" Celui qui cracha la pire des haines sur "Nattens Madrigal" vient d'accoucher de son dernier enfant sans aucun tourment, dans un bain de bonheur. Un bonheur sans euphorie et un bébé très calme qui somnole avec un sourire radieux."
Il me paraît finalement plus logique qu'étonnant que des gens qui aiment se complaire dans leurs émotions agissent tantôt dans le chaos sonore, la haine la plus totale, tantôt dans la mélancolie et le calme sublimé. Je ne vois pas cet album comme un bonheur béat et beau, les images évoquées par les textes sont lointaines, quoique froides, apaisantes certes, un peu dépressives quoique loin d'être radicalement noires, un peu grises, sans jamais vraiment forcer les traits. Il m'est difficile de donner un vrai avis pour le moment. Je pense que la dernière phrase de Let The Children Go : "Without Dreams, we are nothing", reflète bien ce qui se cache derrière "les ombres du soleil". La constatation d'une vérité froide et désenchantée, contre laquelle le groupe a hurlé sa rage fût un temps, puis les rêves qui l'entourent, indispensables, qui font désormais le discours du groupe.
Je ne pense pas que ce soit contradictoire avec le sentiment de haine primaire du black metal, bien au contraire.
Je pense même que ça tend à faire réfléchir sur cette image radicaliste que l'on a des musiques extrêmes.
