1978 le premier VAN HALEN va changer la donne et remplir d’étoiles les yeux de plein de musiciens au travers du globe. Bien sûr le phénomène est principalement américain mais dans cette époque où le monde est coupé en deux par la guerre froide, la bonne parole se diffuse dans tous les pays pro-américains. Et ce jusqu’au Danemark où le jeune Mike TRAMP entend l’appel du Rock'N'Roll et part aux States. Là avec l’excellent Vito Bratta il fonde WHITE LION et décroche, momentanément, la timbale avant de disparaître peu après. Le temps efface tout comme chante l’autre, et le Grunge remplace le Hair Metal. Du coup TRAMP essaye de se réinventer pour survivre et lance FREAK OF NATURE (plus sombre, tant au niveau de la musique que des paroles, bref plus Grunge !). Manque de bol ça rate ; qu’à cela ne tienne en 1997 la mode pour les artistes de son âge (les jeunes eux se tournant vers le Neo Metal) est à un certain retour à un Rock plus roots, plus 70s. On sort les acoustiques et les Vox chauffent.

La pochette où le beau Mike pose en est la preuve : on a enlevé les permanentes (coucou WHITE LION) on évite les photos avec tatouages têtes de mort bien en avant (hello, FREAK OF NATURE) là on se la joue plus calme, posé avec ce côté adulte Rock, petit gilet en cuir et Telecaster en bandoulière. Pour compléter le tableau dans les photos promos un beau tatouage de Phil LYNOTT de THIN LIZZY s’invite pour mettre en avant la crédibilité Rock, ancré dans la tradition 70s loin des chichis précédents.
Dès la première chanson on est dans les effluves 70s (de l’orgue très très DOORS) et une guitare assez proche en sonorité de Tom PETTY / Bryan ADAMS ou du BON JOVI de "Destination Anywhere" (sorti la même année).
Evidement les paroles sont sur l’introspection, les amours blessés, le regard plutôt dans le rétroviseur et ce dès le premier morceau.

C’est qu’il en a gros sur la patate le beau Mike et cet album, le premier de sa carrière solo, va lui permettre de se mettre à nu bien plus qu’auparavant. Une belle voix rauque des morceaux Rock mais pas Hard ("Wait Not For Me"/"If I Leave Tomorrow") des arrangements vocaux chiadés (chœurs féminins sur "Had I Not Complained") des sections de cordes par instant (le très BEATLES "Love Will Come And Go") font de ce "Capricorn" une réussite empreinte de maturité et de sincérité artistique. Il se dévoile tout au long de cet album et d’ailleurs le titre est en lien : le signe du capricorne étant son signe astrologique.
Aux guitares on retrouve des ex-FREAK OF NATURE (Kenny KORADE) mais pas que, car pour la premières fois Tramp nous dévoile ses capacités dans ce domaine. Jerry BEST le bassiste de FREAK OF NATURE est aussi de la partie.
Et puis dans la série j’invite mes potes on a aussi James Lomenzo (ex-WHITE LION et actuel MEGADETH) aux chœurs, à la production mais aussi pour la photo et tout l’artwork. Multitâche le James !

Évidement le genre qui a fait sa renommée n’est pas oublié ; on a donc droit à de belles balades (réussies en plus) Outre "Love Will Come and Go", on trouve "Have You Ever".
Le disque ne provoquera pas de pluie de disques de platine mais a plutôt bien vécu l’outrage du temps. Pas un indispensable mais un bon moment Rock avec un artiste honnête et… C’est toujours ça de pris !

Morceaux préférés : "Already Gone" / "If I Leave Tomorrow" / "Love Will Come And Go"