L’édition 2022 de la Galacon (une convention brony en Allemagne) est pour moi un très bon souvenir, déjà pour tout ce qui est de retrouver une convention que je ne loupe pas depuis 2017 après une pause Covid, mais aussi pour les concerts qui étaient programmés, d’excellente qualité et avec un public à fond. C’est lors de ces fameux concerts que j’ai gagné un respect énorme pour BLACKENED BLUE. Le mec ouvre tout seul une des deux soirées (parce que ouais, les concerts de la Galacon, c’est limite un mini festival dans deux salles le temps d’un soir) avec un set en solo, pour ensuite enchaîner à la guitare le set monstrueux de PRINCEWHATEVERER (un de ses albums a été chroniqué sur ce webzine il y a quelques années) qui suivait, pour ensuite continuer de jouer pour COLTASTROPHE (pas sur le webzine, et pas dans sa ligne éditoriale non plus). Le gars a enchaîné trois sets de quasiment une heure sans aucune pression. Juste ça c’est phénoménal.

Donc du coup, après tout ça, j’attendais un peu une sortie physique de sa part, car jusque-là, ses morceaux sortaient tous sous la forme de singles lâchés les uns après les autres sur sa chaîne YouTube. Et c’est donc fin Mars qu’il annonce avoir fait presser un CD en tirage très limité, il en met quelques-uns en vente en ligne et les autres sont réservés pour les ventes en convention. Bien évidemment, j’ai sauté sur l’occasion, profité tranquillement de l’album dans mon coin en me disant que ce n’était pas la peine de le chroniquer vu qu’il n’était pas disponible ailleurs que gravé sur quelque galette. Mais plot twist, c’est en mai qu’il est devenu disponible à tous sur les plateformes numériques et c’est pour ça que vous avez aujourd’hui cette chronique à l’intro beaucoup trop longue sous les yeux.

L’album est en fait plus une compilation, "Sounds From The Shed" est là pour harmoniser ces morceaux sortis les uns après les autres dans une tracklist plus réfléchie qu’un ordre de sortie chronologique. On a donc un début d’album plutôt en douceur avec des morceaux tirant vers un Neo assez posé avec de petits relents de Grunge (les lignes vocales sur "Fall Apart" me font fortement penser à du ALICE IN CHAINS par exemple). Ce début d’album, bien que correct n’est pas le point fort de l’album pour moi, hormis le morceau "Don’t Hold Me Back Now" qui me parle bien avec sa vibe à la LINKIN PARK et son refrain un peu épique, je tends à préférer l’autre facette de BLACKENED BLUE qui intervient sur "Another Magical Song" pour un peu casser la dynamique qui s’installait. Parce que ce morceau, on est sur du Metalcore bien agressif qui fait du bien par où il passe. Je trouve notre poney bien plus inspiré pour faire ce genre de morceau, "Wrath" ou "Night Of The Brain Dead" étant aussi d’excellents morceaux bien agressifs et donnant un bon gros coup de fouet à l’album. On va ainsi jongler au fil de l’album sur une dynamique alternant Neo et Core.

Après, tout n’est pas forcément rose, comme dit plus haut, le début d’album est un peu bancal, la faute à quelques morceaux un peu quelconques et au fait que j’ai du mal avec le chant clair, manquant un peu de patate, je préfère clairement quand Blue pousse la hurlante, il se montre bien plus convaincant sur ce point. Bon après, le reste de l’album me plaît globalement bien malgré d’autres critiques qui peuvent être émises (je pense par exemple à la prod maison mettant un peu trop la batterie en avant par instants ou à certaines compos un poil trop simplistes comme "Who Am I?"). Dans les trucs que j’aime vraiment, je pense notamment à "Living In Zephyr Heights" qui donne sur un Metalcore plus accessible avec un esprit lorgnant plus vers le Punk Rock, "Everfree" qui se vautre bien comme il faut dans du LINKIN PARK mais qui le fait bien en proposant une ambiance soignée et big up aussi aux trois derniers morceaux qui sont des reprises d’autres artistes du fandom brony et qui sont toutes plutôt bien réappropriées.

Alors oui, beaucoup en lisant ces lignes vont passer leur chemin, se disant que le Neo, le Metalcore et les petits poneys c’est pas pour eux. D’autres vont être rebutés par l’aspect fait maison avec ce que ça implique de défaut. Mais pour ceux dont j’ai capté l’attention, "Sounds From The Shed" est et sera un album attachant et sympathique. Suis-je peut-être un peu biaisé suite à l’histoire que j’ai raconté autour de l’album ? Possible, mais qui ne le serait pas ?