Quelle beigne mes aïeux !! Décidemment cette écorchée vive a de l'excellence à revendre. J'avais déjà été scotché par son "Brouillard 2019", et son "Loin des hommes" m'avait bien retourné aussi cette même année... Aujourd'hui je suis carrément terrassé par son VERTIGE. La demoiselle ne fait pas semblant !
Il est vraiment rare qu'une musique et des textes me touchent à ce point, mais là j'avoue qu'elle a tapé dans le mille.
L'ambiance à la fois mélancolique et contemplative est juste magique. Les mélodies somptueuses et belles à chialer prennent aux tripes et gravent leur spleen aussi bien dans le crâne que dans la chair, tandis que la prose exaltée enrobe le tout avec panache... C'est sincère, ça suinte l'artisanal, le vécu et le désenchantement de partout. Bordel je surkiffe chaque note, chaque riff, chaque mot déclamé dans ce recueil de sentiments à la fois désabusés, fatalistes mais porteurs d'un espoir constamment en filigrane...
Seigneur ce "Vertige" parfait de justesse, et cette "Peur des regrets" bucolique et enivrante... Mon Dieu ce "Aux incompris des incomplets"... J'arrive pas à men remettre. Pas une chanson mais plutôt un hymne à la gloire de l'indésirable, du paria, de l'exclu, du mal aimé, et au passage un big finger à cette société consumériste, décadente, cupide, veule, superficielle et sans idéal... J'exulte !!
Et puis, il y a aussi ces splendides "Grands précipices", sorte d'adaptation crue et sans filtre du "Temps qui reste" du grand Reggiani (si si, y a pas à chier pour moi c'est du même tonneau) ! Cet épilogue en forme de cri dégoulinant de candeur, de détresse, et d'un paradoxal espoir de vivre à fond la simplicité d'instants de bonheur pur avant de partir pour de bon nourrir la terre... Une urgence vitale à fuir le plus loin possible et renouer au plus vite avec les fondamentaux, avec la simplicité et ses vertus rassurantes... accompagné pourquoi pas, seul s'il le faut... mais surtout loin des lumières artificielles, loin du béton, loin des effluves urbains, loin de la masse grouillante, loin du factice... et finalement loin des hommes...
Bravo et merci à toi chère Marie pour cette offrande.