Dès la découverte de l'artwork, on sait grosso modo où on fout les pieds…
Et bingo ! Bienvenue dans le monde du Power Metal Mélodique… "Poussez-vous donc ! Putain, y'a du monde ici ?!"
Difficile partant de ce constat de se lancer dans l'aventure, tant le secteur est blindé et ultra codifié.
Les italiens de SAILING TO NOWHERE se doivent donc de proposer un premier effort sans écueil (! un comble pour ces navigateurs ! Ok, je suis déjà sorti…).
Pour cela, il nous faut tout d'abord une production aux p'tits oignons. Pas question de se louper à ce niveau, vu les références du genre…

Et là, c'est quasi le drame. Dès les deux premières frappes de batterie de "No Dreams In My Night" faisant suite à une intro ambiancée à base de nappes de claviers, vous froncerez obligatoirement les sourcils. Celle-ci est beaucoup trop surmixée, rendant l'ensemble de l'album désagréable.
Le travail est clairement bâclé, frisant l'amateurisme de bas étage : "Fallen Angel" et son départ mièvre à souhait semble être accompagné par un tambourin (tambouredeux) avant de toucher le fond avec un solo de gratte lent au possible quand notre ami batteur… frappe à une fréquence de dingue ! RI-DI-CU-LE !

C'est pathétique car on pourrait taper à tous les étages : l'intro au clavier fait très cheap sur "Big Fire" (on dirait les airs simplistes et parfois simplets d'un "Professeur Layton" pour les connaisseurs !), les soli sont quelconques et bien peu inspirés. Toutes mes excuses, celui de "Sweet Rain" est pas mal mais… on me dit dans l'oreillette que c'est un guest qui officie ! La loose totale, je vous dis !

On enfile la suite et les morceaux se suivent et se ressemblent beaucoup trop.
L'idée du chant masculin et féminin se répondant est toujours sympa mais bien trop prévisible ici.
On attend les refrains cousus de fil blanc ("You Don't Dare") et on crise quasiment avec l'accent catastrophique sur "Strange Dimension" dont le couplet est glaçant de médiocrité (comme le reste du morceau).

Actif depuis 2013, SAILING TO NOWHERE manque singulièrement de cran et de volonté de prendre des risques francs. Quand on déboule dans le Power Mélodique, pas question de jouer au frein à main.
On attend toujours le moment où les speederies vont se pointer, où le lead va tout dévaster et où les envolées au chant vont au moins nous permettre d'avoir le mauvais réflexe de les comparer avec les références en la matière… Mais ici, franchement pas grand-chose.

Ce qui me navre le plus au moment de rédiger ma chronique, c'est bien que j'avais arrêté une note au demi point en penchant vers le 2/5 à l'arrondi. Mais plus j'en parle ici et plus je me rends compte que je suis plus que déçu.
Attention, tout n'est pas aussi catastrophique que je le laisse entendre : le groupe est capable de pondre des mélodies sympathiques, le duo de chanteurs semble avoir trouvé une forme de complémentarité qui reste toutefois à travailler, mais ne faisons pas trop la fine bouche tout de même.

"To The Unkwown" ("Vers l'inconnu") porte terriblement bien son nom ! Pour un premier effort, nos débutants italiens ne rassurent pas et nous poussent vers des contrées bien lointaines, à l'aveugle et sans grande originalité de terrains…
Certes, il s'agit d'un premier L.P mais il n'en reste pas grand-chose !
Ah si, j'oubliais !
Par le plus grand des hasards, SAILING TO NOWHERE nous propose en cover finale un titre d'une chanteuse que j'adore (et j'assume), à savoir ANASTACIA avec "Left Outside Alone" ! Un travail ce coup-ci réussi (même si le rythme pêche quand même encore une fois et notez la présence d'un solo merdique), ce qui énerve encore davantage car évidemment, il s'agit d'un titre de qualité, faisant bien la preuve que le groupe doit fournir de vrais efforts en terme de compositions car quand il veut, techniquement, il peut (gentiment…).

"To The Unknown" n'est pas une merde mais juste un album fade, sans saveur, sans (grand) intérêt… Une franche déception donc le couperet tombe…

Note réelle : 1,5/5.