Le quartette anglais de Death Mélo Technique BLOODSHOT DAWN fête ses quinze ans de création avec son troisième album, "Reanimation", une invitation franche et directe à en découdre. Fans de Death scandinave, de Metal futuriste tape-à-l'œil et de technicité modérée, attelez-vous, 44 minutes de pur bonheur frappent à votre porte pour vous vendre du chocolat bien noir.

Je retrouve sur "Reanimation" l'énergie de The ARCANE ORDER et ARSIS, la désinvolture d'un REVOCATION et les riffs d'ALLEGAEON et du ARCH ENEMY des beaux jours, voire les rasoirs d'un FF à quelques endroits. Pas mal comme osmose, vous saurez m'en donner de vibrantes nouvelles !

Les Anglais ont pris énormément leur temps afin de trouver leur son et le premier résultat, qu'on entend sur l'éponyme de 2012, est plus que convaincant. La prise de risques est déjà légion, les pièces sont alambiquées, la violence est palpable mais jamais agressante. Sur "Demons", bond de géant côté production pour un rendu des plus modernes, dans la même veine que les ténors du genre. "Reanimation" est la suite logique de cette avancée monstrueuse vers le peloton, les Anglais ont les doigts partout sauf vous-savez-où, notamment le blaster en chef, James Stewart.

BLOODSHOT DAWN porte vraiment bien son nom : il asperge vos murs avec ses coups de poignard véloces, tout en ne sombrant pas dans le cliché des types enragés qui ne font que griffer. Non, l'aube chez les Anglais n'est pas si sanglante, car derrière ces solos se cache un mince espoir, quelques rais de soleil naissant qui peinent à filtrer, mais qui charment de leur effort. C'est ce feeling qu'on a quand l'excellente "Reanimated" achève le massacre propre. Nous ne sommes pas dans l'univers lyrique, automnal, style coucher de soleil de vos groupes de Death Mélo favoris, mais on peut admirer l'astre doré à travers la vitrine du laboratoire argenté dans lequel BLOODSHOT DAWN a composé ses formules. D'ailleurs, je voterais pour doter ce labo de davantage d'instruments pouvant ambiancer ce Death un brin…

Outre cette musique infectieuse, coupante comme du diamant, la force de BLOODSHOT DAWN est sans hésiter son guitariste et vociférateur, Josh McMorran. Ce dernier a un registre de tous les diables, tantôt core, guttural, caverneux et surtout, Maurizio Iacono-like lorsqu'il hurle comme une bête. C'est dingue, j'ai dû vérifier plusieurs fois pour être certain que le leader d'EX DEO et KATAKLYSM n'était pas un guest sur "Reanimation" ! Absolument bluffant. Une trouvaille vocale à noter dans vos palmarès, mes amis. Non, côté guests, on retrouve plutôt Jeff Loomis et Paul Wardingham pour deux solos sur "Battle For The Omniverse".

"Reanimation" est superbement équilibré et ne dérougit pas vraiment. Du shred de "Seared Earth" à la clôture hyper couillue, point de répit dans cette tempête de scalpels. Ça vibre de partout, les cordes virevoltent, les rythmiques sont balèzes au possible et les compos ont un potentiel de vieillissement énorme. BLOODSHOT DAWN est frais, animant et en pleine possession de vos moyens !

Le prochain album devrait être mortel…

Note : 3,5/5 arrondi au maximum pour cette pêche contagieuse et la profondeur dont font preuve ces jeunes vétérans.

Podium : (or) "Survival Evolved", (argent) "Reanimated", (bronze) le duo "Shackled" - "Battle For The Omniverse".

Indice de violence : 3/5.