Réaliser un premier album c'est souvent l'épreuve du feu pour un groupe qui a déjà fait ses preuves dans le passé et sur lequel on mise pas mal.
Les GHOULS STONE VALLEY m'avaient déjà conquise avec leur démo éponyme, je m'attendais donc à être vraiment soufflée par leur "31th Scareyard" qui est paru en septembre dernier.

L'intro nous remémore rapidement l'univers du groupe, très influencé par WEDNESDAY 13 et ROB ZOMBIE, puis nous largue dans le feu de l'action avec "31th October". Le son est bien gras et bien lourd tandis que les riffs sont à mi-chemin entre ceux qu'on peut trouver chez COAL CHAMBER et chez KORN. Cool ! On retrouve le groupe là où on l'a laissé !
Et mais… Pas tout à fait en fait ! Déjà on remarque un énorme travail sur l'ambiance et ça se confirme sur le refrain avec ces claviers synthétiques qui viennent rajouter un petit côté Electro au morceau qui avait déjà quelques couleurs Indus.

Au fur et à mesure que les pistes défilent on se rend d'ailleurs vite compte que c'est l'ambiance générale du skeud qui est très travaillée et que tous les titres possèdent à leur manière ce côté Electro-Indus, on l'entend très bien sur "Asylum" : malgré son intro aux sonorités un peu trop Dance pour moi, la rythmique de ce titre m'a directement rappelé "The Beautiful People" de vous-savez-qui. Sur "False Truth" ce sont les ambiances qui nous font penser à un hybride entre RAMMSTEIN et ROB ZOMBIE, tandis que "Let's Split Up" semble facilement sortir de la discographie de WHITE ZOMBIE.
Néanmoins que les amateurs de Neo se rassurent les goules n'ont pas totalement laissé tomber un de leurs premiers amours. On retrouve des riffs, un pré-refrain et des chuchotements bien COAL CHAMBERiens sur "Spread My Lies", tandis que la rythmique de "Weird Song" prend par moments des airs de KORN (entre un "Untouchables" et un "Take A Look In The Mirror"). Et puis voilà de nouveau "Don't Fear The Boogieman", le tube de la démo ! Ce dernier n'a pas réellement changé, il s'est juste accordé à l'ambiance de cette galette sans trop de problèmes et reste toujours aussi catchy !

Mais le titre qui m'a scotchée à ma chaise c'est bien "Kindergarten" ! L'intro pompeuse retient tout de suite notre attention à grands coups d'orgue et de clavecin, installant une ambiance à la "The Nobodies" tout en gardant un côté féminin grâce au chant mélodieux qui nous accompagne pendant quelques secondes, avant de se transformer en screams. Chapeau Kommandant ! J'avoue avoir eu un peu peur de la tournure que pouvait prendre le morceau au début mais il s'est vite révélé très convaincant, avec une ambiance brumeuse et froide très typée "univers Tim Burton". Et puis les arrangements sont super prenants ! Le seul reproche que je pourrais leur faire s'adresse en fait surtout aux nappes de claviers Electro qui jurent un peu avec le reste.

D'ailleurs parlons-en un peu de ces fameuses nappes… Au début de l'album je les ai immédiatement adoptées mais au fur et à mesure que les morceaux défilaient je les ai trouvées un peu trop répétitives. Elles sont présentes sur quasi chaque morceau et reviennent souvent avec les mêmes types de mélodies, c'est dommage.
Autre chose qui me semble dommage, c'est ce vocoder utilisé sur le refrain "S.S.D.D.". Yeurk ! Vraiment j'ai pas compris le choix artistique, j'ai eu un peu de mal à écouter ce titre justement à cause de ça, et de son côté un petit peu linéaire.

Mais c'est difficile de faire un sans-faute dès le premier album ! Soyons réaliste : entre une démo de quatre titres et un album de onze pistes les chances de faire un faux-pas sont plus importantes sur l'album. Et honnêtement le groupe s'en tire plutôt pas mal dans l'ensemble. J'ai juste cru ressentir un léger ventre mou vers le milieu du skeud mais le début et la fin rattrapent aisément le tout.
Et pour un premier essai c'est vraiment pas mal du tout ! C'est une galette punchy et qui se défend relativement bien sur ces ambiances. À mon avis les GHOULS OF VALLEY sont sur la bonne voie, il faut juste qu'ils veillent à bien garder leur inspiration pour ne pas tomber dans la linéarité.