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2015 Blossom
2017 Modern Ruin
2019 End Of Suffering
2021 Sticky
2024 Dark Rainbow
 

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Frank CARTER & THE RATTLESNAKES - Dark Rainbow (2024)
Par KOL le 18 Février 2024          Consultée 849 fois

Je ne vais pas vous (re)faire le coup de la boite de chocolat façon Forrest Gump, mais il convient d’avouer qu’en collant sur mon électrophone le cinquième album de notre rouquin préféré et de ses serpents à sonnettes, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Il faut dire que le bougre est difficile à suivre : entre des débuts on ne peut plus Hardcore au sein de GALLOWS (dont le mythique "Grey Britain" à recommander sans réserve à tous les amateurs de bagarre), une aventure, sans suite, doucereuse avec Jim Carroll au sein de PURE LOVE, avant finalement la rencontre avec Dean Richardson, guitariste et multi-instrumentiste, pour monter Frank CARTER & THE RATTLESNAKES en 2015, l’univers musical de ce dernier projet est passé par tous les états.

Des débuts dans la veine de GALLOWS incluant avec parcimonie des éléments plus rock voir limite pop, mais toujours aussi incisifs, au désastre façon Titanic d’un "Sticky" totalement anecdotique, ni virulent, ni émouvant, en passant par l’OVNI "End Of Suffering" touché par la grâce, qui délaissait les éléments les plus féroces au profit d’une mise à nue obscène et authentique de l’état dépressif de l’ami Frank, porté par une production moins organique qu’à l’accoutumée, il est difficile de trouver un quelconque chemin directeur à cette discographie bigarrée, à l’image de son chaotique géniteur, si ce n’est son impressionnante progression vocale.

Fidèles à leurs habitudes, Frank et Deano nous reviennent deux ans après le naufrage, réglés comme des coucous suisses, avec ce "Dark Rainbow", entraînant aussi bien espoirs qu’appréhension, de manière bien légitime. La fureur des débuts n’est plus, soyons clairs d’emblée. En studio, a minima, car en concert, cela reste une expérience assez inoubliable. Mais que les fans invétérés du hurleur d’antan se fassent une raison : ce Frank-là est porté disparu, probablement pour toujours. Si "Modern Ruin" avait entamé un virage, réussi, "End Of Suffering" et "Sticky" ont enfoncé le clou dans l’évolution du genre prodigué. CARTER a fait le tour côté Hardcore, et n’a à l’évidence pas l’intention d’y revenir.

L’homme veut chanter de belles compositions, déclamer des textes sincères qu’il puisse reprendre en chœur avec son public, quitte à lever le pied sur l’énergie et les aspects les plus abrasifs de sa personnalité et de sa musique. Et comme il a trouvé le "partner in crime" idéal avec Richardson qui produit également l’opus, il compte bien compenser en y mettant plus encore de ses tripes. Encore faut-il ne pas se rater sur les mélodies, comme ce fut le cas sur le précédent LP.

A bien des titres, "Dark Rainbow" ressemble à la suite non assumée de "End Of Suffering", la magie en moins. Si ce dernier possédait une dimension viscérale absolument unique, ce n’est pas le cas ici. En revanche, on retrouve cette production léchée, parfaitement équilibrée autour d’arrangements classieux ("Can I Take You Home"), des paroles inspirés et authentiques, un groove lent et implacable ("Superstar") dont ne se départirait pas un QUEENS OF THE STONE AGE ("American Spirit"), à l’image de la noirceur des idées de son créateur, non dénuées d’un certain cynisme très anglais. On y retrouve, surtout, les mélodies léchées, qui m’avaient tant manqué deux ans auparavant. Et comme Frank continue de progresser au chant, ça donne de grands moments, comme sur le premier single "Man Of The Hour" par exemple. Peu à peu, les guitares sont effacées au profit de la basse et des claviers. On notera ainsi une utilisation accrue du piano (le diptyque, un peu chiant avouons-le, "Queen Of Hearts"/"Sun Bright Golden Happening") sur bon nombre des morceaux présents sur la galette. Pas ou peu de défouloirs à attendre sur "Dark Rainbow", qui officie dans une homogénéité désabusée et sombre comme jamais.

Plus inspiré, le duo Carter/Richardson l’est indubitablement sur l’écriture des chansons de "Dark Rainbow", allant à l’essentiel sans pour autant s’avérer simpliste, à travers un petit pont bien trouvé, une reprise de guitare que l’on n’attendait plus ("Happier Days"), ou un placement toujours aussi unique du chanteur sur la base musicale concoctée par le seul vrai Rattlesnake, Richardson. De retour également, comme évoqué sur les précédentes chroniques, ce petit côté Alex Turner (ARCTIC MONKEYS), dans cette capacité à se balader autour du tempo, pour renforcer l’impact de certains mots ou intentions lorsqu’ils/elles reviennent sur le temps.

Pourtant, bien que chargé d’émotions aussi diverses que réelles et d’atmosphères chiadées, le disque ne parvient pas totalement à nous emporter. Certains le trouveront même bien mou du slip. Si l’on avait fait fi du passé sulfureux de son auteur, il est même probable que les chemins de Nightfall In Metal Earth lui aient été proscrits pour cause de non-conformité avec la ligne éditoriale qui nous oblige. Il n’était pas nécessairement question de ramener à la vie la Telecaster distordue et cradingue des débuts, mais appuyer un chouya plus sur la lourdeur de la basse ("Brambles" en étant la parfaite démonstration), ou marquer plus franchement les moments forts, aurait permis de rendre moins linéaire l’écoute de l’album.

Celui-ci gagne malgré tout en substance au fil des tours de platine, portée par le charisme de son frontman et la mélodicité de l’ensemble. Pour ceux qui, comme moi, ont été soufflé par "End Of Suffering", il est probable que vous en veniez à apprécier "Dark Rainbow" pour ce qu’il a à offrir en toute intégrité : une fenêtre sur l’âme d’un personnage atypique, attachant, excessif et touchant, cherchant la lumière d’une forme de rédemption depuis bientôt dix ans. Pour les autres, il restera le live, tant je n’ai que peu de doute quant à la capacité de Frank CARTER de continuer à retourner les salles, même s’il a visiblement définitivement rejoint l’ACA (Association des -Coreux Anonymes).

Note réelle : 3,5/5.

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- Frank Carter (chant)
- Dean 'deano' Richardson (guitare, synthé, piano, choeurs, prod)
- Session Studio :
- Tom 'tank' Barclay (basse)
- Gareth Grover (batterie)
- Elliot 'el' Russell (guitare)


1. Honey
2. Man Of The Hour
3. Can I Take You Home
4. American Spirit
5. Happier Days
6. Brambles
7. Queen Of Hearts
8. Sun Bright Golden Happening
9. Superstar
10. Self Love
11. A Dark Rainbow



             



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