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STONE TEMPLE PILOTS - No. 4 (1999)
Par BAAZBAAZ le 15 Septembre 2016          Consultée 2189 fois

STONE TEMPLE PILOTS… Devant l’éternité, ce groupe restera celui qui est arrivé environ une minute trop tard. Une minute trop tard pour être crédible, une minute trop tard pour faire partie des pionniers et pour entrer dans l’histoire par la grande porte. Une minute trop tard, c'est-à-dire en 1992. Il aurait pourtant suffi que le magnifique "Core" sorte quelques mois plus tôt, peut-être un an. Alors le groupe aurait été considéré, peut-être, comme l’égal des monstres du Grunge qui avaient émergé pendant cette période. Mais 1992, non. Surtout avec un premier album qui n’est finalement qu’une sorte de pastiche, une pure imitation. Sonnant comme un Tribute Band de NIRVANA et de PEARL JAM, à un degré de mimétisme rarement atteint, STONE TEMPLE PILOTS a été immédiatement catalogué comme un vulgaire suiveur, un groupe opportuniste et sans âme. Les critiques l’ont haï, les puristes l’ont haï et les Français se sont moqués de loin et l’ont dédaigné. Pourtant "Core" était bon, et "Purple" deux ans plus tard l’était tout autant – même si plus sérieux, donc un peu moins réjouissant. Mais rien n’y a fait : devant l’éternité, ce groupe restera celui qui a inventé le Post-grunge, vaste mouvement commercial et cynique de plagiat des pères fondateurs.

Au beau milieu de tout cela, se débattant pour défendre sa crédibilité artistique, trône Scott Weiland, ambitieux, torturé, excellent chanteur, excellent imitateur, qui n’aura finalement été qu’un sous-Kurt Cobain et un sous-Layne Staley. Comme eux, il a été vaincu par le succès, par les excès, par la drogue. Mais contrairement à eux, il a raté sa sortie. Mort en 2015, parti sur la pointe des pieds dans l’indifférence générale ou presque, il était encore en retard. Trop tard pour la gloire post-mortem et les hommages dithyrambiques. Héroïnomane famélique, fumeur de crack, instable, malsain – ce connard battait sa femme – Weiland était une figure intrigante, attachante par certains côtés mais terriblement dérisoire. Sur scène, lorsqu’il n’avait plus que la peau sur les os, exhibant à tous son auto-destruction, il dégageait quelque chose d’étrange, à la fois fort et pitoyable.

Au tournant des années 2000 s’est joué un épisode étrange de l’histoire du groupe. Dès 1997, la gloire commence à s’éteindre doucement, la faute à un troisième album mal écrit, mal accueilli, mais aussi aux frasques de son chanteur. Camé, hagard, surveillé par les flics, passant d’une overdose à la prison, sortant un album solo assez barré, Weiland est une loque qui promet à longueur d’interviews qu’il va se désintoxiquer. Il ment, bien sûr. Il en mourra en fin de compte. Pendant cette période STONE TEMPLE PILOTS erre, se cherche, se dissout puis se reforme avant de disparaître en 2002. Mais entre temps le groupe aura enregistré deux albums : "No. 4" en 1999 et "Shangri-La Dee Da" en 2001. Des disques branlants, incohérents, sans vraie direction, qui révèlent l’extinction lente mais inexorable de l’inspiration et du succès. Mais des disques qui, si l’on prend le temps d’aller au-delà de leurs défauts, révèlent aussi la persistance d’une indéniable capacité à écrire de bonnes chansons, des mélodies entêtantes ou envoûtantes… La persistance d’un arôme Grunge un peu suranné mais formidablement efficace.

D’emblée, sur "No. 4", les intentions sont claires. STONE TEMPLE PILOTS tente de renouer avec un Grunge heavy et sombre dont le copyright a été déposé par ALICE IN CHAINS. Le son est rugueux, étouffant, la batterie sonne comme une casserole. Voulant rappeler à son public à quel point il est méchant et crédible, le groupe commet la même erreur que METALLICA quelques années plus tard avec "St. Anger" : croire que sonner moche et brouillon, c’est être authentique. C’est surtout oublier hélas que le Grunge a toujours été une musique plutôt lisse et accessible, et pas un foutoir bourrin. Heureusement, le sens rythmique et les mélodies vocales de Weiland assurent le cahier des charges mélancolique et romantique propre à ce style et permettent à "Down", "Heaven & Hot Rods" ou "No Way Out" de rester supportables. Mais c’est un équilibre très précaire. On comprendra que beaucoup de fans, exaspérés, aient renoncé devant cette musique dense et claustrophobe. Bizarrement, des tâcherons comme SHINEDOWN, THEORY OF A DEADMAN et bien d’autres feront plus tard leur fond de commerce de ce type de musique. Des imitateurs d’imitateurs, en somme… STONE TEMPLE PILOTS a peut-être quand même inventé quelque chose, et ce n’est pas glorieux.

C’est lorsqu’il renonce à frapper le plus fort possible que le groupe redevient paradoxalement le plus intéressant : "Church On Tuesday", "Glide" ou "Atlanta" sont très exactement ce que son public attend à l’époque. Une copie du Grunge du début des 90s, sans personnalité mais empreint d’une certaine beauté. Tout cela donne une vraie consistance à un disque qui, d’écoute en écoute, s’avère mineur mais varié et solide. Paradoxe suprême, l’album contient un hit. Dernière percée de STONE TEMPLE PILOTS dans les charts, dernière occasion de squatter les plateaux TV et de remplir le nez et les veines de Weiland, "Sour Girl" est une ballade typique du genre, une sorte de réminiscence un peu honteuse d’une époque révolue. Une chanson qui aurait été parfaite aux alentours de 1991, mais qui prend ici une dimension nostalgique et rétrograde futile. Comme si finalement le grand public avait voulu signifier au groupe qu’il se contrefichait de ses ambitions, de ses velléités d’évolution et de ses états d’âme. Tout ce qu’il voulait entendre était la même sempiternelle musique, stéréotypée, conforme aux codes du Grunge. En ce sens, "No. 4" est l’expression de l’impasse absolue dans laquelle ces musiciens-là s’étaient enfermés.

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- Scott Weiland (chant)
- Dean Deleo (guitare)
- Robert Deleo (basse)
- Eric Kretz (batterie)


1. Down
2. Heaven & Hot Rods
3. Pruno
4. Church On Tuesday
5. Sour Girl
6. No Way Out
7. Sex & Violence
8. Glide
9. I Got You
10. Mc5
11. Atlanta



             



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