du long de "Tower Of Famine".

Écoutez par exemple cette introduction fabuleuse, "The Foul Carcass Of God", qui déclame les hostilités à venir avec brio, et que prolonge ingénieusement le titre suivant "The Flesh In The Funeral Pyre". Le décor est planté. Nous nous perdons dans la nuit. Nous butons sur nos cauchemars au pire des moments. Les quatorze minutes de ce titre ne se perçoivent pas tant son voyage émotionnel nous fait perdre la notion du temps. Et c’est là où encore le génie de Swartadauþuz s’épanche facilement. La noirceur, cette façon de peindre des impressions sonores désespérées et horrifiques à la fois est sa marque de fabrique. Swartadauþuz sait décliner par petites touches ou par pans entiers, mais toujours de manière différente dans chacun de ses projets, ces acmés d’ambiances crépusculaires, neigeuses, givrantes et hypnotiques. "Tower Of Famine" se décline ainsi du début jusqu’à la fin. Oscillant parfois entre lugubrité et sentiment mélancolique ("Endless Black Nightmare"), Swartadauþuz nous enfonce dans une forêt ou dans la terre. Nous empruntons ce chemin qui se dérobe derrière nous, nous condamnant à notre seule résistance de vivre pour continuer à aller de l’avant. L’hypnotique et très symphonique "Drown In Bleak Blood " transcende à nouveau notre instinct de survie. Son écoute nous fait osciller toujours dans des tourments insolubles. Long de quatorze minutes, ce titre pourtant à l’instar de tous les autres nous happe hors du monde. Il y aurait tant à écrire sur chacun d’eux.

Je ne peux que vous conseiller son écoute car l’expérience est unique et peu commune. Une nouvelle fois, Swartadauþuz nous assène un excellent album dont lui seul a le secret. Je vous renvoie bien évidemment à tous ses projets dont certains ont fait l’objet de chroniques et d’autres le seront inévitablement (MUVITIUM, NATTFÄRD, INIQUITATEM). "Tower Of Famine" est le second album de ce projet démarré en 2007. Il est temps que je récupère mon retard. À suivre.

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- Likaska (chant)
- Swartadauþuz (chants, guitare, claviers)
- Sortilege (bassiste de session)
- Juhos (batteur de session)


1. The Foul Carcass Of God
2. Flesh In The Funeral Pyre
3. No Reason To Exist
4. Calling From The Ashes
5. (vermin…) Of Broken Memories
6. Endless Black Nightmares
7. …of The Rotting Soul
8. Drown In Bleak Blood
9. Tower Of Famine… (the Past Returns)



             



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