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2014 Monstres Et Merveilles
 

- Membre : VÉhÉmence

GRYLLE - Monstres Et Merveilles (2014)
Par DOLORÈS le 3 Octobre 2014          Consultée 3155 fois

Le Moyen-Âge est un de ces thèmes historiques qui, de son image populaire propice à la fascination, se retrouve çà et là sur les pochettes d'album, dans les textes, dans les noms, et dans les influences. On le lie souvent à une période sombre, à raison ou à tort, mais il n'est donc pas étonnant de voir le Black Metal s'en imprégner à un moment (en vrac PESTE NOIRE, ARTEFACT, AORLHAC...).
S'il s'en dégage une ambiance assez sale, quelque chose qui a envie de crier "peste – lèpre – et autres épidémies bien joyeuses", sachez qu'on joue encore dans la catégorie poids plume avec ces productions lisses et ces structures bien conventionnelles. GRYLLE se détache de cela, n'étant ni tout à fait du Black Metal, ni même de la musique médiévale. Le nom ainsi que le titre de cette première tape annoncent la couleur : on ne se réfère cette fois pas aux simples faits historiques appris sur les tables d'école. On aborde une autre partie de ce qui fait le Moyen-Age : son esprit festif, créatif, vivre d'ivresse et de musique, dans la justesse comme dans la fausseté, en passant par différentes légendes assez méconnues du grand public. Le grylle est d'ailleurs un terme qui représente l'iconographie et la littérature liée à ce qu'on pourrait appeler des monstres aujourd'hui.

En cela, GRYLLE gagne déjà un énorme point : le projet d'Hyvermor a quelque chose d'honnête. On ne cherche pas à nous vendre du rêve à tout prix avec cette tape, et malgré l'objet magnifique doré à la main par Aliunde (qui chante également), on se retrouve vite à l'écoute de cinq titres qui sonnent brouillons au premier abord. En vérité, la production est granuleuse, et les instruments à cordes et à vent semblent difficilement percer la carapace de poussière qui enveloppe les titres. Rien n'est fait pour être simplement beau, je parle bien sûr de "beau convenu". GRYLLE plaît sans doute à son créateur, avec sa dissonance, son aspect jeté sur le feu, comme un cheveu sur la soupe, directement de la pensée à l'enregistrement sans passer par la conception d'un joli son de guitare bien habituel. Créé dans la contrainte : coller à l'esprit de son créateur en s'éloignant le plus possible de tout ce qui a déjà été fait, vu et revu.

"Monstres Et Merveilles" ne peut être qualifié autrement que par un terme comme original. On n'en fait pas d'autre, des comme ça, et il reste complètement acceptable que cela ne plaise pas à tout le monde. L'entre-deux, choisi dès le départ, doit en décevoir beaucoup : le chant Black ne serait pas adapté aux instruments folk, ou trop de folk et pas assez de disto ? Si tout ne me plaît pas sur ce premier jet, il faut tout de même avouer que le juste milieu n'est pas si raté... Rien à redire sur les différents types de chant, qui ne semblent pas spécialement malvenus. Reste seulement la voix neutre qui récite d'anciens textes sur "Le Chant Du Caladre" qui peut surprendre. Mais cela reste dans l'essence du projet : c'est honnête, jamais surjoué, jamais exagéré, n'essayant pas d'être un autre que lui-même, ni de coller aux attentes.

GRYLLE n'est pas juste une tape de musique un peu complexe et difficile d'accès. Il faut essayer de comprendre la démarche et le personnage pour clairement apprécier ce qu'on entend et commencer à écouter. Garder sa mauvaise foi pour soi au passage : des reproches sur le style musical choisi, sur la décision quant au type de chant dominant... Le reste, tant l'espèce de guitare médiévale (saz baglamas) neutre ou saturée, que les flûtes, ne sont-elles pas complètement carrées, maîtrisées, même dans les quelques passages dissonants ?
J'ai également été surprise, lors de la première écoute, me demandant simplement "mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?". Puis on réécoute, avec une autre manière d'aborder les choses, et une autre manière d'apprécier, autant "Sauvagerie Et Oursitude" que l'excellent "Des Grylles, Têtes À Jambes Et Chefs Dépourvus De Corps". Le dernier titre est même irréprochable je suppose : pas de chant Black, quelques chœurs, une composition simple mais intense.

Personnellement, je trouverais cela davantage prenant s'il y avait un travail plus complexe sur les percussions qui ne semblent être ici qu'un métronome un peu folklorique de fond. Mais je conçois tout à fait que l'accent ait pu volontairement être mis sur les mélodies et les liens tissés entre celles-ci. Cela n'aurait pas empêché de les valoriser dans le mix pour autant. Je comprends d'ailleurs difficilement qu'on puisse qualifier GRYLLE d'Ambient, Dark Ambient ou quoi que ce soit d'ambiant. Folk sombre si vous le souhaitez, puisqu'il faut bien coller un ou deux termes. Mais cela est clairement assez peu ambiant. GRYLLE, c'est bien plus le côté léger, jovial, imaginatif d'une musique médiévale ré-inventée par un contemporain pour qui le Moyen-Age est bien plus qu'une passion.

Note réelle : 3,5.

Morceau préféré : "Sauvagerie Et Oursitude"

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   DOLORÈS

 
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- Hyvermor (tout)


1. De Audacibus Germanibus
2. Sauvagerie Et Oursitude
3. Des Grylles, Têtes A Jambes Et Chefs Dépourvus De
4. Chant Du Caladre
5. Jay Nom Desperance



             



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