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- Style : Body Count, Power Trip, Judiciary, Guilt Trip, Fall For Rising

GET THE SHOT - Merciless Destruction (2022)
Par KOL le 20 Octobre 2022          Consultée 1295 fois

Finesse (nom féminin) : « qualité de ce qui est délicat, léger ». Autant dire que cet attribut risque peu de figurer dans cette chronique. Car "Merciless Destruction", quatrième LP du combo québécois, porte à merveille son blaze. "Take No Prisoners" comme le clamait le père Mustaine : les gars de GET THE SHOT sont là pour en découdre et balancer du pâté Hénaff sur les murs de la té-ci. Hardcore jusqu’au bout des grolles, le groupe traîne quand même ses guêtres sur la scène canadienne depuis bientôt une quinzaine d’années. Autant dire que les amateurs de subtilités, de progressions chromatiques et autres expérimentations de toutes sortes, peuvent de ce pas quitter cette page et aller poursuivre leur exploration des contrées Nimiesques plus raffinées : ceci n’est pas pour vous, vraiment.

Leur précédent méfait "Infinite Punishment" m’avait collé une méchante claque, complétée d‘un bon coup de tatane dans les gencives lorsque j’avais eu l’occasion d’assister à une prestation live. Adeptes d’un croisement Hardcore-Thrash-Metalcore, le seul but de la formation est de violenter l’auditeur, tout en proposant des textes engagés et volontairement guerriers. C’est simple, tout est fondamentalement agressif chez GET THE SHOT, à commencer par le chant de JP Lagacé (sic), et sa voix typique bien hurlée.

Les seules incartades qu’ils s’autorise, à l’exception de la dernière piste (mais nous reviendrons sur ce sujet plus tard), c’est pour coller deux ou trois growls bien profonds. Les couplets sont scandés plus que chantés, dans la plus pure tradition. Il ne faut pas s’attendre à ce que les lignes vocales apportent la moindre harmonie. En revanche, question intention, il faut reconnaître que le bougre sait se placer et dégager de l’énergie.

Ensuite, les grattes sont sévères. Tranchantes, bien saturées juste ce qu’il faut, lâchant ici et là la petite harmonique qui va bien pour venir chatouiller un cortex cérébral qui a pour sa part été minutieusement malaxé par une rythmique absolument irréprochable. Chapeau au duo Dany/David, qui tiennent le rythme tout au long de ces quarante minutes d’énergie brute. Ces riffs Thrashy sont vraiment un délice ("Blind To Peace") et se dégustent absolument sans modération.

Pourtant, pourtant, la petite magie que "Infinite Punishment" avait su susciter en moi n’opère plus en 2022. D’une certaine façon, cet album me semble « forcé ». Comme si tous les curseurs présents sur la précédente galette avaient été poussés à bloc, en mode « on va leur en mettre encore plus plein la gueule, puisque c’est ce qu’ils ont l’air d’attendre ». Pourquoi pas, mais encore faut-il ne pas oublier d’écrire de vrais titres et de ne pas nécessairement repomper les chansons écrites cinq ans plus tôt. Ici, il n’y a que de la (bonne) baston, ce qui n’est pas si mal, j’admets ("Survival Denied", "Deathbound").

Les compositions et les arrangements sont intégralement tournés vers cet objectif, avec de surcroît un effet auto-plagiat sur certain chorus ("Divination Of Doom" ou le déjà nommé "Deathbound" pour ne citer que ces exemples). Je ne vois aucune recherche par rapport à leur précédent opus, si ce n’est d’avoir collé les potards sur 11 ou d’avoir inclus encore plus de breakdowns jusqu’à l’écœurement. Alors on est bien d’accord qu’on ne reproche pas à AC/DC de faire du AC/DC depuis cinquante ans, donc pourquoi le faire à GET THE SHOT ? Sans doute parce que le groupe est sans doute capable de faire bien mieux, de varier un chouïa les plaisirs.

Comme à son habitude, le groupe a en effet choisi de refermer "Merciless Destruction" avec un titre bien plus apaisé, totalement en décalage par rapport au reste des morceaux. On se demande même si ce n’est pas une vanne, en guise d’ultime doigt d’honneur. Une balade, assez moyenne au demeurant, mais qui dévoile une aspiration à faire autre chose que d’asséner des pains dans la tronche. Putain, mais pourquoi ils n’essaient pas ?

Après, ne vous méprenez pas chers lecteurs : cet album est bon. Il atteint le but recherché (la carotide) par des musiciens moins bas du front qu’il n’y paraît. C’est un défouloir jouissif, d’une grande efficacité, pour les fans de POWER TRIP par exemple. La prod est au(x) poil(s), pas une piste n’est à jeter. C’est juste que l’ensemble finit par tourner en boucle pour qui les suit depuis un moment, et que la frustration est grande lorsqu’on sent un potentiel inexploité.

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   KOL

 
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- Jean-philippe Lagacé (chant)
- Guy-pierre Genest (guitare)
- Tom Chiasson (guitare)
- Dany Roberge (basse)
- David St-pierre (batterie)


1. Ultimate Warfare
2. Seeds Of Dissension
3. Survival Denied
4. Deathbound
5. Bloodbather
6. Reign In Blasphemy
7. Terminal Slaughter
8. Diabolus Vobiscum
9. Divination Of Doom
10. Blind To Peace
11. Season Of The Damned



             



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