L'Indonésie putain !! Au mieux c'est Koh-Lanta dans les chaumières françaises ! Lol quelle rigolade ! PTDR ! Pas possible que ces bouseux du Tiers Monde jouent du Black Metal ! Si ? Non !! Ah ouais tiens KRAKATOA aussi ? C'te blague ! Hein ? Quoi ? Nan ? Sans blague ? VALLENDUSK ? C'est d’où ce que c'est ? D'Indonésie ? Tu déconnes man, c'est juste pas possibleeeu ! Mais si bande de blaireaux, accrochez-vous bien à vos petites couettes de swaggeux, car voici venir le Black d'outre-espace, celui de l’extérieur, de l'inconnu. Un premier point qui a son importance, c'est l'isolement dans lequel vit le premier pays musulman du monde au niveau de son implication dans la musique populaire mondiale. D'ailleurs, à part mon joyeux, méphitique et néanmoins distingué collègue de l'Ontario, personne n'a jamais entendu parler d'un truc pareil.

Posez donc le skeud sur la platine, il tourne comme les autres les mecs. Le second point essentiel va venir vous exploser à la gueule comme le ferait une charge de brachiosaures affamés du crétacé - ouais c'est un herbivore je vous l'accorde, mais bon, on est en Indonésie... -. Les gars de VALLENDUSK donc, visiblement nourris au bon lait autrichien de Silenius et Protector toute leur prime enfance, ont envie de faire du bruit dans leur patelin généralement habitué aux débarquement des beer bellies australiens assoiffés de petites autochtones locales, passons...
Évidemment c'est le label Pest qui produit les gonzes. Premier constat de fou. Le son est dantesque ! On ne se croit pas du tout dans le Tiers Monde ! Il est énorme, chaud, très chaud et détonne avec la froideur du Metal noir des productions norvégiennes que nous avions l'habitude de croiser chez les beumeuh de base. Une certaine technicité se dégage même de l'opus, certaines portions instrumentales font vraiment la loi, voyez plutôt sur la ténébreuse "Into The Mist".

Bon, sinon c'est du SUMMONING dans le texte avec quelques petites réminiscences vikings de part et d'autres - ouais, c'est connu les Vikings en Indonésie, qui sait ce que les profs d'Histoire nous cachent encore après tout ? Les structures rappellent souvent les compositions des grands maîtres autrichiens, ainsi la guitare sur "Among The Giants" est superbe et aérienne, même si rien n'approchera jamais l'élégance des lignes de Protector à cet égard. Quelques chœurs bien germaniques, un beat de batterie bien martial, cette double grosse caisse ; ces blasts, damned mais on croirait presque du EMPEROR par moment, le magicien noir doit être bien fier d'avoir fait des émules si loin de toute réalité tangible.

Je retiens le très épique "Land Of The Lurking Twillight" en tout premier lieu. Le résultat, complexe et élaboré, jouxte par instants les sommets des opus des maîtres de l'art du Metal sombre. À écouter ne serait-ce que pour la surprise, ainsi que pour cette superbe maîtrise de l'environnement sonore. Ensuite bien sûr, émuler les héritiers sonores de la Terre du Milieu n'est pas une sinécure, aucun païen ne saura jamais traverser les écrits de Tolkien à la manière des Autrichiens. cependant, le voyage en terre exotique s'avère étonnant comme sur l'intense et serré "To Wander And Beyond" ou sur l"introductive "Fragments Of Light". De même les guitares s'envolent sur le musclé "Shades Of Grey" sur lequel les arpèges élégants se multiplient avec beaucoup de verve.

L'exceptionnel réside plus dans la provenance que dans l'écriture, même si un réel talent se cache derrière ces compositions dont pas une ne descend sous les 8 minutes. Certes pas la découverte du siècle, mais l'originalité de VALLENDUSK est évidente. Donnez-leur une chance de vous épater et il est bien possible que vous aussi alliez découvrir que finalement ce sont bien les Vikings qui ont découvert l’Extrême Orient et non les Portugais damned ! On nous a encore menti !