Fin 80', David Bowie est au bout du rouleau en terme d'inspiration, son dernier album solo est assez catastrophique musicalement mais la tournée mondiale est plus que profitable.
Il a enfin les retombées financières d'une carrière déjà bien remplie mais il n'arrive plus à s'exprimer.
Lui qui a pris l'habitude de toucher à tous les instruments sur ses albums a là besoin d'être encadré dans un vrai groupe à l'ancienne (comme son ex groupe The Spiders from Mars sur trois albums dont le bassiste rejoindra URIAH HEEP) ; groupe que l'on découvre sur la remarquable pochette, dont les membres sont placés différemment suivant le support cassette, CD ou vinyle.
Pour ce faire, il recrute des amis communs avec Iggy Pop (les deux frères Sales) et un guitariste farfelu brutiste (qui intégrera The CURE à la mort de Bowie) que lui a présenté la femme de celui-ci alors qu'elle est agente sur la tournée "Never Let Me Down".
Bowie revient à ses premières amour Hard Rock des 70' période très Black Sabbatienne de "The Man Who Sold The World" agrémentées des délires d'arrangements guitaristiques façon "Aladdin Sane", "Scary Monsters", "Lodger" ou plus tard "Earthling".
Le résultat est un premier album Metal assez éprouvant (le second, "Tin Machine II" est d'un abord plus facile) en raison du son et de la production.
En effet, si nous avons droit à un Hard Rock Metal et parfois FolkvPunk Rock avec un son franc et chaud, on navigue entre une acoustique garage et une salle de concert, la réussite est d'ailleurs en terme de rendu des instruments (belle frappe de batterie, basse très ronde) et des chœurs (la voix aiguë des frères Sales) mais la voix de Bowie (il susurre, chante, crie, invective et hurle) est parfois agaçante dans son placement audio.
En effet, elle est tout simplement trop proche de l'auditeur et aurait méritée d'être un peu plus en retrait car elle dessert les morceaux.
On a l'impression que l'ingénieur du son règle les volumes de chacun en direct live sans mixage final sur le disque.
Ainsi, on rentre dans la surenchère quand Reeve Gabrels doit faire sonner sa guitare et que Bowie doit chanter ; ainsi, bonjour les maux de tête, ce qui est dommage.
Côté composition, on a du bon Hard Rock ("Tin Machine", "Under The God", "Crack City", "Sacrifice Yourself"...) avec quelques riffs Punk ("Bus Stop", "Pretty Thing") et des morceaux plus typés Iggy POP ou PIXIES ("Prisoner Of Love", "Run", "Baby Can Dance"...).
Un album original, pas forcément très accessible pour un pur metalleux. 3,5 étoiles sur 5.