Ce qui est bien avec les Texans, c’est leur sens de l’hospitalité. A l’instar d’une pancarte « Here, we don’t call 911 » posée sur la grille de l’entrée d’une vieille baraque délabrée, le camping-car posé dans le jardin dans les environs d’Amarillo, nos amis de PANTERA avaient toujours su ouvrir leurs offrandes par un titre en béton armé, comme "The Great Southern Trendkill" ou "Mouth For War" pour ne citer que les plus célèbres. UPON A BURNING BODY ont sans doute été biberonnés au son de leurs glorieux ancêtres, avant de beaucoup donner dans le LAMB OF GOD à l’adolescence. C’est en tout cas ce qui ressort de ce "Southern Hostility", tout au moins dans ses meilleurs aspects, qui s’ouvre sur "Kings Of Diamonds", après une courte, mais méchante, introduction en guise d’apéro.

Ce cinquième album de la formation est concis et direct, atteignant au compteur à peine plus de trente minutes, en dix titres. Le groupe n’évolue pas dans l’univers Prog à l’évidence mais plutôt dans le Metalcore. Si l’influence sudiste revendiquée n’est pas évidente à l’écoute de cet opus, elle pourra parfois et néanmoins rappeler les productions des Virginiens, et notamment le chant très proche de ce que propose Randy Blythe, ce qui n’est pas pour me déplaire étant particulièrement friand de ce style de hurlements.

La production est efficace, mettant bien en avant les riffs, même si un brin compressée, entrant bien dans les standards de l’époque. On retrouve ainsi sur "Burn" - très MEGADETH version de "Cryptic Writings" sous stéroïdes, ou sur "Never Alone" par exemple, des éléments évoquant les derniers albums de PARKWAY DRIVE (certains chœurs sur les chorus ou quelques leads de guitares en particulier). Autre point positif, UPON A BURNING BODY sait nous épargner l’indigestion de breakdowns, ce qui, comme tout le monde sait, est dangereux pour la santé mentale. Enfin, le groupe sait trouver du groove sur ses rythmiques, donnant une dimension intéressante à son Metalcore, à l’instar de qui-vous-savez. Voilà pour le positif.

Le problème, dans tout ça, c’est qu’on ne parle que des références, et, au final, assez peu de l’identité du groupe, et encore moins de cet essai. Ce constat est malheureusement symptomatique du manque de personnalité d’UPON A BURNING BODY. Les musiciens connaissent leur boulot, c’est certain, mais il est difficile de trouver une cohérence à cet enchainement de morceaux, parfois excellents, parfois poussifs. Pour un "All Pride No Pain" qui déboite franchement ou le précédemment cité "King Of Diamonds" excellent, on a aussi le droit à des refrains pompés sur MACHINE HEAD, comme celui de "From Darkness", raté, ou à un "The Champ Is Coming" absolument insipide. Autant je ne suis pas contre les LPs courts et condensés, autant il faut dans ce cas éviter tout remplissage.

C’est vraiment dommage que le groupe ne cherche pas à enfoncer le clou sur des aspects groove qu’il maitrise parfaitement et se perde un peu en route. Car il y a d’excellents titres sur ce "Southern Hostility" et on aurait aimé davantage, savoir où ils voulaient nous emmener. On se retrouve un peu perdus en route. Si l’on imagine aisément que tout cela fonctionne très bien en live, l’exercice est plus périlleux en studio, où l’on pourra être désarçonné, les trois premiers morceaux une fois passés (intro incluse…).

Note réelle : 2,5/5, arrondi à 2. Écoutez "King Of Diamonds" et "All Pride No Pain" en priorité, "Reinventing Hatred" si vous y tenez, voire "Burn" pour les fans de Megadave, puis circulez. Y’a plus grand-chose à voir.