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VERBERIS - Adumbration Of The Veiled Logos (2022)
Par DODO DILDO le 24 Novembre 2022          Consultée 1564 fois

Il y a peu, à la recherche de nouvelles découvertes de Metal extrême, j’ordonne à mon équipe d’enquêteurs de me trouver les meilleurs labels spécialisés. Après que les grands financiers de Nightfall m'ait libéré le budget nécessaire à ce travail chronophage et complexe, il fallait pour ma team un point de départ leur permettant une progression assurée. Mon équipe n’étant, en fait, constituée que de moi-même et de mon ordinateur fraîchement formaté (avec passage à un disque SSD), je décide de garder les thunes du site et me lance dans mes propres recherches.
Le point de départ ? DRASTUS, parce que je viens de réécouter "La Croix De Sang" pour la cinquantième fois et que cet album déchire sa race.
Le label ? Les Français de Norma Evangelium Diaboli qui distribuent également des petits groupes pas connus comme FUNERAL MIST, WATAIN ou DEATHSPELL OMEGA.
Ça promet donc.

Afin de faire un choix rationnel et réfléchi parmi les nombreuses possibilités offertes par le label, j’attrape mon vieux globe terrestre et sur chaque continent je colle un bout de papier avec le nom de l’une des dernières sorties musicales 2022. J’ordonne ensuite à ma grand-mère d’interrompre la lecture de son magazine pour fachos conducteurs de pick-up à petits sexes – Valeurs Actuelles – et lui demande de pointer une zone sur le globe en rotation. La pauvre frôle l’arrêt cardiaque quand elle se rend compte que l’Algérie est sous son doigt. Rapidement, je reprends les choses en main, relance le globe, pose mon index au hasard et tombe sur la Nouvelle Zélande avec "Adumbration Of The Veiled Logos" du groupe VERBERIS. Merci pour rien Mamie, tu peux te rasseoir, je m’occupe des kiwis mettaleux.

Avant toute chose, je préviens l’auditrice et l’auditeur avertis que la première écoute, et les suivantes, seront sûrement difficiles. L’album est long et les nombreuses phases lentes de chaque morceau cassent le rythme, et sèmeront le doute dans les esprits en manque de violence auditive gratuite et frénétique. On se demande si la répétition systématique des ralentissements agrémentés d’arpèges dissonants est vraiment toujours utile. Heureusement qu’il y a de nombreux moments géniaux bien servis par une production précise. Le travail des guitares de DA (c’est son pseudo) est à souligner. C’est tantôt massif et méchant, tantôt mélodique et entraînant, et ça, plusieurs fois par morceau. Les riffs de "Sepulchre Of Shattered Saints" et "Severed Paragon" rappellent DRASTUS ou VADER. Les meilleures phases de cet opus, les grosses salves de cordes, se regroupent finalement dans le premier, le troisième et le dernier morceau. "Adamantine Amidst Transience" (le deuxième) est assez moyen et l’inutile "Ennoia" ne démarre jamais, même après 6min27s d’attente.

Après les écoutes répétées, on comprend qu’il est impossible de se faire un morceau vite fait pour se motiver entre le bol de Chocapic® et le maquillage matinal. Cet album est plus adapté à une activité chronophage comme la lecture, la sieste ou l’écriture d’une chronique. On met ça à fond ou en fond, on tend l’oreille, on oublie, on pense à autre chose, et à nouveau on se concentre sur la musique en se disant qu’on ne sait même plus quel morceau on écoute puisque de toute façon tout est fait pour nous perdre. Le dernier titre, "I Am The Father And The Tomb Of The Heavens" avec ses 20min31s en est le parfait exemple. La musique est géniale mais pourquoi regrouper plusieurs phases distinctes dans un morceau si long ? Comment fait-on si l’on veut seulement écouter la deuxième partie avec sa belle mélodie à la TAAKE (entre 11min et 15min) ?

On écoute, on réécoute pour être sûr, puis on réalise que le titre de l’album, les noms très recherchés des morceaux et leurs durées plaident en faveur d’un zèle de complexité. Certains chevelus proprets à chemise blanche rétorqueront que cela ne fait pas de mal de parler de choses plus subtiles que de sodomie sulfurique (OF FEATHER AND BONE), de rencontre entre putes et tronçonneuses (AMPUTATED) ou de la véracité excrémentielle d’ABORTED. C’est vrai, mais je vous laisse vous faire votre avis en lisant cet extrait pompeux de la description de l’album par le label :
"It speaks of the shrouded paradox of divine desolation—twining ferocity, solemnity and utter immensity through the coalescence of black and death metal.[…] An evolution spurred by the clearing of vision and honing in upon the specific essences most relevant to it". Toute une histoire…

A trop vouloir alimenter l’appareil à masturbation cérébrale, à trop vouloir en faire, à trop vouloir couper, reprendre, ralentir, on perd une partie du plaisir. La volonté probable de variation dans les compositions finit par se retourner contre les géniteurs du projet et la répétition s’installe tel un schéma bien établi. L’intérêt pour cet album qui aurait pu être immense est tronqué. Prise par morceaux, l’œuvre n’en reste pas moins excellente mais le sentiment final est mitigé.

J’aime à croire que cette opulence de complications est en fait du 5ème degré.
Peut-être que les mecs sont finalement de sacrés farceurs.
Peut-être n’ai-je en fait rien compris.
Peut-être que ce chef d’œuvre complexe mérite un 5/5.
Peut-être que cette musique paradoxale mérite un simple 3/5.
Peut-être ne suis-je pas légitime pour écrire des chroniques.
Peut-être suis-je moi-même une erreur sur terre, un misérable fœtus fini au pipi cosmique intersidéral.
Seuls les lectrices, les lecteurs et Dieu seront juges.

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   DODO DILDO

 
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- Mp (basse)
- Jsm (batterie)
- Da (guitare)
- Nh (voix)


1. Sepulchre Of Shattered Saints
2. Adamantine Amidst Transience
3. Severed Paragon
4. Ennoia
5. I Am The Father And The Tomb Of The Heavens



             



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