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2018 Controlled Chaos
2023 1 The Call Of The Void
 

- Style : Jason Becker, Marty Friedman, James Murphy, Sophie Lloyd

Nita STRAUSS - The Call Of The Void (2023)
Par DARK BEAGLE le 8 Novembre 2023          Consultée 1670 fois

Écrire sur un album solo de guitariste est difficile quand on ne pratique pas l'instrument. Si je devais vous parler de technique pure, je vous dirais que la guitare fait whiouwhiouwhiou durant les soli, mais que ça sonne mieux à l'oreille qu'à le lire. Puis je détournerai votre attention avant de partir en courant. Kapwiiiiiiiiiing ! Heureusement, Nita Strauss m’enlève une sacrée épine du pied puisque son nouvel album solo n’est pas instrumental, de nombreux invités répondent à l’appel pour agrémenter les différents morceaux de chant. Dès lors, les compositions deviennent plus facilement des « chansons » dans l’esprit et l’ensemble devient plus simple à appréhender. Sauf que ce n’est pas tout à fait le cas.

Nita, je l’ai connu comme tout le monde à un show d’ALICE COOPER. J’étais en face d’elle, j’en ai un peu oublié de voir ce que faisait le père Furnier (Kol ne me jettera pas la pierre, mais plutôt une bière). Elle était bigrement impressionnante. Elle dégage un certain charme qui ne laisse pas indifférent, quoi. Alors j’aimerai savoir pourquoi son charme ne fonctionne pas sur ce disque. Parce que ce n’est pas un DVD ? Bravo Nils, tu sors. Plus sérieusement, "Controlled Chaos" m’avait plus accroché alors qu’il était entièrement instrumental. On retrouvait la personnalité un peu freak de Nita, et elle nous le dévoilait souvent à grands renforts d’assaut à nous arracher les poils façon bande dépilatoire.

Ici, son univers se télescope avec celui de ses invités. Et c’est là que ce n’est pas facile à expliquer. Sur son précédent album, elle construisait ses morceaux en alternant riffing et shred avec une certaine réussite. Sur "The Call Of The Void", elle donne l’impression d’offrir une sécurité à ses guests en tapant dans des styles qui sont proches de ce qu’ils font habituellement. Cela apporte pas mal de variété à l’ensemble, mais elle semble avoir laissé sa personnalité au vestiaire une bonne partie du temps. Il est parfaitement compréhensible qu’elle n’ait pas voulu reproduire l’univers de "Controlled Chaos" et qu’elle ait cherché à faire quelque chose d’entièrement différent. C’est même ce que l’on attendait d’elle.

Seulement, si sur l’opus de 2018 nous n’entendions pas une seule voix, ici il y en a trop. À parcourir les festivals avec son patron, après sa pige pour Demi Lovato et une nouvelle mise sous les projecteurs, son carnet d’adresse s’est rapidement rempli et il y a de quoi avoir le vertige quand on voit certains noms se côtoyer : David Draiman (DISTURBED), Alissa White-Gluz (ARCH ENEMY), Lzzy Hale (HALESTORM) ou encore Anders Fridén (IN FLAMES et également pour moi l’une des plus grandes énigmes du Metal). D’autres que nous connaissons moins également, ou au contraire, tellement familiers que cela devient presque ridicule.

Aussi, elle va taper dans des registres tout confort pour chacun, avec plus ou moins de réussite ("Through The Noise" en compagnie de Lzzy Hale, "Dead Inside" avec Draiman), la palme revenant à la prestation de son boss sur "Winner Takes All" qui le voit retourner à des choses plus Indus comme à l’époque de "Brutal Planet" – et fort certainement le type de morceau sur lequel nous ne l’attendions pas forcément. Le reste oscille entre le sympa et le remplissage de luxe. Nita peine à nous transporter à travers ces chansons qui sont globalement correctes, mais tellement usuelles. Les passages où elle reprend la main ne sont pas forcément des moments où elle s’illustre particulièrement, ce qui remet en perspective la notion même d’album solo.

En fait, avec "The Call Of The Void", Nita Strauss nous donne l’impression de partager sa playlist Spotify du moment plutôt que de réellement proposer un disque de créations originales. Aussi, les instrumentaux viennent prendre une saveur particulière, à commencer par Summer Storm qui porte très bien son nom. Elle varie le propos, semble apprécier de jouer des passages calmes avant de faire whiouwhiouwhiou avec sa guitare. Dopés par de sacrées fulgurances et enjolivés par des moments de calme virtuose, ces instrumentaux sont comme des ilots sur lesquels nous nous raccrochons comme des naufragés au milieu de chansons qui frôlent le naufrage.

La présence de Marty Friedman (ex-MEGADETH) sur "Surfacing" pourrait presque passer inaperçu tant les deux guitaristes se renvoient la balle avec une facilité (à mes oreilles) déconcertante. Ce n’est pas du CACOPHONY, mais cela reste une composition de geek de la guitare pour les geeks de guitare, une mélodie bien prégnante en bonus. Le disque s’achève dessus d’ailleurs et il nous aide quelque peu à avaler la pilule. "The Call Of The Void" n’est pas un désastre, mais il est loin d’être éblouissant également, trop copieux, certainement trop long également (quasiment une heure au compteur), où les moments excitants se renvoient la balle avec les autres, plus ennuyants, sans que l’un ou l’autre de ces sentiments se détache réellement).

L’ironie veut que d’un avis plutôt général, "Controlled Chaos" aurait gagné en efficacité à avoir un ou deux morceaux avec du chant. Pour "The Call Of The Void", ce serait donc le même constat : le disque gagnerait à n’avoir qu’une ou deux compositions avec des guests derrière le micro pour gagner en profondeur. La belle Nita fait ici plus du fan-service qu’autre chose malheureusement et la fan, c’est elle. Oui, elle sait aborder différents styles, oui elle s’éclate certainement dans ce qu’elle fait, et oui, elle a du talent, c’est indéniable. Mais elle présente également une naïveté un peu confondante et dans l’exercice, elle semble se brider. Dommage, c’est sur ce genre de disque qu’elle peut justement nous en mettre plein la vue.

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   (2 chroniques)



- Nita Strauss (guitare, basse)
- Josh Villalta (batterie)
- Katt Scarlet (claviers)
- Alissa White-gluz (chant - invitée)
- Chris Motionless (chant - invité)
- Lzzy Hale (chant - invitée)
- David Draiman (chant - invité)
- Dorothy Martin (chant - invitée)
- Anders Fridén (chant - invité)
- Alice Cooper (chant - invité)
- Lilith Czar (chant - invitée)
- Marty Friedman (guitare - invité)


1. Summer Storm
2. The Wolf You Feed
3. Digital Bullets
4. Through The Noise
5. Consume The Fire
6. Dead Inside
7. Victorious
8. Scorched
9. Momentum
10. The Golden Trail
11. Winner Takes All
12. Monster
13. Kintsugi
14. Surfacing



             



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