Je n'ai pas été très tendre avec le premier album d'ARWEN mais c'est parce je sais qu'il y a un réel potentiel chez ces Espagnols. Je vais même aller plus loin quitte à faire grincer des dents, mais ils auraient pu être une sorte d'ANGRA espagnol. Vraiment. Mais si vous êtes assidu (je sais que vous l'êtes), vous avez bien compris que leur premier effort, "Memories Of A Dream", souffrait d'un déséquilibre en termes de qualité de composition, celles-ci étant souvent gâchées par Carmen Castaño. Ne voyez pas ici du sexisme mais plutôt un constat amer, moi qui sous plutôt friand des groupes aux multiples vocalistes. Chez ARWEN, ça n'a tout simplement pas fonctionné sur leur premier essai.

J'attends donc la transformation de l'essai avec cet "Illusions" et rassurez-vous j'ai des points positifs à aborder ! Déjà, comparé à son prédécesseur, on a plus de titres tubesques. L'accent a en effet été mis sur l'efficacité, le groupe va droit au but et c'est réussi. Notons à titre d'exemple l'excellent enchaînement "Fantasy Or Reality"/"No More Tears"/"By My Own Sight"), tout simplement les meilleurs titres de l'opus avec leur efficacité sur les riffs et des refrains fédérateurs qui font mouche. Citons aussi "Touch The Sky" et son côté Happy Metal très agréable ou encore l'énorme titre éponyme avec ses riffs de plomb.

Les guitares, comme sur le premier effort, dominent les débats et les bougres s'en donnent à cœur joie avec une maîtrise déconcertante. Écoutez donc "Dance Of Souls", on est ici dans la face sombre du Power comme l'avait brillamment fait HELLOWEEN avec "The Dark Ride". "Infinity" aussi vous démontera la nuque grâce à son intro dévastatrice et ses riffs d'une lourdeur oppressante. Le sweeping est aussi bien présent et même si les guitares sont très mises en avant, il ne faut pas oublier l'apport essentiel des nappes de clavier venant ambiancer les morceaux de bien belle manière, ce qui accentue le côté sombre de l'œuvre grâce à la combinaison guitares sous-accordées/nappes de clavier apportant une lourdeur et une noirceur prenante.

Allez, on va quand même parler des points négatifs non ? Carmen Castaño. Suivant ? Non j'exagère, je la trouve moins agaçante que sur le précédent opus. Elle arrive même à me convaincre sur "Riding Alone" avec un ton presque insouciant fort agréable rappelant le regretté André Matos. Par contre, elle repart dans ses travers sur "Keltia" et "Lullaby" ou elle en fait des caisses et cherchent des notes inatteignables. En vrai, sans ces deux titres, on serait face à quelque chose de très solide mais il suffit de les zapper et on est tranquille car l'album dans son ensemble est de bonne facture.

Si je devais résumer grossièrement "Illusions", je le considère comme un "Memories Of A Dream" amélioré. Clairement, même s'il contient son lot de défauts évoqués plus haut, je passe toujours un bon moment à chaque écoute. Une étoile de plus donc ! On me dit dans l'oreillette, que quatorze ans plus tard, les Espagnols ont remis le couvert avec un troisième album. En route pour la quatrième étoile ?

Note réelle : 3,5/5.