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FALLOCH - This Island, Our Funeral (2014)
Par LYRR le 13 Octobre 2015          Consultée 1827 fois

Quel gâchis. Quel gâchis qu'un groupe aussi prometteur que FALLOCH fasse un coup pareil. J'avais beaucoup apprécié "Where Distant Spirits Remain", sa spontanéité, sa touchante gentillesse ; il s'en dégageait une innocence en parfait accord avec le Post-Rock qu'il proposait. A l'écouter il me revient toujours des envies de revoir l’Écosse, ses collines, ses lochs ; admirer Edimbourg dans la lumière du soleil couchant depuis les hauteurs d'Arthur's Seat ; se laisser emporter par la magie de ce lieu béni des dieux, quels qu'ils soient. Oui, FALLOCH était inspirant et inspiré. Alors, comment a-t-il pu en arriver là, à devenir aussi fade, aussi lamentable ?

Eh bien, il y aurait une explication assez simple à cela : Andy Marshall, l'un des deux piliers du groupe (avec Scott McLean), est tout simplement parti continuer sa carrière de son côté. Et, visiblement, il a décidé de mettre toute la créativité du duo dans sa valise et de l'emmener avec lui pour la réutiliser dans ses propres projets (ÀRSAIDH/SAOR), avec succès d'ailleurs. Triste de constater que tout l'intérêt du groupe ne venait finalement que d'une seule personne, vu que ce que tous les membres restant ensemble ont pu créer depuis n'est que cette… chose molle et sans vie.

Je vais développer mon propos. La recette de FALLOCH repose sur les atmosphères, comme bien des groupes de Post-Rock/Metal ; pour un album réussi, il faut donc en premier lieu des ambiances réussies. C'est là où les Ecossais échouent une première fois : le paysage musical qu'ils essaient tant bien que mal de dépeindre est terne, simpliste et vide. Quand je pense à la piste instrumentale "Horizons" du précédent opus, qui arrivait en à peine quelques notes de flûte à évoquer toute la beauté de la nature du nord de la Grande-Bretagne, je me demande bien comment ils ont fait pour pondre quelque chose d'aussi creux que "-" (rien que le nom du titre montre bien le niveau d'inspiration lors de sa composition) : deux minutes seize si plates et inutiles que même un groupe de Drone de troisième zone n'en voudrait pas. Et le reste du disque n'est pas en reste : c'est brouillon et sans imagination, une vaine tentative de réanimer la flamme qui brûlait sur "Where Distant Spirits Remain", mais en utilisant des allumettes mouillées. Sans étincelle, pas de feu ; et sans feu, on n'y voit goutte.

Second point important pour ce type de Rock/Metal : un chant qui s'accorde bien à l'instrumentation, qui participe au développement des atmosphères grâce à sa force émotionnelle. Là, au moins, le groupe a fait tout juste : le chant de Tony Dunn va parfaitement avec la musique, c'est-à-dire qu'il est tout aussi lénifiant que celle-ci. Tant de vocalises que celles-ci tapent rapidement sur le système ; un timbre monotone qui ne se permet aucune fantaisie, aucune petite variation ou évolution, pas même un petit cri rauque pour réveiller l'auditeur assoupi après avoir ingurgité une soupe aussi insipide durant autant de minutes. Quoique, il y a bien une tentative au début de "Brahan", mais elle prête plus à rire qu'autre chose. De plus, abuser de la réverbération artificielle ne permet pas de remplacer un bon chanteur ; que cela soit dit et bien dit.

A la liste des points négatifs pourraient encore s'ajouter les riffs peu inspirés ou les passages instrumentaux sans âme, mais je n'ai pas envie de cracher mon venin gratuitement plus longtemps sur cet album. Je laisserai tout de même à son crédit qu'il a une bonne qualité de son, ce qui rend l'écoute moins pénible, et que l'on sent qu'il y a bien une envie de faire quelque chose de réussi, de proposer un contenu original et réfléchi ; ce n'est pas un album alimentaire d'un groupe en fin de vie. Mais, hélas, aussi louable cette ambition soit-elle, elle n'aboutit à rien de convainquant. C'est donc mornement que l'on termine l'album, avec ce sentiment d'avoir perdu, plus que son temps, un groupe qui aurait pu passer de l'état de chenille à celui de papillon aux couleurs chatoyantes. Du gâchis, je vous le dis.

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   LYRR

 
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- Tony Dunn (chant, guitare)
- Scott Mclean (guitare, claviers, chant)
- Ben Brown (basse)
- Steve Scott (batterie)


1. Tòrradh
2. For Life
3. For Ùir
4. Brahan
5. -
6. I Shall Build Mountains
7. Sanctuary



             



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