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WHITECHAPEL - The Valley (2019)
Par SIRFRANGILL le 14 Avril 2019          Consultée 2196 fois

En 2008, nous sommes en plain âge d'or du Deathcore. En effet, la fin de la première décennie du millénaire voit nombre de formations emboîter le pas à des compositeurs pionniers tel que DESPISED ICON, détachant de plus en plus le style de ses racines Death Brutal et Hardcore pour proposer quelque chose de plus inédit. Le genre devient alors un des plus plébiscités de la scène, déferle alors, inévitablement, une marée de groupes pas toujours intéressants, ce qui poussera certains à rejeter la vague en bloc alors même que celle-ci amena au rivage des artistes de premier ordre. Parmi ceux-ci, on pouvait inclure WHITECHAPEL qui en cette année de crise économique mondiale avait su marquer son monde avec le meurtrier "This Is Exile". Tout y était : du tremolo Death menaçant, des bons breakdowns dissonants, de la technique et le growl profond mais clair de Phil Bozeman. Le morceau-titre en particulier, dont le clip sale avait bénéficié à l'époque de diffusions à heures tardives à la TV, s'était imposé dans le panthéon naissant du genre. Presque tout le monde était d'accord, même parmi les plus conservateurs, car il faut dire que globalement l’œuvre sonnait très Metal Extrême, ce qui n'était pas forcément le cas de celles des copains, on était parfois pas loin d'un ABORTED par exemple, impossible dès lors de rejeter l'offrande sous prétexte qu'elle était le fait de mecs à cheveux courts et en chemise à carreaux.

Cette approche très Metal ne fut pas perpétuée indéfiniment, ce qui permit aux natifs du Tennessee de tenir leur position de tête de proue. Dès "Our Endless War" (2014), le propos avait été simplifié, en particulier au niveau des structures, l'aspect Hardcore devint plus saillant sans pour autant verser dans du HATEBREED. Mais c'est avant tout "Mark Of The Blade" (2016) qui amorça ce qu'on pourrait qualifier véritablement la deuxième ère de leur carrière : les chants clairs sont désormais de la partie et "The Valley" ne se distinguera pas de cette démarche, il l'approfondira même. Bien que quantitativement le matériel mélodique ne soit pas majoritaire, assez loin de là même, on remarquera qu'il forme néanmoins la base de l’œuvre. Et ce pour plusieurs raisons : d'abord parce que les morceaux à chants clairs sont placés aux postes stratégiques (au début, au milieu et à la fin, marquant ainsi l'évolution de la trame) mais aussi et plus simplement parce que ces titres s'avèrent les plus marquants de l'album. Il s'agit là peut-être d'une appréciation purement subjective, mais convenons tout de même que ces pistes en question semblent significativement plus travaillées que leurs sœurs brutales, on sent bien que c'est désormais cet aspect de leur art qui leur tient le plus à cœur.

Il convient peut-être à présent de préciser davantage ce que j'entends par mélodique. Ne vous y trompez pas, il ne s'agit pas simplement d'apporter quelques petits contrepoids (un bref solo, de courts arpèges, un refrain un peu plus accrocheur...) à la baston permanente. WHITECHAPEL va bien plus loin que ça. Ce sont en effet d'authentiques passages Pop qui sont intégrés aux compositions ! Alors évidemment, quand on parle de Pop ici il ne s'agit pas de Rock radiophonique guilleret ou de beats dancefloor mais plutôt de mélodies sensibles et surprenamment douces. Et, comme révélé plus tôt, elles se montrent rapidement, dès "When A Demon Defiles A Witch" qui, malgré sa courte intro en arpèges, se révèle rapidement assez brutal, dans la tradition du groupe (bien que la batterie aie été placée plus en retrait que d’accoutumée), jusqu'à cet ultime coup de caisse claire faisant exploser un refrain émotif que n'aurait pas renié LINKIN PARK. Il y a vraiment de quoi être surpris si on a manqué un épisode, vous risquez même l'abasourdissement si vous aviez laissé les boys depuis leur grande époque purement Deathcore qui ne laissait alors aucunement présager ce genre de compromis. Mais il faut reconnaître que tout cela est maîtrisé, dès la deuxième écoute on se prend à chanter le refrain, preuve de réussite. Sur "Third Depth" se déroulera le contraire, nous aurons droit à des couplets chantés durant lesquels on appréciera la grande maîtrise en matière de voix claire de Phil Bozeman, qui se montre assez envoûtant, empruntant un registre similaire à celui de Corey Taylor, en particulier sur ce titre. Le comble de l'étonnement pourra être atteint sur "Hickory Creek", ballade sans growl très Pop sans être putassière, basée sur le chant et non sur les instruments, qui s'imposera comme un des temps forts de "The Valley" (si ce n'est le temps fort) grâce à ce refrain très touchant et ses guitares claires et économes. "Doom Wood" se chargera quant à lui de clore l'album comme attendu : par une touche plus ambiancée mais cette fois sans user de vocaux clairs.

Vous vous en doutiez, les morceaux n'ayant pas encore été cités sont les plus classiques pistes agressives comme nous les connaissons depuis "Our Endless War", c'est à dire basées sur l'éternel enchaînement couplet-refrain. Sont toujours au rendez-vous les breakdowns dévastateurs, bien que dispensés avec plus de parcimonie qu'auparavant ("Forgiveness Is Weakness", "Black Bear", "We Are One", "Lovelace"), quelques rares cris aigus ("Forgiveness Is Weakness") et des riffs trémolos Death (sur la moins marquante "Lovelace") mais aussi des patterns de guitares semble-t-il inspirés du Mélodeath ("We Are One"). Fidèle à sa réputation mais aussi à celle du genre qu'elle représente, la formation n'hésite pas à accorder ses guitares très grave (drop G) ce qui est particulièrement manifeste sur la très lourde "Brimstone", sans parler de la basse qui, sur l'intro de "Black Bear" s'approche de la frontière des infrasons. Chose qui pourrait paraître contradictoire, la simplification des structures est allée de pair avec l'arrivée d'éléments proguisants. Ainsi, la rythmique moins évidente de "Black Bear" alliée à l'utilisation de fréquences basses donne un côté Djenty au titre, quant à l'intro de "Third Depth", elle semble sortie des doigts de Justin Chancellor (bassiste chez TOOL).

"The Valley" semble donc marquer l'aboutissement de l'évolution entamée par WHITECHAPEL depuis son entrée dans les années 2010. Chacun sait combien il peut être casse-gueule, en particulier pour une formation qui se montrait autrefois sans concessions, de passer le pas de la simplicité et de la mélodie. Il me semble cependant difficile de leur en tenir rigueur ici tant cet album transpire la sincérité et la volonté de progresser vers un art plus personnel (comme en témoigne sa belle pochette épurée, plus proche d'une esthétique Post Hardcore). Ils ont voulu aller de l'avant et ont ainsi certainement proposé un des albums Core de l'année.

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   SIRFRANGILL

 
  N/A



- Phil Bozeman (vocaux)
- Alex Wade (guitare)
- Ben Savage (guitare)
- Zach Householder (guitare)
- Gabe Crisp (basse)
- Navene Koperweis (batterie studio)


1. When A Demon Defiles A Witch
2. Forgiveness Is Weakness
3. Brimstone
4. Hickory Creek
5. Black Bear
6. We Are One
7. The Other Side
8. Third Depth
9. Lovelace
10. Doom Wood



             



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