Un grand malheur est arrivé en 2014 dans le monde du Death Metal. ORIGIN a sorti "Omnipresent". Alors, sans une être une bouse infâme, il s’avérait tout de même être un disque sacrément décevant et sans conteste le moins bon de la bande du Kansas.

"Bestial Void Inevitability", puisque c’est de lui qu’on parle, est donc ce qu’aurait dû être ce fameux "Omnitrèschiant". Certes pas aussi bon que le chef-d’œuvre "Antithesis" (en même temps pour l’égaler celui-là, va falloir se lever tôt!), mais assez pour que l’on s’y intéresse un minimum. Au passage, le nom du groupe est assez parlant sur l’influence qu’ont eue les anciens patrons (snif) du Brutal Death Technique sur les Slovaques. Oui, car THE INFINITE WITHIN est un groupe slovaque, chose assez rare pour être signalée. Voilà c’est tout, on s’en fout, c’était juste pour la culture car ça ne déteint en rien (mais alors en rien du tout) sur leur musique.

En effet, malgré son logo typé Deathcore dégueulasse, on a donc affaire à du ORIGIN-like avec le même thème spatial, avec une légère influence de NILE, notamment pour l’amour des titres pompeux à rallonge ("Transcendental Mutuality Disintegrating The Processes Which Are Tormenting Mind In The Presence Of The Superior Subsistence", qu’est-ce qu’on se marre!) et des riffs bien torchés. On notera également un soupçon de DYING FETUS pour la technique à quelques rares moments. Vous aurez évidemment droit à du sweeping dans tous les sens (rappelant fortement BRAIN DRILL sur "Implosion Resonance") et du gravity blast en pagaille. En parlant de blast, il est à noter que la grosse caisse et la caisse claire sonnent quasiment pareil, chose à laquelle il faudra un petit temps d’adaptation, mais qui a le mérite de rendre la batterie d’une brutalité estomaquante. Et si le cogneur de peaux ne vaut pas John Longstreth, son jeu se démarque assez significativement du maître pour pouvoir exister et, le principal, nous botter le cul. Les soli eux, s’ils sont de bonne facture, se révèlent moins mélodiques que ceux d’ORIGIN.

Les titres s’enchaînent vite et parviennent à se différencier les un des autres à l’image du refrain accrocheur de "Vast Nebulated" ou encore de celui, pesant, de "Sculpting The Hate Coherence" dégageant une ambiance assez chelou, style jeux du cirque antique à la ADE ou THE MONOLITH DEATHCULT (avant que ces derniers partent totalement en couille avec son "Tastroisgrammesdanslementon", lolesque mais imbitable), assez intéressant, mais du coup on se demande un peu ce que ça fout là au milieu des nébuleuses et des géantes rouges.

Au rang des reproches, quelques passages un peu bateau (ou voilier si vous êtes écolo), par exemple au milieu de "Dissolve In Cosmic Wrath" (à l’inverse de son final, terrifiant de vélocité et de précision) et un riff pataud typé Brutal Death US à la fin de "Red Hypergiant", mais c’est chipoter. Le groupe n’évite pas non plus la répétition avec une "Requisite Annihilation" qui sonne un peu redite. Un peu con pour un album de 37 minutes, mais ne soyons pas médisant, c’est quand même du très bon boulot. À ce titre, le oufzoresque "Organic Rain" mettra tout le monde d’accord (ce riff à 1:50 putain !) pour achever les éventuels survivants à ce niveau de l’album.

Un bien bel effort donc et accessoirement meilleur disque de Brutal Death Technique de 2014 à défaut de concurrents valables. Dit comme ça c’est un peu méchant, mais il faut être honnête, même s’il vaut clairement le détour pour les amateurs, ça rappelle surtout à quel point c’était la misère niveau BDT en 2014.

En résumé, ORIGINalité zéro (ahah) donc, mais efficacité optimale pour un groupe dont on attendra la suite avec une curiosité non feinte.