Voilà le fol projet du jeune guitariste Martin Beck : composer et sortir un album de Power Metal Symphonique en compagnie des artistes qu'il apprécie. Artwork signé Stan W-Decker, production manufacturée par Roland Grapow, on peut dire que le jeune Tchèque met tous les atouts de son côté. Difficile de voir l'intérêt de sortir un single par contre. Surtout qu'il est… instrumental.

On peut sentir l'investissement et la fougue de la jeunesse dans la démarche de Martin Beck qui tient à la paternité de son projet puisqu'il a jugé utile de rajouter son patronyme au nom de son projet : INDUCTION.
Mais rentrons dans le vif du sujet, à savoir comment juger le travail en cours par le biais de cet instrumental de 5:37. "Far Beyond The Horizon". On croirait le titre tout droit sorti d'un album de RHAPSODY ou carrément d'un générateur aléatoire de titres. Les orchestrations sont en effet plus que présentes et le fruit d'un sens de l'arrangement fin et expérimenté. Que ce soient les montées de cuivres ou les thèmes tissés par les cordes conjuguées de la violoniste et de la violoncelliste, il y en a partout et pour tous les goûts. Cette luxuriance pourra sans peine rappeler le travail titanesque effectué par Jari Mäenpää sur le "Time" de WINTERSUN. Pour la section Metal, avec Roland Grapow aux manettes, pas d'inquiétude c'est du solide et le résultat est des plus professionnels qui soient. Stan W. Decker a une nouvelle fois concocté un artwork remarquable et il réalise peut-être la plus grande réussite de ce single au packaging soigné dans ses moindres détails.

Comme je le disais, il ne va pas être facile de se faire un avis en sortant le titre de son contexte, mais on peut déjà faire quelques remarques. Le titre ressemble à un collage géant de différentes parties pas vraiment reliées entre elles, prenant la forme d'un espèce de résumé de l'histoire de l'album à venir avec des changements d'ambiance assez nets, mais pas toujours amenés avec délicatesse. Mais malheureusement pour INDUCTION, ce qui fait le plus tiquer c'est ce pompage éhonté, à la note près, du solo de "Gardens Of The Sinner" de GAMMA RAY, qui en plus n'apporte pas grand-chose au final, même si on est heureux de voir le rythme s'emballer un peu après une première minute trente introductive. Ce splendide solo ne débouche sur rien hélas, et plutôt que d'enchaîner, le soufflet retombe pour partir sur un autre passage non relié.

Difficile de savoir ce qui se trame dans le cerveau du jeune compositeur qui semble avoir le plus grand mal à organiser ses idées foisonnantes pour renvoyer l'impression d'un très bel emballage qui pèche sur le fond, ce "Far Beyond The Horizon" manquant singulièrement d'originalité et d'une inspiration assez aléatoire, au contraire de son compatriote de PATHFINDER, auquel il ne manquera pas d'être comparé, vu la similitude de la musique proposée. Parfois pas évident d'être objectif, mais ce beau single est assez moyen. J'espère sincèrement que l'album sera d'une autre trempe, Martin Beck prévoyant même d'émigrer à Londres pour continuer à travailler sur son INDUCTION.