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2016 And Then There Were None....

CHURCH OF MISERY - And Then There Were None... (2016)
Par LYRR le 18 Mai 2016          Consultée 2575 fois

CHURCH OF MISERY est mort, vive CHURCH OF MISERY ! Trois ans après "Thy Kingdom Scum" et un triple départ de membres, le roi du Doom/Stoner japonais nous revient avec un line-up presque entièrement renouvelé – une fois n'est pas coutume, mais l'on ne peut s'empêcher de noter que la liste des musiciens à avoir participé à l'un ou l'autre des albums du groupe est longue. Tatsu Mikami, le grand ordonnateur en chef – et accessoirement bassiste – a donc décidé de s'entourer de trois nouveaux musiciens pour continuer son projet et, chose surprenante, n'a recruté sa nouvelle équipe que chez l'oncle Sam, là où le Doom/Stoner rencontre un succès bien plus large qu'au Japon, où la scène est plutôt moribonde d'après les dires du sieur Mikami (*). L'on notera que le nouveau chanteur n'est autre que Scott Carlson, qui a fait ses armes derrière le micro et la basse de REPULSION sur le mythique "Horrified" et dont le passage du Grindcore/Death Metal au Doom, à l'instar de Lee Dorrian (ex-NAPALM DEATH, ex-CATHEDRAL), s'est plutôt bien passé, comme en témoigne ce "And Then There Were None…" ici chroniqué.

"And Then There Were None…" est donc le cinquième album officiel de CHURCH OF MISERY. Il propose une légère évolution du son du groupe, passant d'un grain sale proche de celui d'ELECTRIC WIZARD ou de DOWN, à quelque chose d'un peu plus clair, plus propre. Cette évolution fait perdre au groupe quelque peu de son charme, mais il lui fait gagner en lisibilité : les riffs et mélodies de l'album sont plus simples à suivre, moins brouillées par la distorsion et les basses. Ce nouveau son n'est pas désagréable, mais il laisse un peu sur sa faim le fan de "Houses Of The Unholy" que je suis : il lui manque quelque peu cet aspect malsain qui lui seyait si bien naguère. Enfin, il ne faut pas non plus s'attendre à une révolution : CHURCH OF MISERY est resté CHURCH OF MISERY, et beaucoup n'auront cure de ce petit changement.

Car il y a tout de même bien des choses n'ont pas changé avec le line-up, comme le thème des chansons du groupe : les tueurs et tueuses en série. Tatsu Mikami est véritablement fasciné par ces êtres qui n'ont eu cesse de repousser les limites de l'horreur de par leurs agissements pour le moins répréhensibles, au point qu'il en a fait le sujet unique de toutes ses compositions. Vous me direz, ça change un peu de la drogue et de l'occultisme, les thèmes de prédilection de bien des formations de Doom/Stoner. Au menu d'"And Then There Were None…" : la famille Bender et leur charmant gîte rural, le Dr. Harold Shipman et sa conception très personnelle du serment d'Hippocrate, Leonarda Cianciulli, qui faisait du savon et des biscuits avec les corps de ses victimes, et bien d'autres encore… Tout un programme ; l'internet vous en fera un meilleur résumé que moi.

Pour mettre en musique les péripéties de ces joyeux lurons, CHURCH OF MISERY n'a pas non plus changé sa recette de composition. Des riffs gras, du groove, des soli bien sentis : que du traditionnel. SLEEP n'aurait pas répudié un tel enfant. Chaque titre est efficace mais reste invariablement dans le même registre – comme toutes les chansons de tous les albums du groupe ; ce dernier ne fait pas dans l'innovation. Un petit coup de cœur pour "River Demon (Arthur Shawcross)", très énergique, mais il faut sinon bien se le dire : tous les titres se valent en qualité, et celle-ci est globalement bonne. S'il y a un défaut à relever, c'est simplement que le groupe ne semble rien avoir de significativement nouveau à apporter à sa musique : il a de bons acquis sur lesquels se reposer, mais il serait peut-être temps qu'il ose sortir des sentiers battus pour ne pas finir comme ELECTRIC WIZARD, dont les productions sont devenues de plus en plus faibles au fil des années.

Finalement, CHURCH OF MISERY reste, malgré son nouveau line-up, dans la continuité de ce qu'il a fait depuis la sortie de "Master Of Brutality" avec ce "And Then There Were None…". Le son est légèrement plus limpide, mais l'esprit reste le même : chanter les pires monstres de l'humanité sur des riffs groovy. Le disque est bon, mais il n'est pas non plus transcendant : le groupe fait ce qu'il a toujours fait, mais il lui faudrait gagner un peu en originalité s'il veut survire sur la durée. Mais bon, écouter un album comme celui-ci fait toujours plaisir aux oreilles, alors n'hésitez pas.


(*) http://thequietus.com/articles/14967-church-of-misery-interview

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- Tatsu Mikami (basse)
- Scott Carlson (chant)
- Dave Szulkin (guitare)
- Eric Little (batterie)


1. The Hell Benders (the Bender Family)
2. Make Them Die Slowly (john George Haigh)
3. Doctor Death (harold Shipman)
4. River Demon (arthur Shawcross)
5. Confessions Of An Embittered Soul (leonarda Cianci
6. Suicide Journey (heaven's Gate Cult)
7. Murderfreak Blues (tommy Lynn Sells)



             



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