J'attendais beaucoup de ce Refuge Denied... trop, sûrement. Effectivement, Sanctuary représente les prémices de Nevermore, le groupe de Seattle. Seuls rescapés de l'époque 80's : Warrel Dane au chant et Jim Sheppard à la basse. L'ancien et le nouveau répertoire n'ont pas grand chose en commun.
Il y a dix ans, le groupe donnait dans le heavy pur et dur, assez basique. Maintenant, leur registre est tout autre : magistral et varié.

Cet album (produit par Dave Mustaine) débute sur le bon ton : "Battle Angels", trés bon titre, assez atypique pour un groupe de l'époque. Le chant de Dane est suraigu (soit il module à volonté, soit il a pris des cours de chant entre temps, trés frappant !) et présente un peu trop les limites d'un éructeur à ses débuts. Avec du recul, ces vocalises particulières renforcent l'aspect froid de l'album, ce n'est pas plus mal.
La déception ne tardera pas... "Termination Force", "Soldiers Of Steel", "Sanctuary", "White Rabbit" et "Ascension To Destiny" sont pour le moins médiocres.

Heureusement, "The Third War" et "Veil Of Disguise" (succulente semi ballade, passages acoustiques, tempo heavy, avec en finale, une accélération de bonne augure) closent cet opus de façon honorable.
"Die For My Sins", quant à lui, sort indéniablement du lot : Magique. Dommage que Nevermore ne le reprenne pas en concert, ou ne le réenregistre pas. Ca riffe à souhait, le refrain est grandiose, le batteur titille ses moignons... Un grand moment de pur heavy fuckin métôle, pour citer ce ménestrel de DeMaio.
Mustaine, niveau son, a fait du bon boulot : son clair et puissant pour une année 1988. Il aurait pu être malin et faire de même pour ses propres lps :-)

En somme, quatre bons titres et une flopée de titres moyens. Le groupe a bien fait d'évoluer et de changer de vision, après l'album suivant, Into The Mirror Black. Et Nevermore naquit...