S’inspirer de VENOM, ça c’est le bon plan !
Premièrement, on ne peut pas dire qu’ils soient durs à imiter, deuxièmement, on ne peut certainement pas dire qu’ils ont produit des chefs d’œuvre inattaquables, nous empêchant donc de dire que les groupes VENOMesques sont coincés dans l’ombre de leur maître, troisièmement, que ce style satanique et Rock'N’Roll ne plaît pas à tout le monde, on aurait bien tort de le dire.
Alors disons-le une bonne fois pour toutes : VENOM ça tue ! Les imiter c’est être adopté.

Tout ça, les Suédois de WITCHGRAVE le savaient très bien, et leur premier EP "The Devil’s Night" de 2010 en était une preuve manifeste. Si la réussite de ce 4 titres reste indiscutable, le pari que WITCHGRAVE lance se révèlera malgré tout aussi perdant que gagnant : le problème avec VENOM, c'est que ça a été fait (Par VENOM) et refait (par HELLHAMMER), de long (NME, BLACK VIRGIN) en large (SIGH, MAYHEM…), bref, si la mayonnaise prend, impossible de vraiment l’apprécier tant à force nos papilles gustatives sont devenues insensibles à ce genre de saveurs.

Mais tout ça, les Suédois de WITCHGRAVE le savaient très bien aussi et leur premier album éponyme en est de nouveau une preuve manifeste, tant le groupe renouvelle son panel d’influences de la plus rafraîchissante des manières ! Chose assez rare dans le milieu, que pour être soulignée, avant de foncer enregistrer son premier album, WITCHGRAVE a d’abord pensé à s’inspirer, et ce sont de longues heures d’écoutes méditatives qui guideront l’écriture de cet album éponyme.
Ainsi chargé d’influences parfaitement reproduites, le disque prend un air de blockbuster au super casting dont le principal plaisir est de reconnaître le plus de stars possible et d’apprécier leur performance individuelle dans leur propre rôle (je pense par exemple à "Le Jour Le Plus Long")! On constatera alors que l’affiche est des plus belles :

VENOM et IRON MAIDEN dans les premiers rôles, se complétant admirablement bien. Le premier en vedette badass, constamment à l’écran, et le second en meilleur ami trop brave qui se sacrifie à la fin pour que le héros survive et se tape la blondasse aux gros seins. Un duo assurément gagnant qui brille sur des titres comme "The Virgin Must Die" (quel refrain bordel !) ou "Shun The Light" (quel solo de guitare putain !).
KING DIAMOND dans un second rôle inattendu sur "The Apparition" (quelle fraîcheur nom d’une chatte !) tandis que AC/DC et NIFELHEIM s’invite ça et là, tant sur la pochette que sur l’album. On appréciera enfin le caméo de STEPPENWOLF sur l’excellent "Motorcycle Killer", interprétation sanguinolente des thèmes de "Easy Rider".

Ce festival d’anciens combattants qui ressemblerait presque à l'affiche du Graspop se déroule sans accroc ni désastre tout au long de l’album lui offrant un charme vintage d’une authenticité remarquable. Mais à l’image de Rango, le caméléon du père de Sparrow, si WITCHGRAVE se plaît et brille à jouer des rôles, il épate vachement moins quand il s’agit d’être lui-même. Les titres les plus personnels s’affirment donc être les moins convaincants, même si "Rites Of the Dead" possède tout bien là où il le faut, même si l’intro de "The Last Supper" me fait un peu rire, même si "Raise Hell" est une entrée en matière honorable…

WITCHGRAVE parvient difficilement à cacher qu’il est encore à la recherche de son identité mais ses talents de mime lui permette de mettre en scène un musique headbangable et Metal jusqu’au bout des burnes, agrémentée d’un chanteur costaud et bien dans ses pompes.
3,5/5 dont je prends le carré de l’hypoténuse divisé par la racine de la taille de mon sphincter = 4/5 CQFD. Vivement la suite, merci WITCHGRAVE, à vous les studios.