La réponse par l’action…
A la sortie du énième projet de Max Cavalera intitulé GO AHEAD AND DIE, nous avons été nombreux à nous interroger sur la destiné de ce "projet". Étoile filante, nouveau départ, espace de jeu, … ?
Retrouver le duo père/fils en cette fin d’année 2023 est tout de même une sacré drôle de surprise qui vient clarifier la situation : Max et Igor Amadeus ont donc décidé de passer la seconde et sont de retour avec ce "Unhealthy Mechanisms". Le temps de remplacer Zach Coleman à la batterie par Johnny Valles et le trio est donc au travail.
Il en ressort cette fois-ci onze morceaux, terriblement énervés.

C’est donc reparti pour 41 minutes de Thrash Groove Metal, fortement teinté de Death, un poil moins de Punk Crust (mais on ne se refait pas côté influence).
Igor Amadeus a pris davantage le pouvoir côté création et on est inévitablement obligé de noter l’influence des premiers SEPULTURA ("Beneath The Remains", "Morbid Visions", …) mais avec un côté d’urgence absolue et de férocité bestiale ("M.A.D", "Chasm", …).
Igor Amadeus nous a prévenus : il n’a jamais proposé de titres aussi extrêmes. C’est indéniable : la rage dégouline de chaque seconde ici.
Sur le Punk à tendance MOTÖRHEAD "Cyber Slavery", vous aurez l’impression de souffler mais cela ne pourra faire disparaître l’ensemble du Groove agressif et de Thrash rageur. C’est clairement par moments assez bas du front et assez raw, il faut en prendre conscience. Si vous avez apprécié les opus de POWER TRIP par exemple, il paraît évident que vos esgourdes apprécieront (ENFORCED également tant qu’on y est !).

Certains passages de guitares vous rappelleront SOULFLY ("Cyber Slavery", "Blast Zone", "Split Scalp", le final de "Unhealthy Meachanisms" très aérien…) mais ils resteront très rares. Non, ne vous méprenez pas car GO AHEAD AND DIE demeure vraiment engagé.
Très en colère, chant caverneux, riffs de mammouth, pas de place à la surprise : c’est bien simple, la densité du bousin est telle de la première à la dernière minute que tout cela s’en trouve tout de même impacté. Ce tabassage en règle parfois Punk/Crust/Grind finit tout de même, vous le sentiez venir, par fatiguer l’auditeur. Seul "Tumors" calme sensiblement le jeu, et encore !
Franchement "in your face" et donc frontal à tendance Hardcore, "Unhealthy Mechanisms" est toutefois à ne pas négliger rien que pour le morceau "Drug-O-Cop". En effet, ce "tube" bourré de riffs accrocheurs et avec la présence en guest à la guitare de John Aquilino vaut le détour (et son clip également avec les deux Cavalera en policiers) avec son influence Punk des années 70 et 80 avec une touche Metal. Il évoque la corruption policière et les abus de pouvoir, thème cher à la famille.

"Unhealthy Mechanisms" est un album noir et méchamment en colère. Le reflet d’une société où les idées nauséabondes pullulent : Max et Igor Amadeus reviennent aux affaires pour brailler haut et fort leur musique anarchique et épidermique.
Pas forcément original, vous l’aurez certainement compris mais globalement biberonné à la musique D-Beat, Grind et extrême pour mettre en musique des textes évoquant le déclin de la santé mentale du monde.
Amateurs d’accords discordants, venez savourer votre dose annuelle… Les autres, accrochez vous car cet album pourra vous écoeurer...

Note réelle : 2,5/5 arrondie à la supérieure rien que pour "Drug-O-Cop".

Top : "Drug-O-COp".