Recherche avancée       Liste groupes



      
GRINDCORE  |  STUDIO

Lexique grindcore
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1999 Pleasures Pave Sewers
2017 Demonization
 

- Membre : Insidious Disease, Hypocrisy, Cradle Of Filth, At The Gates, Old Man's Child, The Abyss
 

 Facebook Officiel (985)
 Twitter Officiel (1118)

LOCK UP - Demonization (2017)
Par T-RAY le 18 Mai 2017          Consultée 2727 fois

Il y a de ces albums dont le nombre d’étoiles devrait vous être d’emblée caché, amis lecteurs. Ainsi, vous pourriez saisir l’entier cheminement qui nous conduit à donner finalement telle note alors qu’une autre note semblait naturellement s’imposer. Et saisir combien apposer une note peut s’apparenter à un chemin de croix. À un calvaire. Surtout quand le disque qu’on a entre les oreilles nous fait authentiquement souffrir. Atrocement. Violemment. C’est le cas de ce "Demonization".

Qu’il est fatigant. Qu’il est épuisant. Qu’il est harassant ! Qu’il fait mal, ce quatrième album studio de LOCK UP ! Mal aux esgourdes, mal à la caboche, mal aux mâchoires. Qu’est-ce qu’on souffre à chacun des coups de baguette de Nick Barker ! Qu’est-ce qu’on morfle lorsque l’on est envoyé dans les cordes de Shane Embury et d’Anton Reisenegger ! Qu’est-ce qu’on douille quand Kevin Sharp nous hurle dessus ! Sérieux, c’est un parcours du combattant, ce disque. Une épreuve de tous les instants.

"Demonization" est ultra violent. D’une violence militaire, une violence calibrée, hyper dosée. Une bombe à fragmentation. Ou une MOAB telle que Donald Trump en a largué sur les talibans d’Afghanistan au mois d’avril 2017. Le genre de truc presque inutilement puissant et destructeur. C’en est quasi grossier, voire vulgaire. La faute à Russ Russell, auquel ont été confiées toutes les manettes de la production, de l’enregistrement au mastering en passant évidemment par le mixage. Un Russ Russell connu, bien sûr, pour diverses tâches auprès de DIMMU BORGIR mais surtout auprès de NAPALM DEATH.

Rien d’étonnant, donc, que l’éternel bassiste de ND, Shane Embury, lui ait confié les clefs de la production de son principal side project. Et la production de Russ, hyper compacte, ne laisse aucun temps mort à l’auditeur. D’autant que le quartette est en mode Blitzkrieg dès le départ. NO MERCY ! Le riff ultra violent de "Blood And Emptiness" découpe, façon scie circulaire. Les grattes tranchent, presque Black Metal. Un Black à la suédoise, bombastic, militaire plus que mortuaire. Blast beats à tire-larigot de l’ami Barker, avalanches de guitares, avant de flirter avec le Death sur le refrain et, surtout, de s’épanouir dans une forme de Grindcore qui démolit. Le miracle, néanmoins, est que l’on entend tout !

Mais comme s’il ne suffisait pas de subir l’agression des instruments, voilà qu’il faut encaisser aussi les hurlements de Kevin Sharp. Des vocaux globalement bien peu modulés, presque toujours en surrégime. L’homme vient du Punk, il aime cracher ses tripes à la gueule de son auditoire. Au travers des écouteurs on sentirait presque son souffle. Le growl, le garçon ne connaît quasiment pas. Mais il contribue plus que quiconque à la démolition en règle de l’auditeur. Ce Grindcore aux relents Black, LOCK UP nous le ressert régulièrement au cours de sa séance de torture. En particulier au début de l’album. Après "Blood And Emptiness", "The Decay Within The Abyss" et "Locust" nous en abreuvent allègrement.

Après une telle entrée en matière, chaque variation s’avère bienvenue. Même dans d’autres formes de violence musicale. On accueille les passages Death à tympans ouverts. On se réjouit du moindre passage mid-tempo. Surtout quand ils se font poisseux et lourds, comme sur le morceau-titre, pesant et sournois. "Demonization! Demonization!", déclame, incantatoire, Kevin Sharp. Et ça soulage, putain ! Voilà un morceau bienvenu après les tombereaux de rocaille qui nous sont passés dessus les huit minutes précédentes. Le moindre break est un cadeau. Le plus court soupir ou silence nous met en joie. Pourquoi ? Parce qu’il nous permet d’apprécier VRAIMENT cet album.

Parce qu’il est varié, cet album, en réalité. Sauf qu’il faut avoir fait la Légion Étrangère pour supporter sa violence première. Il faut aller au feu, combattre, se brûler, se blesser, presque mourir et laisser le front au loin… pour mieux y retourner ! Maso, le chroniqueur… Mais faut souffrir pour prendre son pied ! Même si, avec LOCK UP, on le récupère avec quelques orteils en moins. Il est varié comme en témoignent ces parties Thrash ("The Decay Within The Abyss", "Instruments Of Armageddon", "Foul From The Pure", presque Mosh, "Void"). Il est varié comme le prouvent ces authentiques passages Death ("Instruments Of Armageddon", "Foul From The Pure", encore).

Il est varié surtout comme du Grindcore, genre bâtard par excellence, né du Punk et du Crust, du Hardcore et du Death Metal. Et "Demonization" est Grind. Il l’est sur "Locust". Il l’est sur "Demons Raging". Il l’est sur "Desolation Architect", morceau certainement le plus authentiquement Punk et le plus proche de l’esprit Grindcore original et ses textes protestataires. Il l’est sur "Sunk", jusqu’au-boutiste, hyper rapide, hyper agressif, aux vocaux hurlés et mitraillés. Il l’est encore une fois sur "Secret Parallel World" – l'un des titres les plus violents de l’album. Ultime dans sa violence, même. Une agression de tous les instants. La guitare de Reisenegger y file comme un frelon asiatique prêt à piquer et qui nous scie les oreilles de son bourdonnement.

Vous me demanderez donc pourquoi claquer quatre étoiles à une telle torture ? Parce que c’est justement l’expérience de tant de souffrances qui permet de constater enfin la vraie richesse de "Demonization". Un disque bien composé. Produit comme une arme de destruction massive. Un album excessivement bien interprété. C’en est même totalement déconcertant. Comment de tels vétérans, qu’on pourrait voir en pré-retraite, continuent-ils à déployer une énergie créatrice/destructrice digne de celles de gamins de 18 ans ? Voire moins. À écouter le quatrième L.P. de LOCK UP, on prend cher. Très cher. Mais on prend bien. Très bien.

A lire aussi en GRINDCORE par T-RAY :


REPULSION
Horrified (1989)
Début d'une grind aventure




TERRORIZER
World Downfall (1989)
Un monument

(+ 2 kros-express)

Marquez et partagez




 
   T-RAY

 
  N/A



- Kevin Sharp (vocaux)
- Shane Embury (basse)
- Nicholas Barker (batterie)
- Anton Reisenegger (guitare)


1. Blood And Emptiness
2. The Decay Within The Abyss
3. Locust
4. Demonization
5. Demons Raging
6. Desolation Architect
7. Instruments Of Armageddon
8. Sunk
9. The Plague That Stalks The Darkness
10. Foul From The Pure
11. Mind Fight
12. Void
13. Secret Parallel World
14. We Challenge Death



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod