C’est trop drôle, "No Sleep" porte bien son nom, il m’a fait l’effet d’une douche glaciale qui réveille brutalement : le Djent peut être très mauvais. Comment dormir sachant ça ? Bien sûr tous les détracteurs se gaussent devant ce qui leur semble une évidence, mais personnellement j’avais toujours apprécié les efforts des groupes Djent même si les albums proposés sont parfois inégaux. Là par contre on touche le fond, c’est nul, ça mérite pas d’autre qualificatif. Une très mauvaise publicité pour le genre.

Je vais décrire les différentes parties du disque, vous allez comprendre.

L’album commence par "The Mixture" et "91367" deux pistes peu inspirées mais laissant présager un album moyen. La rythmique y est mise en avant, VOLUMES n’avait pas trop d’idées pour les mélodies alors ils n’en ont pas vraiment mis, ça groove, c’est tout. Mais en fait on n’a pas atteint le pire ! En écoutant "Erased", "Better Half" et "Accross The Bed" on croit rêver ! Le groupe à du appuyer sur le bouton « mauvais goût maximum », cette fois il y a des mélodies, mais elles sont à vomir, comme le chant. Vous voyez ces mélodies mielleuses insupportables qu’on peut entendre dans la Pop* moderne ? Eh bien vous avez une petite idée de ce qui vous attend, sans compter que le choix des synthétiseurs et claviers est déplorable. Sans mentir, c’est du RnBcore, même les paroles le prouvent :

« It's the way that you do me babe
It's what you do to me
I move with you so perfectly
Take it off as I pull you across the bed
From your head to your feet
A fever rising vigorously »

Mes yeux saignent et mes tympans se percent à ces paroles dignes de TRAGÉDIE (pas facile à placer ça comme référence sur NIME). Je pourrais m’arrêter ici, plus rien de ce que proposera la fin du disque ne pourra effacer de ma mémoire ces effroyables morceaux. Morceaux qui sont en fin de compte assez typiques de ce qui ne va pas dans le Metalcore commercial américain : le mélange Hard/mièvre est ignoble mais apparemment c’est efficace pour passer à la radio et conquérir l’auditeur.

Arrive ensuite "Pistol Play", un titre oppressant et groovy, intéressant, le seul malheureusement. Enfin l’album se finit sur des morceaux nazes sucrés et niais comme il faut. Les phrases chantées d’une voix traînante, répétées deux-trois fois, auto-tune et compagnie, je ne veux plus en parler.

Je pense comprendre ce qui s’est passé : VOLUMES a voulu tenter un changement de direction, histoire de ne pas sortir un énième album de Djent lambda. L’intention est bonne, l’intention seulement. On alterne entre l’ennuyeux et l’exaspérant durant une demi-heure qui en paraît une. Il ne reste guère que "Pistol Play" d’appréciable, la cerise sur le tas de fumier. "No Sleep" me montre, nous montre, que la frontière entre le bon et le mauvais Djent est fine et que même des ingrédients aussi élitistes que la polyrythmie ne garantissent rien en matière de qualité.


* Que je connais bien malheureusement, je suis forcé à un quart d'heure d'écoute quotidienne du top 40 américain pour aller au travail, écœurant !