Il faut croire que la pandémie a eu du bon en ce qui concerne le rendement et la productivité de certains groupes. Regardez TRIVIUM. Les mecs ne balancent pas une mais deux bombes coup sur coup en pleine pandémie pour notre plus grand plaisir. Cette fois-ci c'est LEGIONS OF THE NIGHT qui remet le couvert en 2022, un peu plus d'un an après la sortie de l'excellent "Sorrow Is The Cure". Vous savez l'affection que je porte à leur premier effort, véritable coup de cœur où le Power du groupe couplé à l'interprétation impeccable d'Henning Basse m'avaient scotché. Que vaut donc ce deuxième album ?

Premier point commun entre les deux albums, le style adopté. "Hell" se veut assez proche de son prédécesseur mais LEGIONS OF THE NIGHT arrive à ne pas s'auto-plagier, enfin presque. "Sorrow Is The Cure" proposait un Heavy Power assez sombre, avec des variations parfois inattendues entre agressivité, mélodie et mélancolie. Sur "Hell", la qualité d'écriture est toujours au rendez-vous mais on note une agressivité supplémentaire, ce qui n'est pas pour me déplaire. On y trouve aussi, comme sur son prédécesseur, une reprise de SAVATAGE en guise de conclusion, nous y reviendrons.

Dès "Who Will Believe In Me", on a une intro posée au piano avant de se prendre des riffs vindicatifs et comme sur le premier opus, certains passages cassent le rythme pour nous emmener vers un Power presque mélancolique, sensations garanties. Clairement ce titre d'ouverture est une belle vitrine de ce que peut proposer LEGIONS OF THE NIGHT.

Ce qui me chagrine le plus c'est cette ressemblance entre les deux albums. Alors évidemment beaucoup de groupes ont sorti des albums qui se ressemblent mais avec le potentiel du groupe, je suis persuadé qu'ils peuvent explorer de nouvelles pistes. Attention, je prends toujours autant de plaisir à écouter "Hell" ou "Sorrow Is The Cure", c'est juste que les deux pourraient presque se confondre. Comme dit plus haut, le premier se démarque par une mélancolie plus affirmée et le second par une agressivité maîtrisée. J'aurais du mal à vous conseiller tel ou tel album tant la qualité d'écriture et l'ambiance générale sont proches.

Ne boudons pas notre plaisir pour autant, "Hell" est un très bon album. Il contient de très bons moments. Il suffit d'écouter le titre éponyme pour vous prendre en pleine poire un Power sombre diablement efficace malgré une intro qui ne laissait pas du tout présager cela. Ce titre extrêmement riche représente bien l'album et le travail du groupe.

Concernant le chant, je vais dresser le même bilan que sur le premier effort du groupe. Henning Basse est vraiment l'élément moteur de cette formation grâce à sa large palette vocale. Ecoutez les couplets de "Exit" ou le violent "Fury" pour voir à quel point le bougre sait se montrer agressif. Malgré sa facilité, "Fury" est d'une violence qui fait un bien fou, où Henning côtoie les aigües avec une facilité déconcertante. Il est en passe de devenir l'un de mes chanteurs favoris, lui qui arrive à retranscrire n'importe quelle émotion. Les poils se dressent sur "Time Of Despair" tellement l'émotion véhiculée nous happe durant cette ballade.

Concernant la reprise de SAVATAGE, "When The Crowds Are Gone", elle est ici maîtrisée, respectant fidèlement l'originale. Le pari était osé, surtout quand on connaît la prestation de Jon Oliva mais ça ne fait pas peur à Henning Basse qui livre ici une interprétation impeccable, pleine de puissance et d'émotion.

Vous l'aurez compris, LEGIONS OF THE NIGHT fait désormais partie des groupes que je vais suivre de près. Quel album vous conseiller ? Bah les deux en fait. On est face ici à deux album solides, alors si vous préférez l'agressivité, privilégiez "Hell", si vous aimez quelque chose de plus sombre, faites comme moi, privilégiez "Sorrow Is The Cure".

Avec deux albums de qualité en si peu de temps, la formule est donc désormais maîtrisée et Le groupe a réussi à balancer coup sur coup deux véritables bouffées d'air frais dans un style qui sature de plus de plus de formations qui se ressemblent. Attention toutefois pour le troisième album, il ne faudrait pas que l'on ait des disques qui se ressemblent trop. Henning Basse est tellement bon qu'il pourrait chanter n'importe quoi. Alors pourquoi pas rajouter des éléments Doom ou Prog' ? Allez chiche ?

Note réelle : 3,5/5.