Bon. Voilà le genre d'album que j'aborde par dépit en me disant "faut bien que quelqu'un le fasse sur NiME, et vu que c'est moi qui me suis chargé du dernier SONIC SYNDICATE et que de toute façon j'ai plus rien à perdre, tous les lecteurs savent que j'écoute de la Pop sous mes airs de gros dur, go". Et cette fois, j'ai eu de la chance, j'ai sauvé mon honneur, vu que je peux dire que c'est incroyablement mauvais.
Pourquoi je parlais de SONIC SYNDICATE ? Ben parce que The UNGUIDED, c'est en gros le groupe contre-SS (rien d'antifa là dedans). Au moment du naufrage total de ces derniers, Roger, Roland et Richard ont foutu le camp et fondé ce nouveau groupe afin de continuer de pratiquer une musique dans la veine de "Love And Other Disasters". Ce qui a donné un "Hell Frost" en 2011 assez moyen mais quand même tellement meilleur que "We Rule The Night"...
Et du coup, en 2014, les revoilà. Pour le 5ème album de SONIC SYNDICATE, en gros, et... Et non.

Ce qui est bien, c'est que le concept même du groupe me fait rire aujourd'hui.

"Bon, les gars, notre groupe ça devient vraiment un truc de tapettes, alors du coup on se casse, et on va faire NOTRE truc de tapettes à nous de notre côté. Genre c'est pareil sauf que cette fois on peut dire que c'est 100% notre faute et que c'est pas du tout lié aux nouveaux arrivants vous voyez. Cette idée déchire non ?"

Parce que... Sérieusement. Là, c'est pas compliqué, il n'y a tout simplement rien. Avant, on officiait dans le Mélodeath ultra commercial mais efficace, désormais c'est du AMARANTHE sans talent.
C'est à dire que c'est de la Pop gentille. Genre vraiment. On a des guitares mais pas un seul riff, genre aucun, rien, quand les guitares jouent c'est mollement et pour à peine une note. C'est forcé, poussif, ça hurle tout le temps en en faisant le plus possible pour faire genre "hey regardez on est pas comme ces tarlouzes de chez SONIC SYNDICATE" tout en ne poussant jamais sur l'accélérateur, avec un travail uniquement rythmique et pratiquement pas de mélodies, des arrangements de synthés partout. Mais genre PARTOUT. Et proprement ridicules et passablement dépassés, souvent à mourir de rire (prenez votre lecteur mp3, écoutez à la suite les premières secondes de chaque titre, le constat est sans appel, ça commence quasi TOUJOURS par un bip-bip tout pourri). Bref, en gros, c'est un album uniquement vocal, porté par ses deux chanteurs. Et eux, ils ont quoi à nous réserver ? Une grosse surprise. Mais bien une seule. Et de taille. Préparez-vous, entre stupeur affolée admirative et vomissements compulsifs.

Hansi Kürsch en guest sur le morceau Bonus "Deathwalker".
Oui vous avez bien lu, le mythique et magistral chanteur de BLIND GUARDIAN vient foutre une branlée monumentale aux deux autres sur un titre Bonus qui en devient du coup totalement épique et défonce tout le reste. Très bien. Donc ça signifie qu'il y a quand même un bon moment sur cet étron, passé 45 min raisonnablement difficiles à soutenir.
Parce que pour le reste, on officie juste dans la Pop ratée mal fichue et prenant l'eau par tous les bords. C'est à dire un truc qui se veut ultra accrocheur mais qui accroche rien du tout. La production est beaucoup trop lisse pour être puissante, et le jeu constant de Ping-Pong vocal entre un chant hurlé d'une banalité affligeante et un chant clair de Bogoss Superstar les cheveux au vent sonnant comme celui d'un groupe de collège qui veut serrer de la minette ne convainc de rien du tout.
En une unique écoute, on n'a rien retenu, tout simplement parce que c'est plat, que rien n'est mis en valeur, donc les refrains ressortent de la tête dans l'immédiat. Et c'est con parce que dans ce genre d'album, ben y'a rien d'autre.

Bon allez je vais faire genre je l'ai écouté suffisamment de fois pour servir une chronique décente quand même. "Inception" ouvre efficacement et arrive à nous faire croire qu'il y aura un minimum de vitalité derrière, puis c'est le calme plat, jusqu'à une "Eye Of The Thylacine" qui veut se la jouer mid-tempo avec ses moshparts mais qui donne juste envie de gifler le chanteur tellement on a l'impression d'écouter KYO, et "Blodbad" qui veut faire semblant d'être rapide mais se vautre parce que... Ben parce que c'est nul. Parce que ces petits gars ne savent plus faire de Death Mélo, parce qu'ils se donnent des airs, parce que c'est calibré à mort et totalement aseptisé, et que hurler non-stop sur du vide sidéral ne suffit plus en 2014 à nous faire croire que c'est ultra agresif olol koman c d4rk XoXo g vé me suisidé pask il son trobo LoOoOoOoOoOoL.
Et puis "Only Human" quoi sérieusement... C'est quoi ce titre avec sa référence dégueulasse ? "Regardez, c'est nous le nouveau SONIC SYNDICATE, ne croyez pas les autres imposteurs !".
Ben ouais ben non. Désolé de vous décevoir les gars, maintenant vous êtes juste pareil. Sauf que c'est même pas rigolo.

Bref, on peut donc dire que The UNGUIDED est devenu la pire contre-soirée de l'histoire du Mélodeath (si on peut toujours appeler ça comme ça). Certes, c'est tout juste un peu moins pourri que le combo duquel ils se sont échappés, mais ils ont l'air de beaucoup moins s'amuser. Pas de clips avec des nichons ni de bassiste méga bonne, merde quoi, il reste quoi ?
Ben il reste un guest qui sort de nulle part et un album complètement plat qu'on écoute péniblement une fois jusqu'au bout et sur lequel on ne revient plus jamais. Parce qu'au fond, y'a pas grand chose de pire que la Pop ratée qui passe totalement à côté de son sujet, qu'elle soit déguisée en Metal ou pas.
Ah si, un seul truc. Les versions remixes en Bonus Track.

SS rules : on veut rattraper le coup en faisant mieux que SONIC SYNDICATE et finalement... Ben finalement ça l'est tellement de peu que c'en est négligeable.