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DEATH-TECH ATMO  |  STUDIO

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2016 1 Darkness Transcend
 

- Style : Ulcerate
 

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SETENTIA - Darkness Transcend (2016)
Par WËN le 29 Mai 2017          Consultée 1851 fois

Lorsqu'en soirée (au revoir lecteurs doomeux), assis à partager une bonne bouteille avec quelques connaissances de bon aloi (au revoir les blackeux) et, forcément, amatrices de Metal Extrême (zou, les p't'heavieux et les néo-jeunots). Lorsque, donc, l'alcool aidant, nous en arrivons bien involontairement à dérailler sur les richesses du continent océanien et plus particulièrement de son insulaire et reculée Nouvelle-Zélande, c'est à coup sûr un silence bien gênant qui ne manque à chaque fois d'envahir la pièce, appesantissant brusquement la discussion. Car excepté le relativement récent succès d'ULCERATE, qui nous reste-t-il alors à citer ? DIOCLETIAN et son Black Death ? LYSITHEA et son Doom Mélo ? Certes, ceux-ci ne sauraient être les seuls - les combos actifs s'y comptant sur les quelques 200 doigts d'une main - mais tout comme son endémique faune, c'est une scène chétive et peinant forcément à s'exporter (isolée qu'elle est des circuits commerciaux traditionnels, a.k.a. L'Europe et l'Amérique du Nord pour simplifier), que la Nouvelle-Zélande nous propose là.

En résulte nécessairement une abnégation redoutable et des sacrifices en tout genre, doublés d'un extrême professionnalisme, pour quiconque souhaiterait voir sa musique s'exporter. L'expérience ULCERATE que nous prendrions presque naïvement pour un 'one-shot', démontre au contraire qu'au gré de faits d'armes brutaux et sans concession, il demeure tout à fait possible de s'inscrire durablement dans le paysage sonore (ici, le Brutal/Tech Death Atmo), jusqu'à même en devenir une référence, pour peu qu'on veuille s'en donner les moyens. L'avantage (si l'on peut en parler ainsi), c'est que nous pouvons compter sur un sacré écrémage en amont pour les rares qui sauront arriver jusqu'à nos oreilles et qui donc, mériteront bien qu'on la leur tende. D'aucuns appellent d'ailleurs cela la sélection naturelle.

Tout ça pour dire qu'en provenance de notre farouche ex-Nouvelle-Galles-du-Sud, les SETENTIA, sont de ceux-ci. Formés en 2009, les Néo-zélandais, savent comment s'y prendre et peaufinent ainsi leurs compos, étalant leur enregistrement sur plus d'une année (de Décembre '14 à Janvier '16) pour finalement publier digitalement ce "Darkness Transcend" de premier album en début d'année dernière. Hélas, seuls les plus rapides ont pu en profiter, car immédiatement repéré par les Finlandais de Blood Music, l'album se voit subitement retiré des plateformes online dans l'attente d'une future réédition, CD cette fois-ci. Il faudra patienter jusqu'à novembre pour qu'enfin, nous puissions palper l'objet du délit.

L'attente en valait-elle la chandelle ? Oui, sans hésitation, SETENTIA nous proposant un Death Metal Technique et opaque, aux graves relents tourbés. Le fait de s'attarder pesamment sur le cas ULCERATE en introduction est d'ailleurs loin d'être fortuit, tant notre sextet (également originaire de Auckland), semble sautiller d'une profonde empreinte à l'autre, dans les traces de son aîné. Citant tant NECROPHAGIST que GORGUTS, LYKATHEA AFLAME que The FACELESS ou encore MESHUGGAH, PORTAL et WOLVES IN THE THRONE ROOM dans leurs principales influences, c'est néanmoins l'ombre torturée de son imposant ascendant qui plane sur la musique de la jeune formation. Car toute vicieuse et viciée qu'elle est, la partition de SETENTIA, lentement rampante, lorgne indubitablement sur celle d'ULCERATE, notamment pour cette brutalité sous-jacente, toute en dissonantes atmosphères, qui s'en dégage. Le sous-accordage des guitares, le chant, mais surtout la batterie hallucinante d'ubiquité s'inscrivent également dans ce sens. C'est en tout cas ce qui s'échappe des premières écoutes de ce premier jet déjà très mature.

Mais leur accorder cette seule parenté ne serait rendre justice ni à l'esprit créatif ni à l'abnégation du combo. Car là où ULCERATE sait faire preuve d'une morbide et chirurgicale brutalité, SETENTIA, lui, n'hésite pas à lâcher la bride de la sienne, laissant une sauvagerie toute animale et à peine contenue prendre plus d'une fois le dessus. Ainsi, sous des dehors parfois plus mélodiques ("Throne Of Thorns", "Seeds Of Death (Remembrance)", "The Enemy Within"), mais sans jamais corrompre la brutalité de son propos, SETENTIA sait insuffler des rebondissements et des aérations à un album aux ambiances pour le moins putrides, sans que cela ne vienne d'une quelconque manière nuire à la cohérence du tout. Au contraire, c'est en de tels moments, où quelques soli débridés viennent même se taper l'incruste, que le combo se montre le plus persuasif. À défaut d'ensevelir, SETENTIA bouscule.

Et c'est une bonne chose car de toute manière, ces sept titres proposés, à tiroirs et plutôt longs (quatre dépassant tout de même les huit minutes), n'auraient pu que lasser l'auditeur à sonner de manière trop homogène. Là on l'a bien compris du côté d'Auckland, et cette alternance bienvenue entre riffs bodybuildés et rythmes plus lents mais tout aussi possédés s'avère finalement être une véritable aubaine pour qui compte profiter pleinement des cinquante minutes de l'œuvre. Un beau premier jet, donc, bien construit et sans réelle faute de goût à part une basse qui ressort difficilement du mix et peut-être quelques parties plus touffues qui ne sonnent pas toujours très clairement (non pas que la prod' soit mauvaise, mais peut être manque-t-elle juste d'aération à ces moments où tout l'orchestre s'entremêle).

Bref, un joli 3,5 transformé en 4/5 en attendant la suite.

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   (2 chroniques)



- Jasper Russell-dennis (chant)
- Maxwell Gravelle (guitare, chant)
- Cameron Thomson (guitare)
- Jagwinder Singh (guitare)
- Adam King (basse)
- Hugo Gravelle (batterie)


1. Darkness Transcend
2. Throne Of Thorns
3. Beyond Myopic Blame
4. Seeds Of Death (departure)
5. Seeds Of Death (remembrance)
6. The Enemy Within
7. Fruit Of Life



             



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