Les morts sont tous de chics types. Je ne sais plus où j'ai entendu ça mais c'est ce dont on se rend compte ces derniers jours. C'est vrai, LINKIN PARK, c'est le groupe que le metaleux moyen adore détester. Je dirais même plus : il adore cracher dessus et mépriser ceux qui admettent prendre leur pied en écoutant leur musique. Et ces derniers jours, c'est plein d'émotion qu'ils viennent évoquer leurs premiers émois musicaux avec la voix de Chester Bennington...
Mais loin de moi l'idée de leur jeter la pierre, je me retrouve presque totalement dans cette description. Je me souviens très bien de cette période où il fallait presque se justifier d'apprécier LINKIN PARK. Le cul entre deux chaises, les metaleux se marrant doucement ("LINKIN PARK du Metal ? Retourne écouter MUSE petit !"), les rappeurs faisant la moue ("Ton truc de tarés congénitaux ? Non ça n'est pas du hip-hop mon pote !"). Et il est vrai qu'au fur et à mesure de la sortie des albums, il devenait de plus en plus difficile d'assumer ce groupe. Et pourtant...
Pourtant oui, c'est bien avec LINKIN PARK que j'ai découvert le chant hurlé. Les frissons à l'écoute des mandales "One Step Closer", "With You", "By Myself",... Et à réécouter cet album, on se rend compte que tous les titres sont vraiment des tubes en puissance. Et c'est sûrement ça qu'on leur reproche finalement : leur succès. Mais si ces titres perdurent aussi longtemps dans la mémoire, ça veut peut-être aussi dire qu'ils ont tout simplement du talent, non ?
Et je ne sais plus quel lecteur disait qu'il n'avait pas pleuré pour DIO ou LEMMY mais qu'il avait écrasé une larme pour CHESTER. Et bien la même ici. C'était une voix emblématique d'une génération, tout simplement. Une voix qui m'a marqué et qui me suivra encore longtemps. Il a fallu ce 20 juillet 2017 pour que je me rende compte à quel point ce groupe était important pour moi. Il m'a accompagné de la fin du collège au lycée, dans l'adolescence, quand j'avais envie de tout envoyer bouler. LINKIN PARK a sans doute aidé beaucoup d'ado à traverser cette période parfois difficile. Et se rendre compte que ce mec n'est pas parvenu à se sauver lui-même, c'est juste bouleversant.
Et pour qui prête attention aux paroles du groupe (loin d'être aussi simplistes et bêtes qu'on pourrait s'y attendre...), c'est une torture de réécouter certains titres à présent. Putain rien que la lecture de la setlist du dernier album ça fout les boules. Des appels à l'aide que personne n'a pris au sérieux.
Bref, je ne m'étendrai pas plus. RIP CHESTER.
Les boules. Vraiment.