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2021 Sapiens
 

- Style + Membre : Tomo Vertigo

MACHINE VERTIGO - Sapiens (2021)
Par DARK BEAGLE le 26 Juillet 2021          Consultée 1553 fois

Il n’est pas toujours évident de rentrer dans certains albums. Parfois, cela est dû à une trame musicale trop complexe, qui demande un énorme effort de concentration pour réussir à en capter le sens général. À d’autres moments, c’est simplement une voix qui crée un barrage naturel entre l’acceptation d’une œuvre et son rejet total. Quand le concept est hautement barré, cela s’avère assez délicat également ; quand certains évoquent le génie, d’autres vont parler de vaste fumisterie. Et il y a fort à parier que MACHINE VERTIGO va également diviser le public.

Inventer une nouvelle langue est toujours quelque chose de complexe et à moins d’être linguiste, cela peut rapidement donner lieu à du charabia inconsistant. Demandez à Tolkien ce qu’il en pense (oui, je sais, il est mort. Faites une séance de spiritisme alors, je ne sais pas moi, je ne suis pas votre mère !). MAGMA, en son temps, y était parfaitement arrivé et encore aujourd’hui son premier album reste une référence dans le domaine de la musique. MACHINE VERTIGO se fixe le même pari. Sa langue s’appelle le sapiens (d’où le titre de l’album) et la première écoute du disque laisse pour le moins circonspect.

Bon, faisons rapidement marche arrière et oublions un instant cette histoire de langage. Ce qui nous importe, dans un premier temps, c’est la musique. De ce point de vue, la formule présentée ici est assez classique. MACHINE VERTIGO présentent des riffs Heavy, des mid tempos assez acérés, parfois plus rapides et agressifs, qui évoluent souvent et qui prennent parfois des directions assez inattendues. Le canevas tressé par le groupe n’est pas franchement innovant. Ce n’est en tout cas pas par ce biais que la formation va tenter de faire avancer le schmilblick. Quoiqu’il en soit, si vous appréciez le Heavy Metal classique et quand les choses s’accélèrent pour flirter doucement avec le Thrash, musicalement, votre oreille ne devrait pas être trop rebutée malgré deux trois points qui peuvent être considérés comme litigieux.

Et ce n’est pas l’approche New Wave de certains morceaux qui posent problème, au contraire, c’est une plus-value indéniable vu que ces ambiances et sonorités sont parfaitement insérées dans l’ensemble, elles ne choquent donc pas. En revanche, la production un brin trop brute n’est pas toujours agréable, elle manque de nuances et, de ce fait, de subtilité. Ajoutez à cela une batterie pas toujours finaude et il y a de quoi grincer des dents. En fait, la musique ne sonne pas toujours de façon très organique alors que cela lui conviendrait parfaitement vu le concept qui se cache derrière MACHINE VERTIGO.

Ce qui nous amène au chant. Cécile Suhubiette attire forcément l’oreille de par sa voix que l’on n’attend pas forcément. Il faudrait imaginer un mélange entre Siouxsie Sioux (SIOUXSIE AND THE BANSHEES et… Olivia Ruiz), qui s’accorde parfaitement aux intonations du sapiens, cette fameuse langue créée à l’usage du groupe. Et là, j’avoue que c’est parfois assez déconcertant. Quand on écoute l’album, on se demande forcément quel est le langage utilisé et pour le coup, on a l’impression de passer d’un dialecte asiatique ("Doudaï") à quelque chose de plus guttural, plus slave ("Kalapon") avant de dériver vers des choses plus latines, entre espagnol et italien ("Admonito").

Alors forcément, connaissant le concept, on peut se demander jusqu’à où ce dernier est poussé. Y a-t-il un registre lexical de créé ? Une grammaire ? Ou est-ce que ce ne sont que des successions de mots jetés un peu au hasard ou avec une certaine réflexion pour tenir une ligne mélodique ? Vous vous souvenez de la fumisterie évoquée au début de cette chronique ? Certains abandonneront vite en se tenant à cette idée vu que la première est assez déstabilisante, voire très difficile. Et oui, sans mots concrets, dans une langue connue, sur lesquels se raccrocher, il est très difficile de trouver des repères.

Cependant, à mesure que l’on avance dans le disque, on se laisse emporter par des ambiances, par des mélodies vocales qui semblent exprimer des sentiments. Et bien vite, on se rend compte que ce sapiens véhicule des émotions. Et le plus beau, c’est que chacun les interprétera à sa manière, à condition toutefois de rentrer dans ce projet pour le moins étrange. Car il est certain qu’en anglais ou en français, MACHINE VERTIGO serait nettement plus banal, malgré le chant peu habituel dans le genre de Cécile. Mais ici, il s’auréole d’une aura de mystère qui va créer la curiosité. Le groupe n’a pas la chance d’être aussi barré et quasi mystique qu’un MAGMA, mais il se crée un univers bien à lui.

Nous naviguons ainsi entre une espèce de colère diffuse et de la mélancolie, qui s’articule donc autour de cette langue par laquelle le groupe expose ses sentiments. Ce n’est pas toujours très concret dans l’idée, mais si on se laisse prendre au jeu, il y a vraiment moyen de passer un très bon moment. MACHINE VERTIGO n’est pas simplement un SIOUXSIE AND THE BANSHEES qui aurait ouvert ses draps au Metal, c’est plus complexe que cela et ça demande peut-être encore un peu de finitions, d’une idée directrice plus claire pour mieux toucher les esprits. Ou tout simplement être plus clair.

Quoiqu’il en soit, ce "Sapiens" est une surprise en son genre. Sans dire que le projet soit unique, il se démarque par son entreprise ambitieuse, même s’il reste simple au niveau des mélodies ou tout simplement de l’approche musicale. Le groupe de Quimper va certainement faire parler de lui et engendrer une certaine forme de curiosité. Et si ce disque n’est pas exempt de défauts ou que le concept n’est peut-être pas totalement maîtrisé, il a le mérite de brasser des émotions malgré une incompréhension totale de la langue (parce que oui, l’album est livré sans lexique, c’est à chacun de se débrouiller). Bref, j’avoue être très curieux de voir où MACHINE VERTIGO nous emmènera par la suite.

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- Cécile Suhubiette (chant)
- Arnaud Guéguen (guitare, basse)
- Rémi 'seeklone' Pommies (batterie)
- Tomo Vertigo (claviers)
- Julien Suhubiette (trombone)


1. Doudaï
2. Noutalangué
3. Kalapon
4. Hissékowa
5. Jono Mawa
6. Admonito
7. Kaïmo
8. Guitt
9. Akovala
10. Kalompé
11. Harrtounaxo



             



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