Alors que j’écris ces lignes, il est début septembre, et je me dis que 2023 c’est mon année du Metalcore tant au niveau des sorties que de mes écoutes personnelles. D’un point de vue sorties il y a eu quelques dingueries qui m’ont bien botté, notamment FOR I AM KING, FROMJOY, INCENDIARY et PRINCE WHATEVERER et c’est aussi l’année où je me suis mis à sérieusement écouter le Metalcore moderne à la KNOCKED LOOSE et à explorer un peu plus le Hardcore (coucou TURNSTILE, j’arrive enfin à t’apprécier) et le Powerviolence (merci à The HIRRS COLLECTIVE, votre album de cette année m’a bien éclaté la gueule). Tout ça pour dire qu’alors que je découvre JOHNNY BOOTH avec ce "Moments Elsewhere" et que j’écris cette intro dès la première écoute, je suis dans le meilleur état d’esprit pour recevoir cet album et l’apprécier pleinement.

Les gars ne sont pas à leur premier essai puisque deux albums et deux EP sont déjà à mettre à leur actif et ça se ressent directement. C’est carré du début à la fin, la prod est puissante et on est face a un album bien fait. Alors oui, je ne vais pas juste dire que c’est un très bon album de Metalcore, sinon ce serait pas intéressant. On est donc sur un Metalcore moderne qui tend vers la violence d’un KNOCKED LOOSE si on se fie aux deux premiers morceaux de l’album. Néanmoins, le petit banger qu’est "Full Tilt" va dévoiler une toute autre facette du groupe qui va allégrement lorgner vers le Melocore des années 2000 à la COMEBACK KID. À partir de là, ils vont s’amuser un peu avec leur formule, ajoutant quelques éléments Électro sur l’intro de "Full Tilt", faire "The Ladder" qui est une interlude Lo-Fi, mettre un riffing Pop Rock là encore bien années 2000 sur "Bright Future" ou encore faire de "Why Becomes How" une balade planante et radiophonique. C’est fun et cela apporte une diversité assez bienvenue à l’album qui aurait pu devenir un peu indigeste s'il avait maintenu son style majoritaire tout du long.

Parce que oui, si je parle de diversité, JOHNNY BOOTH reste globalement du Metalcore moderne assez rentre-dedans. Et arrive un peu mon petit souci avec cet album. Ok c’est cool, c’est varié, c’est bien fait, c’est en plus assez accrocheur alors allez, on donne une bonne note et c’est marre. Mais non, l’album va obtenir une bonne note car je passe un bon moment en l’écoutant et je trouve même qu’il peut-être une bonne porte d’entrée au genre sans forcément être un incontournable. Cependant il est au final très conventionnel et assez peu surprenant. Les gros riffs en fond de couplet gueulards sont là, les refrains Melocore répondent présents, les breakdowns sont où on les attend donc voilà, on pourrait diffuser n’importe quel morceau sous un bête nom de fichier nommé « Metalcore.mp3 » que tout le monde s’y retrouverait et c’est un peu dommage.

En fait, cet album est bon et tout amateur du genre va y trouver son bonheur car le Metalcore pratiqué y est carré et rudement bien foutu en plus de s’amuser un peu à faire un petit melting-pot du genre. Mais voilà, si les gars de JOHNNY BOOTH sont d’excellents faiseurs de Metalcore, il manque malheureusement un truc, ce petit soupçon d’âme qui rendrait le groupe instantanément mémorable.