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2022 A New Tomorrow

RAIN [ITA] - A New Tomorrow (2022)
Par DARK BEAGLE le 3 Décembre 2022          Consultée 1275 fois

Profiter du centenaire de la mort de Marcel Proust pour lancer le concours de la phrase la plus longue sur Nime est un leurre puisque Wën nous met continuellement au défi, silencieusement, à chacune de ses chroniques, de faire mieux que lui, de le surpasser, lui qui est le digne héritier de Marcel (ceci dit, avec le Doom, nous sommes plutôt à la recherche du tempo perdu) ; me retrouver face à RAIN pour vous parler de leur dernier essai, "A New Tomorrow", ne me permet en aucun cas une transition réussie, chose qui n’était de toute manière pas aisée, mais cela m’offre l’occasion de tenter ma chance avec une certaine ambition, tout en m’exprimant sur ce qui est à mes oreilles l’un des pires albums paru cette année, au moins dans une certaine mesure, avec des arguments qui, je l’espère, tiendront la route face au tribunal de notre lectorat, parfois aussi prompt à juger notre prose que les disques incriminés (ce qui est, je dois le confesser, un réflexe tout à fait normal, moi-même l’ayant de temps à autre), surtout quand cela devient trop ampoulé comme c’est le cas ici (et je tiens avant tout à présenter toutes mes excuses à nos correcteurs qui n’ont pas que ça à foutre, hein, vous me passerez l’expression).

Bref.

Derrière cette pochette hideuse – n’ayons pas peur des mots – se cache le huitième album de RAIN, groupe Transalpin de Heavy Metal pas très connu dans nos vertes contrées malgré 42 ans d’activité au compteur (dont 31 avec des traces discographiques). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas avec cet essai que les Italiens vont inverser la tendance (quoiqu’avec les réseaux sociaux, rien n’est impossible). "A New Tomorrow" n’est pas un disque sur lequel on risque de passer beaucoup de temps, sa durée de vie risque d’être assez courte, bien qu’il soit assez déconcertant aux premières écoutes. D’ailleurs, si l’on doit faire le jeu des comparaisons, cet album ne veut absolument rien dire quand on l’oppose aux premiers pas sur sillon du combo.

Il y a une raison très simple à cela : il n’y a plus aucun membre d’origine dans le groupe, ni même un seul ayant joué sur chaque opus depuis 1991. RAIN ressemble plus à un collectif à la formation changeante qu’à quelque chose de réellement défini et forcément, si aucun album ne ressemble au précédent en raison des influences diverses qui viennent se mêler, il ne faut pas espérer de véritable ligne directrice tant tout ça est bordélique. Alors évidemment, "A New Tomorrow" part bien mal dans la vie et il n’y a pas grand-chose pour que ça s’arrange. C’est donc lourdement handicapé par un passif pas terrible que le disque débarque dans les bacs fin septembre.

Pour résumer, RAIN souhaite proposer un Heavy Metal dans l’air du temps, mais le rendu se veut terriblement kitsch. Il est difficile de comprendre ce qu’essaye d’exprimer le groupe tant c’est fouillis. Le disque est très court : onze morceaux pour un peu moins de quarante minutes de musique, c’est la promesse de titres courts, qui se concentrent sur l’essentiel. Et là, on entre dans une espèce de paradoxe où, si les musiciens ne sortent pas trop des schémas traditionnels, ils vont en revanche procéder à un métissage pas loin d’être contre-nature dans le genre et qui va finir par perdre l’auditeur qui s’attend à un album de Heavy Metal, ce qu’il est sans l’être. Un peu comme le disque de Schrödinger si vous voulez.

Si on prend par exemple le morceau titre, il se dégage une espèce de martialité très proche de l’Indus, sans que ce le soit tout à fait, mais nous n’avons pas le tranchant du Heavy non plus. A dire vrai, c’est assez déconcertant et l’exemple le plus proche dans l’intention serait "Belly Of The Beast" de Joe Lynn Turner qui y va plus franco et qui parvient à dégager quelque chose en embrassant la voix de l'Indus efficace du père Tägtgren. Là, c’est plus délicat : nous avons un chanteur qui en fait des caisses sans que cela ne soit réellement utile. Il s’impose, certes, mais il ne véhicule pas grand-chose, au point où l’on se demande s’il ne s’agit pas d’une erreur de casting.

Sentiment qui s’accentue encore quand on s’attarde sur "Down In Hell" ou sur "All You Can Hate" qui ont des relents Gothiques à la SECRET DISCOVERY, le côté sexy en moins. Le chant se fait plus grave, avant que cela n’embraye de façon très étrange sur quelque chose de proche de NICKELBACK dans l’idée au détour d’un break. Après plusieurs écoutes, un temps de pause et de nouveaux essais infructueux, je ne sais toujours pas quoi penser exactement de cette approche pour le moins originale, mais tellement absconse ! Rajoutez à cela une absence quasi-totale de vraies parties instrumentales et vous comprendrez que j’ai été réticent à conserver cette étiquette pour définir leur musique.

En effet, les plans typiques du genre ne sont pas légion. Comme dit, RAIN joue la carte de la modernité et n’a pas peur de prendre autant de chemins détournés que nécessaire pour cela. Étrangement, le disque se tient, dans cette formule bâtarde et instable, avec la ballade (assez médiocre au demeurant) de rigueur ainsi qu’une reprise. Là, il s’agit du "Peace Sells" de MEGADETH et… Vous ne pouvez pas me voir, mais je me marre en y repensant. Allez, on va dire que RAIN a le mérite de se l’approprier, mais sans se mentir, ce n’est pas terrible. Le titre perd tout son côté rugueux et sale, le chant n’est en aucun cas menaçant et il ne se dégage aucun sentiment de danger du truc comme pouvait le faire l’original. L’esprit n’est pas là et le rendu se veut donc inoffensif.

On ne peut même pas dire que RAIN ne respecte pas son passé vu que la plupart des musiciens qui ont fait ce groupe ne sont plus là. On ne peut même pas évoquer un quelconque opportunisme vu que certaines influences ne sont ni les plus populaires, ni les plus modernes. Non, "A New Tomorrow" est un OMNI (Objet Musical Non Identifié) qui frôle l’indigeste. Il y avait certainement mieux à faire, mais voilà, la formation en avait-elle les moyens ou a-t-elle tout donné ici, le long de ces onze titres qui ne changeront pas la face du Heavy Metal ? Pas même en Italie. Un disque obscur d’un projet qui ne l’est pas moins.

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- Maurizio 'mala' Malaguti (chant)
- Alessio 'amos' Amorati (guitare)
- Federico 'freddy V' Veratti (guitare)
- Gabry 'the King' Ravaglia (basse)
- Andrea Feddrezoni (batterie)


1. A New Tomorrow
2. Down In Hell
3. New Sin
4. Double Game
5. Master Of Lovers
6. Never Alone
7. Loveself
8. All You Can Hate
9. Peace Sells
10. Evil Me
11. Revolver



             



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