"Scintilla", c'est le titre d'un thriller de SF britannique (titre original "The Hybrid") contant la découverte d'un laboratoire secret d'expérimentations génétiques dissimulé sous un bunker en U.R.S.S. qui a visiblement tellement inspiré Lionel Hicks, émérite batteur de BALANCE OF POWER (et producteur du film) et son pote Biff Byford, qu'ils ont décidé d'illustrer leurs impressions sur le film par le biais d'un album.

Le Heavy Metal est le mot d'ordre. Tony Ritchie et Andy Sneap entre autres viennent en clamer la cause. Les projets annexes de cette ampleur, c'est du jamais-vu pour le légendaire frontman de SAXON. Sobrement nommé The SCINTILLA PROJECT, l'album en question évite de trop se faire remarquer même si pour d'évidentes raisons commerciales, le nom de Biff Byford apparaît bien clairement sur la pochette.
Le Heavy ici distillé est séduisant je dois dire, embrassant au niveau de sa production une partie de l'univers futuriste du film, avec moult arrangements de clavier aussi présents qu'indispensables, et guitares mordantes et très modernes. Le groupe évite l'écueil de proposer un sous-SAXON (comme les renégats O.D.S.) et si la voix de Biff est reconnaissable entre mille, elle se met au service des compos, faisant sonner "The Hybrid" comme le fruit du travail d'un groupe à part entière et bien ancré dans son temps.

La production épaisse et résolument moderne concoctée avec le concours d'Andy Sneap (dont la réputation n'est plus à faire dans le domaine) voit les instruments à touches tisser des ambiances et s'arroger même des thèmes importants, si bien qu'ils donnent corps aux morceaux, insufflant l'identité nécessaire au SCINTILLA PROJECT. Il y a un vrai travail de sound design derrière avec un mélange de sonorités actuelles et vintage du plus bel effet, le miniMoog étant plus qu'à l'honneur, ce qui étrangement évoquera à plusieurs endroits le travail d'Arjen Lucassen, spécialiste dans le mélange vintage/modernité. C'est assez flagrant sur "Permanence" ou encore "Angels". Biff Byford est toujours aussi en verve et il ne décevra encore pas cette fois-ci. Il se montre même plutôt à son avantage dans le registre agressif et le plus mélodique, celui qu'il utilise le plus au sein du SCINTILLA PROJECT.

Ainsi, la voix de l'Anglais sur "The Hybrid" est particulièrement à son avantage. On le découvre sous un jour différent, et j'espère très honnêtement que ce projet ne restera pas un one-off, car les neuf compositions de "The Hybrid" sont d'une extrême cohérence, que ce soit en son comme en qualité de songwriting. Le Heavy arrangé de ce premier opus est des plus séduisants, et les lignes mélodiques bien mémorisables de ces compositions, qui prennent bien leur place pour se développer correctement (six minutes de moyenne, sans bavardage inutile), finissent par entrer en vous sans s'en apercevoir. Le refrain vindicatif de "Pariah", celui plus récitatif de "Permanence" ou plus mélodique (et eighties) de "Beware The Children", il y a un peu de tout, et cela fait le charme d'un premier opus homogène, inattendu mais sacrément bon. Je n'attendais un side-project dont on a très peu parlé à un tel niveau. Dans le même registre, il est bien plus passionnant que le NEOPERA de Dirk Schlächter sorti à peu près au même moment.

Note réelle : 3,5/5.